43. Ascenseur émotionnel

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Contre toute attente, je finis par trouver le sommeil, même si je me réveille très tôt le lendemain matin. Je me demande si Icare m'a envoyé d'autres messages pendant la nuit et fonce sur mon téléphone dès que j'ai posé un pied au sol. Je l'allume et attends quelques secondes. Rien. Je suis partagée entre la déception et le soulagement.

J'ai finalement pensé, la veille, qu'il valait mieux que je lui envoie ma réponse tôt ce matin, pour aller dans le sens de l'idée de Théo. J'ai senti que je l'avais irrité hier soir, aussi je prends la décision de ne pas l'ennuyer encore avec mon histoire ce matin. Je commence à taper ma réponse à Icare, je déciderai ensuite en la relisant si je la valide ou pas.

> Excuse-moi j'ai pas entendu mon téléphone hier soir. C'est une blague ?

A la troisième relecture, j'appuie sur envoyer. Ce que je regrette aussitôt, mais il est déjà trop tard, je reçois l'accusé de bonne réception.

Il a donc mon message sur son téléphone. De longues minutes défilent sans que rien ne se passe. Et brusquement, je me mets à la place d'Icare qui, hier soir, a probablement lui aussi attendu en vain ma réponse. Peut-être durant plusieurs heures. Toute la nuit ? A-t-il lui aussi regretté de m'avoir fait cette déclaration ? A-t-il réussi à dormir ensuite ? Qu'a-t-il fait de sa soirée ? A-t-il parlé de tout ça à Eustache ou a-t-il appelé quelqu'un de son ancienne bande ?

La matinée passe sans que ni Icare ni Théo ne se manifestent. Peu avant que je me mette à table, le bip tant espéré se produit. Je bondis littéralement sur mon portable, mais suis presque déçue de voir le nom de Théo s'afficher. Il me dit de l'attendre pour manger, il vient se joindre à moi pour parler d'hier soir.

Il arrive moins d'un quart d'heure plus tard, un sachet de cookies frais à la main. Il me le tend avec un air désolé avant de me prendre dans ses bras.

— Tes gâteaux préférés pour me faire pardonner...

— Tu es trop mignon, merci, c'est adorable. Mais tu n'avais pas besoin. Ce serait plutôt à moi de m'excuser, c'est moi qui t'ai coupé hier soir. Tu me racontes ?

— Non, toi d'abord.

— Tu sais déjà tout, je t'ai raconté hier soir au téléphone le peu de choses qu'on s'est dites, Icare et moi.

— Et tu lui as répondu tôt ce matin je parie ?

Nous nous sourions.

— Oui...

— Tu lui as mis quoi ?

— Je lui ai demandé si c'était une blague.

— Très bonne idée, Aux ! Et qu'est-ce qu'il t'a répondu ?

— Rien...

— Ah, zut... Attends, remarque, il réfléchit sûrement lui aussi à la réponse à te faire. Il avait dû essayer de réfléchir à ce que tu allais lui répondre, mais il ne s'était certainement pas attendu à ça. Il a dû être surpris. Rappelle-toi qu'il te trouve imprévisible !

— C'est vrai ! Mais on verra bien. Bon et toi, alors, vas-y, raconte moi, c'est qui cette fille, je te cite, trop sympa et vraiment mignonne ?!

— Elle s'appelle Théodora, donc on a le même surnom figure-toi !

Je lui souris.

— C'est bon signe ça.

— Elle est en deuxième année de lettres classiques. Elle est légèrement plus petite que moi, elle est châtain avec les cheveux longs. On a passé la soirée à discuter, on a échangé nos numéros...

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant