Ysaé

Chapitre 133

Salvor

-J'ai reçu d'autres informations, beaucoup plus inquiétantes que les agissements de ces foutus abolitionnistes. Déclara mon père.

Cette fois-ci mon attention fut immédiatement accrochée.

-Il y a deux mois de cela, deux révoltes d'esclaves ont eut lieu dans deux plantations à Domingue. Poursuivit il, soucieux. Après enquête, il s'est avéré que les marrons se sont tout d'abord rendus dans la plantation de canne à sucre des Doyle. Là, ils se sont séparer en deux groupes. Le premier assassinait Mme Doyle et ses dix enfants, sans pitié, sous les yeux de Mr Doyle, laisser vivant exprès pour servir de témoin à leur barbarie tandis que l'autre groupe massacrait le régisseur et ses hommes. Ils ont ensuite libérés la totalité des esclaves avant de détruire la maison, mettant le feu à la plantation, volant l'argent, les objets de valeur, les armes, les munitions, les réserves de nourriture, les chevaux.

Il y eut un silence.

-Leur soif de sang n'étant pas assouvie, reprit mon père, ils ont continués à semer la mort sur leur passage en se rendant à un kilomètre et demi de là dans la plantation de la famille Turner. Il ne reste plus rien de ces malheureux Turner. Ils sont tous morts. Ce qu'ils possédaient a été pillé ou réduit à néant par ces satanés marrons. A ce qu'il paraît, le bruit court que ces terribles attaques auraient été perpétrés par le fameux Lyéba.

Le visage de Mr Wheeler exprima l'effroi quand il dit:

-Lyéba? Mais je croyais qu'il avait été tué à Cambray il y a trois ans de cela!

-Qu'il ait été tué ou non à Cambray n'a pas importance. Ce qu'il y en a c'est que nous devrions nous préparer à subir une éventuelle attaque. Ces nègres agissent comme une véritable armée. Mon contact m'a fait savoir que les deux attaques ont à peine durées trois heures en tout et pour tout. Il sont tombés sur les plantations comme une nuée d'abeilles, ont tués, pillés puis sont repartis tout aussi vite. Ils sont organisés, armés et remplis de fureur meurtrière.

-En effet, ce mode opératoire rappelle étrangement celui de Lyéba. Chuchota Mr Wheeler, pensif.

-Ces exactions doivent impérativement être tenue secrète. Car que ces atrocités aient été perpétrés par Lyéba ou pas, qu'il soit mort ou pas, si les esclaves de Palanques ont vent que ce qu'il s'est passé à Domingue est de son fait, je crains une révolte générale.

-Oui, mais Palanques est loin de Domingue et cet événement s'est produit il y a plusieurs mois déjà. Si nos esclaves en avaient entendus parler, ne se seraient ils pas déjà révolter? Enchérit Mr Wheeler.

-Je préfère être prudent et prendre les précautions nécessaires. Je vous enjoins donc à faire de même, mon ami.

Pour toute réaction, Mr Wheeler cligna des yeux.

-En me rendant à Palanques après tes noces, j'engagerais une dizaine d'hommes supplémentaire pour t'aider à protéger la plantation. Lâcha mon père à mon intention. Je parlerai également aux membres du haut conseil afin qu'ils alertent les planteurs et qu'ils fassent en sorte qu'une force considérable de soldats patrouille dans la ville et ses environs en permanence.

Si j'étais inquiet à cause des dires de son père, je ne le montrai aucunement.

-Il n'y a qu'un seul moyen pour arrêter les exactions des marrons et la vindicte des abolitionnistes. Lançais je à brûle pourpoint.

Mon paternel me fixa d'un regard si glacial qu'on aurait dit que le blizzard venait de s'abattre dans la pièce.

-Il faut affranchir les esclaves et les payer pour leur travail.