41. Crise cardiaque

227 43 9
                                    

Cette fois, je décide de me prendre en main et demande à Théo de rester chez lui. Il accepte à la condition que je lui promette de lui raconter ensuite tous les détails de ma soirée avec Icare, ce à quoi je m'engage bien évidemment.

La journée a été chaude pour la mi-septembre et quand la température baisse enfin, en début de soirée, j'ouvre mon studio aux quatre vents. En effet, les éverites qui en composent la toiture le transforment rapidement en véritable four au moindre rayon de soleil. Ce qui sera appréciable durant l'hiver l'est nettement moins lorsqu'il fait chaud.

Icare arrive sans sonner, directement devant mon appartement, et me fait sursauter lorsqu'il passe devant la fenêtre. Je vais l'accueillir en sortant devant la porte grande ouverte avec un large sourire, qu'il me renvoie. Je lui demande, surprise :

— Le portail n'était pas cadenassé ?

Le grand parc des propriétaires est théoriquement clos par un portail fermé à clé.

— Non, vieux réflexe, excuse-moi. Je sais où est accrochée la clé, forcément !

Il y a effectivement toujours une clé de secours camouflée derrière le poteau gauche de la grille, que l'on peut attraper en tâtonnant depuis la rue, à condition de savoir qu'elle s'y trouve.

— Il n'y a pas de souci, j'ai juste été surprise, c'est tout.

Il se penche pour me faire la bise et je l'invite à me suivre dans le studio qui est désormais le mien. Il se penche à nouveau pour entrer car la porte est basse, et sitôt pénétré dans la cuisine, il s'exclame :

— Putain, je crois pas avoir déjà vu mon appart aussi propre et rangé !

— Ah bravo !

— Et puis qu'est-ce que ça sent bon !

— Ben, ça sent le propre, c'est tout.

Arrivé dans la pièce principale, il fait le tour du regard et désigne un poster de Deftones qui est affiché sur le pilier qui se trouve au centre de la pièce.

— Putain, c'est énorme ! J'avais mis exactement le même poster au même endroit !

Je doute que ça puisse être vrai, car je l'ai obtenu dans un magazine qui ne parle que de rock et de métal, dans un numéro qui date de plus d'un an, mais je lui réponds quand même que c'est effectivement incroyable.

Nous nous asseyons sur la banquette qui me sert habituellement de lit, mais que j'ai repliée en prévision de la venue d'Icare, et il pose son sac à dos par terre.

— Alors, vous êtes bien rentrés jeudi soir, pas de problème ?

— Non, aucun. Par contre, on était en stress tout le long. Ça m'a décidée à acheter une voiture rapidement pour plus avoir à vivre ça.

— Mais t'as le permis ?

Je me moque de lui.

— Non, non, je vais conduire sans.

Il fronce les yeux, l'air dubitatif.

— T'es sérieuse ?

— Mais non, bien sûr que j'ai le permis ! On l'a passé l'an dernier avec Théo, le même jour.

— Je ne savais pas, félicitations !

— Euh... merci.

— Et tu vas acheter quoi comme voiture, alors ?

— Je n'en sais rien, une petite, d'occasion, pas trop chère, ce que je trouverai.

— OK.

Il attrape son sac, l'air nerveux.

Je croi(s) qu'en fait je t'aime...Où les histoires vivent. Découvrez maintenant