La chaleur d'Icare me réveille tôt. Je suis allongée sur le côté droit, les genoux repliés, et il s'est endormi blotti contre mon dos dans la même position, un bras sous mon cou et l'autre serré autour de ma taille. Nous n'avons pas bougé de la nuit et mon simple battement de cils semble le faire émerger lui aussi. Il s'étire légèrement et m'embrasse sur la nuque.
— Bonjour petit ange... Ça fait longtemps que t'es réveillée ?
Je place ma main dans la sienne, et la soulève juste au-dessus de mon visage.
— À l'instant.
— Bien dormi ?
— Super bien, et toi ?
— Mieux que jamais !
Je souris malgré moi, ne pouvant m'empêcher d'espérer que ce soit grâce à ma présence. J'en cherche la confirmation, et prêche le faux pour savoir le vrai.
— C'est parce que tu as retrouvé ton ancien lit !
— C'est surtout grâce à celle qui est dans mon ancien lit...
Je me retourne et lui souris franchement, il m'embrasse sur le nez et se lève d'un bond.
— Je file à la boulangerie ! Tu bouges pas !
Je m'assois en tailleur et m'étire les bras.
— On est chez moi je te rappelle, je vais pas partir.
— Oui c'est vrai je suis con ! T'as le droit de bouger alors !
Il s'habille en vitesse et disparaît. La boulangerie se trouve à moins de trois cents mètres, il sera vite revenu. J'ouvre les volets, m'habille et défais le lit. Je suis surprise d'avoir le temps de plier les draps et couvertures, de ranger le tout et préparer le reste du petit déjeuner avant qu'il soit de retour, un bon quart d'heure plus tard.
— Je me suis fait griller par le proprio...
— Je pensais que tu trouvais plus la boulangerie ! C'est-à-dire griller ?
— Il m'a vu sortir de chez toi et il a fait des vieux sous-entendus. Il m'a tenu la grappe dix minutes !
Je ris, et Icare en fait autant. Nous nous installons sur le canapé avec un plateau pour prendre le petit-déjeuner avant qu'il ne rentre chez lui pour travailler. Même si j'aurais préféré passer la journée avec lui, j'ai moi aussi des recherches à terminer, et Théo doit passer dans l'après-midi. Nous retrouver le soir n'en sera que plus intense.
Alors qu'il n'est parti que depuis deux heures, je me languis et lui envoie déjà un message.
« TU VEUX BIEN SORTIR DE MA TÊTE STP ?! »
« PAREIL, J'ARRÊTE PAS DE PENSER À TOI... »
« JE T'AIME........ »
« JE T'AAAAAAAAAAAAAAAIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIMMMMMMMMMMMMMMMEEEEEEEEE MON PETIT ANGE DES ILES ! »
« ON EST MINABLES ON S'EST SÉPARÉS IL Y A À PEINE 2H... TU VIENS À QUELLE HEURE CE SOIR ? »
« 20H45, EST-CE QUE CELA TE VA MA BICHE ? »
« MA BICHE ??? BEURK... 20H45 OUI PAR CONTRE... »
« OK PETIT ANGE ! MAIS JE RESTERAI PAS DORMIR CETTE FOIS ON A COURS DEMAIN... »
« ET ? »
« ET RIEN DU TOUT, T'AS RAISON, J'AMÈNE MES AFFAIRES JE PARTIRAIS DIRECTEMENT DEPUIS CHEZ TOI ! »
L'après-midi passe rapidement entre mon travail et la venue de Théo. Nous nous voyons de moins en moins depuis que nous ne sommes plus célibataires ni l'un ni l'autre, et notre complicité me manque. Mais dès que je suis avec Icare, ces pensées nostalgiques s'envolent.
Nous passons une nouvelle soirée et une deuxième nuit tout aussi exquises et magiques que les précédentes.
Deux semaines passent ainsi, où nous nous retrouvons à peu près un soir sur deux chez moi, et où nous passons les nuits des week-ends ensemble. Nous évoluons dans une bulle totalement préservée du monde extérieur, et la présence de l'autre suffit à nous combler.
Juste avant les vacances de Noël, notre désir prend le dessus. Nous laissant porter par nos sentiments et nos baisers langoureux, nous concrétisons notre relation de la manière la plus naturelle et la plus belle qui soit. Icare se montre doux et attentionné, sans cesse à l'écoute, et, bien que ce soit un soir de semaine, nous terminons la nuit dans les bras l'un de l'autre, refusant de nous séparer après des moments si intenses. Plane également au-dessus de nos têtes l'échéance des vacances, moment où nous devrons être séparés, car je dois aller voir ma famille à Bordeaux pour les fêtes, alors qu'Icare restera à Pau.
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Je croi(s) qu'en fait je t'aime...
RomanceAuxane et Icare se rencontrent en 1996 alors qu'ils sont encore jeunes. Rapidement, ils se tournent autour et tous les prétextes sont bons pour multiplier les contacts, jusqu'à ne plus pouvoir se passer l'un de l'autre. Mais les années passent sans...