Je croi(s) qu'en fait je t'aime...

Epilogue

Contraint par son travail, Icare rentre à Paris deux jours plus tard. Mais dès le week-end suivant, il redescend à Bordeaux me rejoindre dans le petit studio que je loue en urgence après avoir lâchement quitté Lazare. Même si je ne voulais pas lui faire de mal, mon histoire avec lui n'a jamais eu le dixième de l'intensité de celle que j'ai vécue avec Icare, et pas une seconde je ne regrette mon geste, me concentrant pour la première fois de ma vie uniquement sur mon bonheur.

Quelques semaines passent ainsi, où chaque vendredi soir nous nous retrouvons. Et moins de deux mois après le début de notre nouvelle relation, Icare démissionne pour qu'enfin nous puissions former un vrai couple. Nous vivons quelques temps dans mon tout petit appartement, et lorsqu'il retrouve du travail, nous nous lançons dans l'achat d'un appartement en plein centre de Bordeaux, au deuxième étage d'un immeuble cossu. Toute la vie se déroule à nos pieds et nous profitons de toutes les possibilités qu'offre la ville en soirées entre amis, concerts et bons restaurants.

Au quotidien, Icare se montre attentionné comme jamais je n'aurais pu l'espérer, et lorsque mon divorce est prononcé un peu plus d'un an après, il me conduit de force en me chargeant sur son épaule à l'antenne de la mairie de notre quartier pour y retirer un dossier de mariage afin que les bans puissent être publiés le plus rapidement possible.

Nous nous marions douze jours plus tard, avec pour témoins Théo, accompagné de Théodora, et Hippo, toujours célibataire. Nous sommes entourés de tous nos amis : Siméon descend de Paris avec sa femme et leurs deux enfants, Archi, éternel célibataire, passe la cérémonie à ennuyer Célian, venu avec sa compagne, et Guillaume, qui vit désormais en Bretagne avec sa femme et leur fils. A l'issue de la journée, nous nous envolons pour une destination surprise choisie par Icare pour notre lune de miel. Nous passons un mois en Grèce à arpenter ses trésors archéologiques, et jamais Icare ne trouve rien à redire à nos nombreuses visites. Il passe son temps à me regarder en rêvassant comme si j'étais la huitième merveille du monde et me comble de bonheur.

Au fil des années, nous nous installons dans une routine confortable, empreinte d'amour et de respect, et nous passons la plus merveilleuse des existences, nous faisant la promesse silencieuse de ne jamais plus nous séparer, quelles que soient les affres de la vie.