Ysaé

Chapitre 138

Salvor

Mon aveu dû  frapper Ysaé de manière inattendu car elle se crispa comme un morceau de bois. Je finis de tailler ses cheveux sans ajouter un mot de plus. Je voulais que l'idée face son chemin, qu'elle m'abreuve de questions pour avoir plus de détails, pour se rendre compte que j'avais tout planifié et n'avais rien laisser au hasard. 

Mais même quand j'eus terminé de lui couper les cheveux, elle gardait résolument la bouche fermée. 

Peut-être était ce de la peur qu'elle ressentait qui l'empêchait de me questionner ou peut-être qu'elle n'avait pas assez confiance en moi pour croire en ce que je disais?

-Nous irons à Lython, Lorys, toi et moi. Réaffirmais je. C'est là que nous vivrons. Je me suis occupé de tout. Tu n'as aucune crainte à avoir, je pendrais soin de toi et de Lorys. Je subviendrais à vos besoin. J'ai beaucoup d'argent.

N'obtenant pas plus de réaction de sa part, je déposai la paire de ciseaux et vins m'agenouiller devant elle.

-Ouvre les yeux. Dis-je d'une voix douce mais autoritaire en lissant tendrement sa joue.

Elle les ouvrit.

-Maintenant, respire.

Elle s'y reprit plusieurs fois avant de réussir à respirer correctement.

-C'est bien, Amour.

J'essuyai une larme solitaire tandis qu'elle me regardait avec une vulnérabilité que je n'avais jamais encore vu dans ses yeux.

-Continue de respirer.

Elle obéit sans qu'un instant ses yeux ne quittasses les miens.

-Tu me fais confiance, n'est-ce pas? Demandais je.

Elle hocha la tête.

-Demain, mon père m'intronisera auprès des autres planteurs et annoncera mon mariage avec Felicity. Avant que le bal ne soit terminé nous nous en fuirons.

-Tu veux...t'enfuir?

-Je veux qu'on s'enfuit. Tous les trois.

Le visage tordu de confusion, elle avala sa salive et prit une grande respiration, essayant de toutes ses forces de ne pas paniquer.

-Mon ami Lennox a déjà tout préparé. Dis-je pour la rassurer. Il m'a procuré une maison dans un quartier résidentiel et mon gestionnaire d'affaires, Mr Karmer, à transféré tous mes avoir dans différentes banques de Lython. Lorys et toi vous ne manquerez de rien. Tu n'as rien à craindre.

-Pourquoi tu veux...t'enfuir? Demanda t-elle, interloquée.

-Mon père à l'intention de se débarrasser de Lorys en l'enfermant dans un asile après le mariage. Il compte aussi te revendre dans une autre plantation. Il est au courant pour nous. Déclarai je doctement. Il m'a menacé de t'arracher à moi. Voilà pourquoi je veux qu'on s'enfuit. En plus du fait que je serais dans l'incapacité d'épouser une autre femme parce que je t'aime à en crever.

-Il est au courant? Souffla t-elle, la voix empreinte de terreur.

C'était tout ce qu'elle avait retenu dans tout ce que je venais de lui dire. Approchant la main de son visage livide, je saisis son menton.

-Je te l'ai dis, Ysaé. Je ne permettrais pas que quelque chose t'arrive. Tu ne seras pas séparer de moi, ni toi ni Lorys.

Elle ne répondit pas. Ne me voyant même pas. Ses yeux vitreux fixant obstinément le vide, ses épaules secouées de convulsions.

Mon cœur se fissura.

-Ysaé? Eructai je, enfouissant mon visage dans son cou, respirant son odeur par mon nez. N'aie pas peur Amour. Je suis là. Ils nous restent une seule journée à tenir. Ensuite nous nous enfuirons loin de cette ville, loin de ces gens à l'esprit étriqué. Et nous serons libres d'être ensembles. Libres de nous aimer sans nous cacher.