Âmes Liées

Chapitre 4 : Le dilemme

Dean se tenait là, pétrifié par la scène qui se déroulait devant lui. Dans la salle des armes du bunker, une atmosphère tendue régnait, chargée de menaces palpables et de cris silencieux. Sam et Elena étaient maintenus fermement par des chasseurs, des silhouettes familières devenues ennemies. Eva, au milieu de tout ça, souriait avec un air triomphant, et ce sourire ne présageait rien de bon.

Dean, le cœur serré par l'angoisse, s'approcha instinctivement, son instinct protecteur en éveil. Mais il était aussi paralysé par la peur, une vision d'horreur qui menaçait de tout détruire autour de lui.

« Qu'est-ce que tu veux, Eva ? » demanda Dean, sa voix tremblante de colère. Il s'efforçait de garder son calme, de ne pas laisser la panique l'emporter.

Elle se rapprocha, ses pas résonnant comme un écho dans le silence. « Je ne vais pas passer par quatre chemins, Dean. Ce que je veux, c'est toi. »

L'angoisse se glissa dans le ventre de Dean alors qu'il observait Sam, qui se débattait vainement. Les chasseurs le tenaient fermement, leurs mains comme des fers à cheval. Tout à coup, un frisson de terreur lui parcourut l'échine. Trois des assaillants sortirent des couteaux, les plaçant sous la gorge d'Elena et de Sam. Les larmes aux yeux, Dean sentit une vague de colère l'envahir. Pourtant, il garda son calme.

« Arrête ton petit jeu, » poursuivit-il les dents serrées. « Laisse-les partir et on discutera. »

Mais Eva se contenta de rire, un son sinistre qui résonna dans l'air lourd. « Je les laissera partir, ne t'en fais pas Dean. Tout ce que je veux, c'est que tu viennes avec moi. »

« Et pourquoi ça ? » demanda-t-il. « Qu'est-ce que je peux bien apporter à ta petite équipe de bras cassés ? »

Devant cette question, Eva baissa légèrement le menton, un sourire carnassier sur le visage. Puis elle pencha la tête et regarda Dean dans les yeux.

« Ça, ça me regarde. Viens avec moi, et tu le découvriras. Ou alors reste ici, et regarde ceux que tu aimes mourir. »

Dean ne savait pas quoi faire. Il regardait autour de lui, espérant trouver une échappatoire à la solution. Mais il n'y avait aucun moyen pour lui de combattre cinq chasseurs tout seul. Finalement pourquoi attendre ? Il savait qu'il n'y avait qu'une solution à ce problème.

Malgré tout, son angoisse s'intensifia lorsqu'il entendit la supplication silencieuse d'Elena. Elle se débattait, la peur dans ses yeux, mais la pression du couteau sur sa gorge l'empêchait de parler. Sam tenta aussi de le dissuader, mais le regard déterminé de Dean ne faiblit pas.

« Dean, n'y pense même pas, » menaça Sam, mais les mots semblaient vains face à la menace immédiate.

Les secondes passaient comme des heures. Dean sentait son cœur se déchirer, partagé entre l'amour qu'il portait à Elena et à Sam et le dilemme qui se posait devant lui. Dans un moment de lucidité, il comprit que, pour sauver ceux qu'il aimait, il était prêt à sacrifier tout ce qu'il avait.

Dean avança vers Elena, sa détermination inébranlable. Malgré les réticences des chasseurs, il s'approcha d'elle, déversant tout l'amour qu'il ressentait dans un dernier baiser. C'était un baiser empreint de douceur, de regrets, mais aussi de promesses silencieuses. Il laissa Elena là, les yeux fermés, secouée par l'idée que ce baiser pourrait être leur dernier. Puis il recula d'un pas et regarda son frère.

« Prends soin d'elle, Sam », murmura-t-il, le regard fixé sur son petit frère. Ce simple geste, ce simple mot, était tout ce qu'il pouvait donner. Puis il se détourna, son cœur brisé, et sortit de la salle des armes, ignorant les larmes qui lui montaient aux yeux. Alors il se le promit : un jour, Eva Bridge et ses amis paieraient pour ça.

Les chasseurs, obéissant à Eva, assommèrent Sam et Elena, puis se précipitèrent à la suite de Dean. Ce dernier se dirigeait vers la sortie, son esprit tourbillonnant d'émotions contradictoires. Il venait de faire un choix terrible, un choix qu'il n'aurait jamais imaginé prendre.

Dehors, la nuit était paisible, et pourtant, il ne pouvait ressentir la paix. En traversant la cour, il savait que les conséquences de ses actions allaient l'entraîner dans une spirale infernale.