J'ai le côté du visage gonflé, je le sens et ma tête me fait un mal de chien. Je suis dans les bras de Samia qui pose sa main sur mon front et dont la simple présence me soulage moralement. Mais ma pommette elle me fait souffrir. Elle a cogné fort l'autre tarée, et a également touché mon oeil qui est plissé.
On appelle mon nom dans la salle d'attente. Samia ne pouvant m'accompagner, je lui laisse mon portable et lui dis de répondre si Nabil me contacte. L'infirmière me prenant en charge me donne un antalgique et me dit d'attendre dans une autre salle d'attente où je vais être auscultée par un médecin. En m'y accompagnant elle me dit penser qu'il n'y a pas besoin de point de suture mais que j'aurais juste un hématome et un cocard. Juste? Juste un cocard? Mes parents vont paniquer. Ils vont croire que je me suis battue. Heureusement que j'ai déjà parlé des cours de boxe à la salle de sport. Je dirai que j'ai essayé...
Je n'attends pas longtemps le médecin qui me dit d'ailleurs que j'ai beaucoup de chance car il y a peu d'attente. Il me demande ce qu'il s'est passé. Je lui explique. Il me confirme le diagnostic de l'infirmière et me dit que l'hystérique portait sûrement une bague à la main avec laquelle elle m'a frappé d'où le saignement. Il me dit qu'une infirmière va venir me faire quelques soins et qu'il lui donnera pour moi un document stipulant mon passage aux urgences et son motif. "Je vous prescris un antalgique, une pommade et les gouttes pour les yeux et j'vous arrête jusqu'à lundi inclus" dit-il tout en observant mon visage et ajoute:"Elle ne vous a pas loupé ma pauvre petite! Bon vous évitez le maquillage pendant quelques jours". Tiens donc, moi qui comptait faire le carnaval de Rio, quel dommage...
L'infirmière arrive. Elle est douce et apaisante. Elle désinfecte l'endroit de ma pommette qui saigne, y pose un pansement puis une pommade autour et termine en me mettant des gouttes dans l'oeil.
Je la remercie et me dirige dans la salle d'attente où elle m'apporte 5 minutes plus tard mon ordonnance, l'arrêt maladie et l'attestation pour l'éventuelle plainte. Je peux alors partir et vais vers la première salle d'attente retrouver Samia. Je la trouve assise avec Nabil à côté d'elle. Il a les traits fermés. Samia quand à elle est au téléphone. Nabil est le premier à me voir arriver. Il se redresse direct et plus je m'approche et plus son visage se durcit. J'entends Samia dire d'un ton détendu et entre deux rires:"Oh non c'est rien tata. C'est juste par précaution qu'on est venu. Oui...voilà comme j'ai eu, une bosse, un oeil au beurre noir! Le métier qui rentre!". Je comprends qu'elle est au téléphone avec ma mère et qu'elle dédramatise le truc en rigolant. Nabil lui ne rit pas du tout. "Putain... J'vais la niquer" lance-t-il doucement. Il pose sa main sur mon visage comme pour mieux observer ce qui de toute évidence le met hors de lui. "Approche, il t'a dit quoi le médecin?".
- C'est rien. J'vais juste avoir une bosse et un cocard...dis-je discrètement comme pour alléger la chose.
- Un cocard? Bordel...
Samia raccroche et me dit:"Ta mère t'a appelé trois fois, valait mieux que j'réponde et que j'lui dise normal que tu t'es fais mal au sport. Ça passe mieux". Je la remercie. On se dirige tous les trois vers la sortie avec Samia qui me taquine en disant à Nabil que "la pauvre elle a jamais voulu essayé la boxe à la salle en plus". On en rit comme des idiots. Nabil se propose de me déposer. Samia lui dit:"Tu me la déposes dans pas longtemps, sa mère l'attend" et lui serre la main chaleureusement pour lui dire aurevoir. Puis elle me serre contre elle, me dépose un énorme baiser sur la joue et me dit qu'elle appelle.
Je suis Nabil vers sa voiture garée juste en face. Il n'arrête pas de répéter:"Je vais la niquer". Il est dans une colère noire. Une fois assis dans sa voiture, il ne démarre pas directement et me dit:"Ness j'suis désolée pour ça. Putain...regarde ton visage. T'as mal là?"
- Si tu touches oui mais sinon nan.
Je mens, j'ai mal.
Il me fixe du regard, me caresse la joue mais dans un endroit aussi proche de chez moi, il préfère démarrer pour s'arrêter plus loin. Il se gare, arrête le contact et me dis:"Viens par là bébé". Il me serre contre lui tout en veillant à ne pas me faire mal. Je ne sais pas si c'est ce qu'il s'est passé, le fait de le revoir, la colère que j'ai envers cette saloperie ou le tout réuni, mais j'éclate en sanglots. Nabil se confond en excuses. Il n'ose même pas me regarder dans les yeux, il me dit que ça le rend dingue de me voir dans cet état.
Je sens qu'il culpabilise énormément et lui sort ce que m'a dit le médecin concernant le maquillage et le mariage de Noria dans une semaine. Je fais des blagues pourries là-dessus du style "pas besoin de maquillage, j'suis déjà maquillée!". Nabil s'efforce de sourire mais je vois bien qu'il est rongé de l'intérieur. Je décide alors de venir poser mes lèvres sur les siennes. Je porte ma main sur sa nuque et le tire légèrement vers moi. Il se laisse faire. Je remarque qu'il ne me touche pas mon visage sûrement par peur de me faire mal. Je prends sa main alors sur sa cuisse et la pose lentement sur mon visage, côté post-patate-de-la-bimbo. "Y a rien, regarde...Pose ta main" dis-je d'un ton très calme. Nabil se mord la lèvre, colle son front au mien et me dit:" T'es belle Ness...".
On ne tarde pas car ma mère m'attends. Nabil me dit qu'il passera me voir demain. Il m'embrasse fort la main avant que je ne descende de la voiture et comme à notre habitude il attend que je lui envoie un message quand je suis en haut pour partir.
Ma mère a mal au coeur. Heureusement que Samia lui a parlé. Elle sait comment relativiser une situation. Elle m'embrasse, me dit de me reposer et que la boxe c'est pour les hommes pas pour sa fille.
La bagarre encore pire maman, faudrait le dire à hystérique.
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PNL: Je n'attendais rien sauf le destin
FanfictionMoi, Nessma, 27 ans et une envie grandissante de dévorer le monde. "Le monde ou rien"... Je n'attendais rien de lui mais le destin en a décidé autrement. Une rencontre inattendue un dimanche matin et mon cœur se balade d'imprévus en imprévus...avec...