50. Rêve ou réalité ?

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Je ferme les yeux pour savourer le contact de ses lèvres sur les miennes. Nous nous embrassons maladroitement, puis Icare se relève, place une main derrière ma tête et me serre dans ses bras en déposant un baiser possessif sur le haut de mon crâne. Je passe mes bras autour de sa taille et me blottis contre lui. Nous restons ainsi quelques instants, sans bouger, jusqu'au moment où l'ouvreuse nous demande de quitter la salle pour permettre un nettoyage rapide avant la dernière séance.

Nous nous décollons l'un de l'autre légèrement, Icare me sourit et pose furtivement sa bouche sur la mienne avant de me dépasser et prendre le chemin de la sortie, en serrant très fort ma main dans la sienne.

Dès que nous sommes dehors, il me reprend dans ses bras et m'enlace à nouveau, sans hésitation cette fois, langoureusement. Heureusement qu'il me tient fermement car je sens que mes jambes ont de plus en plus de mal à me porter, elles sont toutes tremblantes.

Mais il rompt brusquement le charme et je suis forcée de revenir à la réalité.

— Je suis vraiment désolé, tu peux me croire, mais il va falloir que je t'abandonne. Je suis rentré plus tôt que prévu parce qu'Eustache a besoin de moi ce soir. Il organise une soirée dans notre appart et il m'avait demandé d'être là.

Je suis terriblement déçue que nous nous séparions aussi vite et ne comprends pas qu'il ne me demande pas de l'accompagner, mais j'essaie de n'en rien laisser paraître.

— Il a besoin que tu lui tiennes la main ?

Icare rit.

— Mais non, bien sûr ! C'est juste qu'à l'heure qu'il est, il doit plus trop être en état de maîtriser quoi que ce soit.

— Tu vas jouer les papas ? C'est mignon !

Comme je me moque de lui, Icare hésite, et j'ai l'impression qu'il pèse le pour et le contre dans sa tête avant d'aller rejoindre son colocataire. Je l'aide à prendre sa décision.

— Allez vas-y, on se voit très vite de toute façon.

— Ah ça oui !

Nous nous sourions, toute tension entre nous semble s'être envolée. Icare me raccompagne jusqu'à ma voiture, et je lui propose de le déposer chez lui, ce qui lui évitera le bus de nuit et me permettra par là même de savoir où il habite. Il accepte volontiers et lorsqu'arrive le moment de nous séparer, quand je m'arrête en double file dans la rue en bas de son appartement, il prend mon visage dans ses mains et m'embrasse une dernière fois, de manière presque désespérée.

— Bon, allez, j'y vais.

Il ouvre sa portière et commence à sortir, puis se ravise.

— Tu veux pas me laisser tes lèvres ?

Il pose à nouveau sa bouche sur la mienne.

Un coup de klaxon retentit, ce qui nous ramène abruptement à la réalité : j'obstrue totalement la petite rue. Icare sort alors rapidement et m'envoie un baiser de la main lorsque je redémarre. Il est tout juste minuit lorsque j'arrive à mon appartement. Alors que je suis en train d'ouvrir la porte, un message s'affiche sur mon portable.

> J'ai du mal à réaliser.

Je rentre précipitamment et m'installe sur mon canapé-lit pour lui répondre.

> Pince-toi !

> Aaaaiiiieeuuuuu !

Un sourire ridicule se colle à mes lèvres.

> Patate !

> Ça fait peut-être cliché mais je m'en fous, je te trouve trop belle, trop intelligente et trop sympa. Bref, trop pour moi !

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant