Chapitre 34

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Je passe une nuit épouvantable. Il fait bien trop chaud dans la chambre et je ne fais que me réveiller. Même si le jour se lève tout juste, je sors de mon lit et descends dans la salle de jeux. Je suis rejointe dans les minutes qui suivent par Théo.

— Excuse-moi, je t'ai réveillé ?

— J'ai senti le lit bouger, oui. Mais ce n'est pas grave. Ça ne va pas ?

— J'ai trop chaud. Je n'arrive pas à dormir. Au moins, ici, il fait bon. Je pensais bouquiner un des livres qui sont sur les étagères jusqu'à ce que vous vous leviez aussi. Tu peux remonter te coucher.

— Non, non, je ne vais pas te laisser toute seule. Et puis on va pouvoir discuter tranquillement, on n'a pas eu un seul moment tous les deux, encore, ce week-end. Tu ne m'as rien raconté. Comment ça s'est passé avec tes deux chevaliers servants sur le chantier ?

Il sourit et j'en fais autant.

— Ça a été plutôt drôle, ils ont passé leur temps à se taquiner mutuellement.

— Ça ne m'étonne pas. C'est à celui qui en fera le plus pour que tu le remarques, j'ai l'impression. D'ailleurs, je me demande si le coup du caleçon qui descend ce n'était pas calculé.

— Franchement, ça ne serait pas très subtil comme stratégie. Je ne pense pas que ce soit son style de faire ça exprès. Ça, ce serait plutôt un truc qu'aurait pu faire Archibald !

— Oui, tu as peut-être raison. Tu as eu le temps de te rincer l'œil ?

— Non, honnêtement je n'ai absolument rien vu. Et toi ?

— Moi j'ai tout vu !

— Et... ?

— Et je peux t'assurer qu'il a tout ce qu'il faut là où il faut !

Nous rions ensemble. Puis des bruits de chaises se font entendre au-dessus de nos têtes.

— Il y en a qui doivent aussi être levés, tu veux aller déjeuner, Aux ?

— Ce doivent être les adultes. Ils ont dû prévoir de partir tôt pour l'Espagne. Hippo et Célian sont peut-être debout eux-aussi. Allons-y.

Lorsque nous pénétrons dans la salle qui sert de réfectoire, tout le monde est assis devant son petit-déjeuner. Un rapide tour d'horizon me permet de remarquer que deux personnes manquent à l'appel. Icare et Guillaume doivent encore dormir. Théo, qui en est arrivé à la même conclusion que moi, me dit :

— S'ils ne sont pas levés quand on aura fini de manger, tant pis, on ne partira se promener que tous les deux.

Je n'ai pas le temps de lui répondre que les deux comparses entrent dans la pièce, les yeux encore endormis. Je m'en réjouis.

Moins d'une heure plus tard, le convoi pour l'Espagne est parti, et nous nous préparons tous les quatre à aller marcher dans les environs de l'auberge de jeunesse. Théo se charge du sac, comme à notre habitude. Nous sommes en train de lacer nos chaussures dans la cour de l'auberge lorsque Guillaume et Icare paraissent enfin.

— Vous emportez quoi avec vous ? demande Guillaume.

— De l'eau, des barres de céréales, des pansements, des mouchoirs et un coupe vent, énumère Théo.

— Putain mais vous avez l'intention de partir loin ?!

— Non, mais tu nous demandes, alors je te réponds !

— Et toi, Auxane, tu prends quoi ?

— Rien, on prend toujours un sac pour deux quand on va marcher avec Théo. Mes affaires sont dans le sien.

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant