Atchoum

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Je me lève complètement décalée. J'ai le nez pris, je tousse, j'éternue. Je me sens épuisée comme si je n'avais pas dormi de la nuit et pourtant il est déjà 11h. Ma mère qui est déjà debout depuis un moment comme tous les matins, vient me voir. Elle passe sa main sur mon front, m'embrasse et me dit qu'elle m'a pris un rdv chez le médecin pour cette après-midi. Saliha ne semble pas avoir cours aujourd'hui, je l'entends parler dans le salon avec notre père. Elle vient me voir dans ma chambre et me demande:"Ça va un peu mieux?"

- Je suis ko. Merci pour cette nuit, dis-je d'une voix à peine audible. 

- Normal! Tiens, me dit-elle en me tendant l'écharpe de Nabil avec un sourire malicieux.

Je souris légèrement à mon tour et essaye de détourner la question qui lui brûle les lèvres tant bien que mal en lui demandant si elle a cours ou si elle compte sortir.

- J'te répondrai quand tu m'diras à qui appartient cette écharpe d'homme! me dit-elle en me faisant un clin d'oeil.

- Chuuuut! Ils vont entendre! dis-je en la poussant doucement.

- Oh ça va t'inquiète! Bon c'est à qui cette écharpe? chuchote-t-elle avec insistance.

- C'est à un pote qui m'a déposé hier. J'ai oublié la mienne au travail il me l'a prêté.

- Un pote? Qui? Salim? J'le connais?demande-t-elle les yeux grands ouverts.

Elle ne me croit pas mais en même temps, même si on se raconte beaucoup de choses, je n'ai pas encore envie de lui parler de Nabil. Et puis pour lui dire quoi...? Je préfère rester sur le "pote" et lui demander si elle peut récupérer ma voiture avec sa copine, que dis-je son acolyte, sa siamoise Anissa. Elle accepte, l'air déçue que je ne qualifie que "d'ami" le propriétaire de la dite écharpe.

Je prends une douche qui me fait le plus grand bien et me replonge dans mon lit. Je décide d'envoyer un message à Nabil pour le prévenir qu'il n'est pas nécessaire qu'il m'amène récupérer ma voiture. Je suis déçue, j'aurais aimé le voir...mais vu mon état ce n'est pas possible. "Coucou explorateur...j'espère que ça va? Je suis un peu malade j'ai envoyé ma petite soeur et sa copine récupérer ma voiture du coup, t'auras pas à te déplacer même si j'aurais aimé te voir explorateur..."

Sous la fievre, je parle sans filtre. Je suis tellement dans le gaz que je n'ai ni honte ni timidité. De toute façon j'ai la tête à l'envers, je m'en fiche. Il me plaît et je vais lui dire mais là je dois aller chez le médecin. Ma mère m'y accompagne.

Rhinopharyngite. Le médecin m'a arrêté jusqu'à la fin de la semaine. Une fois dans la file d'attente à la pharmacie, j'appelle le travail pour les prévenir de mon arrêt maladie. Fati qui décroche, me souhaite un bon rétablissement quand je reçois un double appel. Nabil. Je m'éloigne un peu de ma mère. 

- Allô explorateur?

- Oula! Ah oui t'es pas au max la. Qué passa  exploratrice? dit-il avec un ton inquiet.

- J'ai une rhinopharyngite, c'est rien. Toi ça va?

- Tu as besoin de quelque chose? Dis moi. Moi oui t'inquiète pas.

- Non merci c'est gentil. J'suis à la pharmacie avec ma mère j'ai besoin de rien merci t'es adorable, dis-je en ponctuant chaque bout de phrase par cette toux qui m'épuise.

- Normal, j'vais pas laisser mon exploratrice comme ça...Je vais bosser jusque tard mais hésite pas si t'as besoin de moi hein j'suis là j'suis pas loin...

- Merci c'est...
Je tousse sans m'arrêter. 

- Ness? demande-t-il inquiet.

- Oh c'est mignon, dis-je en riant comme si j'étais sous alcool. Tu viendras me...Oui maman j'arrive. Nabil pardon c'est mon tour on peut se rappeler tout à l'heure?

- Oui oui t'inquiète. Fais moi signe quand t'es chez toi. M'oublie pas hein, dit-il en riant en faisant référence à la veille.

- Non t'inquiète. J't'embrasse à toute à l'heure.

- Wouw elle est bien fiévreuse ma petite tomate, à toute! dit-il d'un ton rieur.

Je ne sais pas comment j'ai fait pour marcher jusqu'à chez nous mais nous voilà déjà arrivées. Saliha à bien récupéré ma voiture, je la vois garée en bas. Ma mère ferme les volets de ma chambre, m'embrasse sur le front et ne manque pas de me dire de l'appeler si j'ai besoin de quoi que ce soit. La douceur de son baiser me fait un bien fou. J'allume la télévision mais rien d'intéressant et de toute façon je me sens tellement fatiguée que je n'ai pas la force de garder mon regard dessus plus d'une minute. J'envoie un message à Nabil:"Suis arrivée chez moi je dors un peu bisous bisous..."

Mes paupières sont venues zapper le programme. Je me suis endormie. Il est 18h32. Je regarde mon portable. Un message de Samia qui vient aux nouvelles, un de Linda qui m'annonce que sa soeur n'a pas apprécié sa bonne nouvelle. Un message de Saliha qui me dit qu'elle est à Leclerc et me demande si je veux quelque chose. Trois messages de Nabil...Mon Nabil. 

"Tu dois dormir. Fais attention à mon exploratrice j'compte bien l'amener se balader encore...". Je regarde l'écran de mon portable avec un sourire béat. Le deuxième message est tout aussi mignon, voire plus..."C'est drôle mon frère est entré dans ma voiture, il m'dit ta caisse sens un mélange de sucré. Les tomates c'est un fruit non? Lol". Je garde ce sourire niais sur mon visage, j'ai encore de la fièvre. La lumière du téléphone m'éblouit, je plisse les yeux.

Son dernier message est vraisemblablement celui qui me fait le plus sourire. "J'aurais aimé te voir aussi, même malade. Ça fait de moi un conard ou pas? Lol". J'ai envie de le voir moi aussi...
Poussée par la fievre et sous les effets secondaires des médicaments qui me mettent dans un état de plénitude complet, je m'ouvre à laisser parler mon coeur perméable à ses paroles:"T'es trops mignon. Toi aussi t'es sucre. J aime ton odeur ton souffle e tes mains. Si ça fait d toi un conard ça fait moi aussi de moi un conard. j veux t voir mon Nabil ".

Je sors de mon lit pour aller boire. Je prends une cuillère du yaourt que j'ai ouvert et retourne aussi sec dans mon lit. Je me sens faible. Je n'arrive pas à lutter contre la fatigue. Je me rendors.
À 00h05 la sonnerie de mon téléphone que j'ai oublié de mettre sur vibreur me sort de mon sommeil. Nabil: "Tu dors...?".
Je dormais. Je le rappelle. J'ai besoin d'entendre sa voix même si la mienne est complètement cassée et que je n'ai pas les idées claires, j'appelle...

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant