Cosy place

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Nous avons tous des moments, des habitudes, des rituels, des choses qui nous rassurent. Une odeur, un parfum, une matière, un pull fétiche, le moment où l'on se glisse sous sa couette après une longue journée de travail etc...Moi ce matin, ce qui me rassure, c'est l'épaule de Nabil. Me reposer contre lui. Pas uniquement physiquement, mais moralement. Je relâche toute la pression, toute l'angoisse de l'histoire avec l'hystérique, tous les tracas. Je suis là, il est là. Je me sens bien. Son odeur m'enveloppe. Si je devais la décrire, je dirai d'elle qu'elle est charismatique. Elle me réconforte et me protège. Je me demande ce qu'il pense de la mienne...

Après un passage des contrôleurs, c'est l'annonce de l'arrivée à Londres qui nous sort de notre sommeil. Je me sens encore plus fatiguée qu'à mon réveil chez moi ce matin. Nabil s'étire et partage cette sensation. Il me dit que l'hôtel n'est pas loin et que nous pourrons nous reposer dans peu de temps. Nous voilà sortis du train. On y est! Ce voyage que j'attendais mais que j'appréhendais aussi! J'ai toujours aimé Londres. Il règne ici un air de liberté, de rebel attitude, de désinvolture! Le tout sur fond de ce charme « so british » unique en son genre.

Nabil prend ma valise. Je tente bien de l'aider mais il refuse catégoriquement. Je n'ai pas la force d'insister et à quoi bon? Faire la fille indépendante en tirant une valise que je n'assume pas...? Nul. Je suis Nabil. Nous sortons de la gare. Un léger vent viens faire voler quelques mèches de mes cheveux. Le ciel est nuageux. On ne peut pas dire qu'il fasse vraiment froid et je ne sais pas si c'est le temps ou la fatigue mais je frissonne un peu. J'observe la matinée londonienne en effervescence tandis que la seule chose qui me donne envie là est d'aller dormir. Une petite boule au ventre me rappelle que Nabil et moi allons nous retrouver H24 ensemble. C'est comme une sensation de trac que je ressens. Le trac d'un rdv mais un rdv en continu. Il n'y aura pas de pause, pas de je prends des années à décider de comment m'habiller pour aller le voir. Pas de blabla et de conseils entre filles avec ma cousine au sujet de Nabil. Plus je pense et c'est étrange mais d'un coup, je me sens seule. Je ne sais pas trop comment l'expliquer. Un mélange de gêne, de honte même, comme si je ne voulais plus être là et que je préférais conserver le charme de nos rdv habituels. Nabil m'arrache a ces pensées en m'interpellant. Il a trouvé un taxi dans lequel nous montons rapidement car il commence à pleuvoir.

Le chauffeur, un homme d'une cinquantaine d'années nous demande si nous venons de Paris. Il nous raconte que son premier amour était une française vivant à Montmartre et que même s'il a rencontré « le plus bel amour de sa vie » avec sa femme, il garde toujours un pincement au cœur en repensant à la capitale car cette femme, Jeanne, est décédée d'un cancer alors qu'il avait prévu de quitter Londres pour vivre avec elle. À ce moment, mon cœur se serre fort d'un coup. Il aperçoit mon air triste dans le rétroviseur et me lance avec son plus bel accent: « C'est la vie. Allez smile Madam'! ». Nous rions légèrement. Nabil passe discrètement sa main sur la mienne et me la serre. Je fais de même. Nos mains se comprennent.

Sur le trajet, Nabil me demande ce que j'aimerais faire de la journée. Je n'en ai absolument aucune idée. Enfin si, j'ai bien envie d'une chose mais je n'ose pas lui dire. J'aimerais juste me retrouver seule avec lui aujourd'hui. La cité londonienne pourra bien attendre demain pour que nous y flânions. J'ai accumulé bien trop de fatigue physique et morale ces derniers temps. Et même si pour le moment je me sens mieux depuis l'annonce de Samia au sujet de l'éventuelle grossesse de l'hystérique, je n'oublie pas que je dois en parler à Nabil. Il ne tardera pas à me demander quelle est cette fameuse chose dont je voulais lui parler une fois que nous serions à Londres donc il vaut mieux que je réfléchisse à la manière dont je vais m'y prendre plutôt que d'être prise de court. Tout se passe tellement bien entre nous, gâcher ce beau ciel bleu avec ce nuage gris me laisse le cœur gros. Malheureusement il va bien falloir que je lui en parle. Mais pas maintenant. On a besoin de se reposer. J lui lance: « On pourrait se reposer un peu et cette après-midi on pourrait se balader au marché de Camden si ça te dit? ».

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant