57. Mièvreries et galipettes

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La chaleur d'Icare me réveille tôt. Je suis allongée sur le côté droit, les genoux repliés, et il s'est endormi blotti contre moi dans la même position, un bras sous mon cou et l'autre serré autour de ma taille. Nous n'avons pas bougé de la nuit et mon simple battement de cils semble le faire émerger lui aussi. Il s'étire légèrement et m'embrasse sur la nuque.

— Bonjour petit ange... Ça fait longtemps que t'es réveillée ?

Je place ma main sur la sienne, qui se promène désormais sur mon ventre par-dessus mon pyjama et la soulève juste au-dessus de mon visage, pour éviter de lui laisser le temps de chercher mes abdominaux inexistants.

— À l'instant.

— Bien dormi ?

— Super bien, et toi ?

— Mieux que jamais !

Je souris malgré moi, ne pouvant m'empêcher d'espérer que ce soit grâce à ma présence. J'en cherche la confirmation, et prêche le faux pour savoir le vrai.

— C'est parce que tu as retrouvé ton ancien lit !

— C'est surtout grâce à celle qui est dans mon ancien lit...

Je me retourne et lui souris franchement, il m'embrasse furtivement sur le nez et se lève d'un bond.

— Je file à la boulangerie ! Tu bouges pas !

Je m'assois en tailleur et m'étire les bras.

— On est chez moi je te rappelle, je vais pas partir.

— Oui, c'est vrai, je suis con ! T'as le droit de bouger alors !

Il s'habille en vitesse et disparaît. La boulangerie se trouve à moins de cinq cents mètres, il sera vite revenu. J'ouvre les volets, m'habille et défais le lit. Je suis surprise d'avoir le temps de plier les draps et couvertures, de ranger le tout et préparer le reste du petit déjeuner avant qu'il ne soit de retour, une bonne demi-heure plus tard.

— Je me suis fait griller par le proprio...

— Je pensais que tu trouvais plus la boulangerie ! C'est-à-dire griller ?

— Il m'a vu sortir de chez toi et il a fait des vieux sous-entendus. Il m'a tenu la grappe...

— On s'en fout, non, de ce qu'il pense ?

— Oui, carrément !

Je ris, et Icare en fait autant. Nous nous installons sur le canapé avec un plateau pour prendre le petit-déjeuner avant qu'il ne rentre chez lui pour travailler. Même si j'aurais préféré passer la journée avec lui, j'ai moi aussi des recherches à terminer, et Théo doit passer dans l'après-midi. Nous retrouver le soir n'en sera que plus intense.

Alors qu'il n'est parti que depuis deux heures, je me languis et lui envoie déjà un message.

> Tu veux bien sortir de ma tête stp ?!

> Pareil, j'arrête pas de penser à toi...

> Je t'aime.........

> Je t'aaaaaaaaaaaaaaaiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiimmmmmmmmmmmmmmmeeeeeeeee mon petit ange des îles !

> On est minables, on s'est séparés il y a à peine 2h... Tu viens à quelle heure ce soir ?

> 20h45, est-ce que cela te va ma biche ?

> Ma biche ??? Beurk... 20h45 oui par contre...

> OK petit ange ! Mais je resterai pas dormir cette fois on a cours demain...

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant