Chapitre 53

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Le lendemain, il n'est pas huit heures lorsque je suis réveillée par mon portable. A l'écran, le prénom d'Icare.

« DIS-MOI QUE JE N'AI PAS JUSTE RÊVÉ STP... »

Je suis surprise qu'il soit déjà debout car la soirée organisée chez lui par Eustache a dû se prolonger très tard dans la nuit. Mais son petit message au réveil me fait fondre. Nous avons franchi un pas énorme et les années passées à attendre que cela se produise ont rendu notre relation magique. Une fois de plus, j'opte pour l'ironie.

« NON, TU N'AS PAS RÊVÉ, TU M'AS BIEN LÂCHEMENT ABANDONNÉE HIER SOIR. »

« MAIS JE VAIS ME RATTRAPER ! PUIS-JE PASSER CE SOIR ? »

« QUAND TU VEUX OUI. »

« QUAND JE VEUX ? J'ARRIVE DANS CE CAS ! »

« CHICHE ! »

« BIEN SÛR QUE JE SUIS CHICHE ! JE VIENDRAI TE VOIR MÊME CONTRE VENTS ET MARÉES ! C'EST BEAU HEIN ?! »

« OUAIS, BOF, UN PEU CLICHÉ, PEUT MIEUX FAIRE ! »

« JE DÉBLAYE L'APPART AVEC EUST ET J'ARRIVE. »

« ÇA MARCHE. »

J'imagine dans quel état est leur appartement, et même si le mien est impeccable, je pars directement sous la douche pour avoir le temps de faire un peu de rangement avant son arrivée.

Je ne réalise pas encore vraiment que nous sortons ensemble, j'ai l'impression d'avoir attendu ce moment une vie entière. Je m'attendais à ce qu'il me redise qu'il m'aime pendant notre soirée de la veille, mais il ne l'a pas fait. Sûrement pense-t-il que je ne suis pas amoureuse de lui et peut-être attend-il que je le lui dise moi-même pour me le redire ? C'est le seul garçon que j'aie jamais aimé et cela dure depuis si longtemps que je ne sais pas quand il serait plus opportun de le lui avouer sans passer pour un cœur d'artichaut. Il faudra que je parle de tout cela à Théo rapidement pour avoir son avis sur la question.

Vers onze heures, je reçois un nouveau message d'Icare.

« BON BEN JE SUIS VRAIMENT DÉSOLÉ MAIS JE NE PASSERAIT QUE CE SOIR SI TU ES TOUJOURS LIBRE. »

Je suis bien évidemment déçue, mais cela me laissera du temps pour aller voir Théo et lui raconter les derniers événements.

« À TES RISQUES ET PÉRILS, PEUT-ÊTRE VAIS-JE RENCONTRER L'HOMME DE MA VIE DANS LA JOURNÉE... »

« T'AS PAS LE DROIT !!!! »

« JE FAIS CE QUE JE VEUX NON MAIS ! »

« SNIF... »

« TROP FACILE DE PLEURER JEUNE HOMME, ALLEZ JE PLAISANTE, À CE SOIR, QUAND TU VEUX. »

« AAAH ! JE PASSERAI VERS 22H. »

Je suis surprise de l'heure tardive qu'il me propose mais je m'en contente, ce qui compte c'est que je le voie. Je file à pied chez Théo, et l'air frais de la saison me fait du bien. Comme je connais désormais le code de sa porte d'entrée, je monte directement. J'entends des voix à l'intérieur, qui se taisent lorsque je frappe doucement à la porte. Théo vient m'ouvrir les sourcils froncés, mais son visage s'éclaire lorsqu'il m'aperçoit.

— Ah ! Aux, c'est toi ! Je me demandais qui ça pouvait bienêtre. On a fait une soirée entre voisins hier soir et je pensais que c'était l'un d'entre eux qui revenait. Entre !

Il m'embrasse sur la joue et me laisse passer. Avant que j'aie eu le temps de m'interroger, il poursuit :

— Je te présente Théophane. Théo, voici Auxane.

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant