Chapitre 51

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Aux aurores, je me saisis de mon téléphone et confirme à Icare mon envie de retourner au cinéma avec lui, ce qui sous-entend plutôt sortir avec lui. Il me répond instantanément.

« SÛRE, SÛRE, SÛRE ?! »

« OUI, OUI, OUI !! »

« COMMENT ÇA ME FAIT PLAISIR... T'ES LIBRE DEMAIN SOIR ? »

« COMPLÈTEMENT, OUI. »

« PARFAIT ! JE SUIS TROP HEUREUX ! »

Mes lèvres s'étirent malgré moi, et même si je suis un peu déçue d'attendre jusqu'au lendemain, son enthousiasme me ravit.

Contre toute attente, la journée de vendredi passe rapidement, mais samedi matin, mon téléphone sonne pour m'annoncer un contretemps.

« EN FAIT C'EST TROP CON, JE VAIS PAS POUVOIR CE SOIR, MAIS SI T'ES À BORDEAUX LA SEMAINE PROCHAINE ON PEUT LE FAIRE LÀ-BAS CAR JE RENTRE POUR LES VACANCES. »

Je suis dégoûtée. Comme nos cours à Théo et moi n'ont commencé que cette semaine, nous n'avons pas de vacances pour la Toussaint. Je n'ai pas pensé qu'Icare en avait, et encore moins qu'il rentrerait à Bordeaux puisqu'il m'avait semblé comprendre qu'il restait toujours à Pau.

« BEN NON J'AI PAS DE VACANCES, JE SERAI ICI À PAU LA SEMAINE PROCHAINE... »

« JE SAIS PAS SI ON VA Y ARRIVER UN JOUR... »

« ON N'EST PLUS À UNE SEMAINE PRÈS ! »

« NON, C'EST SÛR MAIS LE PLUS TÔT SERA LE MIEUX. »

J'essaie de ne pas voir un mauvais présage dans cette situation mais suis terriblement déçue de repousser notre soirée. Nous avons trop attendu et j'ai hâte que notre relation débute enfin.

La semaine me paraît interminable, même si ma nouvelle vie d'étudiante me convient parfaitement. L'université est encore mieux que ce que j'avais espéré, je n'ai plus l'impression de subir l'enseignement des professeurs comme ça a pu être le cas dans ma scolarité antérieure. Toute la journée, tout m'intéresse, les cours sont tous plus géniaux les uns que les autres. Je n'ai que dix-huit heures à effectuer en présentiel en amphithéâtre collectif ou en classe pour des travaux dirigés, et à côté de ça, j'ai pas mal de recherches à effectuer à la bibliothèque universitaire. Mais comme les sujets me passionnent, je n'ai pas l'impression de vraiment travailler.

Le mercredi, comme je n'ai pas cours et qu'exceptionnellement Théo non plus, nous partons en quête d'une voiture. En effet, depuis le concert d'Aqmé où, à cause de la grève des bus, nous avions dû faire le trajet à pied, je me suis décidée à en acheter une, avec les petites économies faites au fil de mes anniversaires et de mes jobs d'été. Je ne suis pas exigeante, la première qui est en état correct pour un prix raisonnable fait l'affaire. Et c'est à son volant que je raccompagne Théo chez lui, toute fière de mon achat, après avoir passé une partie de l'après-midi à remplir toutes les formalités qui me permettent de la conduire en toute légalité.

Le vendredi, peu avant midi, je suis ravie lorsque je vois le nom d'Icare apparaître sur l'écran de mon portable car je m'attendais à ce qu'il rentre de Bordeaux le dimanche soir, comme le font tous les étudiants.

« CE SOIR PEUT-ÊTRE ? TU TE SOUVIENS DE MOI J'ESPÈRE... »

Je saute quasiment de joie et lui réponds sans attendre.

« VAGUEMENT ! J'AI DES PROBLÈMES D'AMNÉSIE JE TE RAPPELLE... »

A ma grande surprise, mon téléphone reste muet plusieurs minutes, qui se transforment ensuite en heures. Je ne comprends pas pourquoi il met autant de temps à m'écrire. Mais je n'ai pas le temps de me torturer l'esprit, à dix-neuf heures précises, sa réponse me parvient.

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant