Sortie nocturne

2.3K 123 3
                                    

Je ne sais plus où me mettre. C'est tellement inattendu venant de lui...Des fleurs...! Je ne m'attendais pas du tout à ça venant de lui. Après, je ne le connais que depuis peu. Je n'aurais juste pas pensé qu'il était du genre à offrir des fleurs. Je m'asseois, muette...Nabil me sourit. Je lui rends son sourire. Je ne sais pas quoi dire. Nabil se lance:"Tiens...J'espère qu'elles te plaisent" dit-il en se grattant le front avec l'index.

Je perçois en lui, pour une fois, de la gêne...ce qui le rend encore plus craquant.

- Oui bien sûr elles me plaisent. Elles sont très belles...C'est gentil...Fallait pas t'embêter...dis-je en regardant le magnifique bouquet de roses roses.

- J'veux pas partir et que tu restes sur une mauvaise impression de notre dernier rdv avant que j'parte, dit-il en me regardant droit dans les yeux.

- On oublie ça t'inquiète pas dis-je. Merci beaucoup en tout cas.

Nabil me fait un clin d'oeil. J'aimerais lui faire la bise en le remerciant mais j'ai peur qu'on nous voit. Nabil démarre et me demande ce que je voudrais manger. Avec la grippe, j'ai beaucoup moins d'appétit et Dieu merci je vais carrément beaucoup mieux que cette après-midi, rien à voir. La perfusion que l'on m'a posé à l'hôpital m'a nettement soulagé. J'ai l'impression de ne pas être malade mais je n'ai pas particulièrement faim.

Nabil propose d'aller manger dans un petit restaurant italien à 25 minutes d'ici. Durant le trajet, il caresse ma main, me la presse. J'y réponds en pressant la sienne à mon tour etc...
Arrivés au restaurant, je comprends pourquoi il a choisi cet endroit. L'ambiance est tamisée et les tables sont toutes séparées les unes des autres par des sortes de paravents de manière à créer des espaces intimes. J'aime beaucoup.

Une serveuse nous installe non sans dévisager Nabil avec insistance ce qui l'enerve puisqu'il lui parle sèchement.
Elle lui donne le menu en le dévorant du regard. Elle n'a pas froid aux yeux, ça va je ne la gêne absolument pas. Moi, le menu elle me le jette limite au visage. J'abuse, oui, mais elle est nettement beaucoup moins "agréable" avec moi. Elle nous laisse faire notre choix et part en se déhanchant de manière très suggestive. Je regarde Nabil et rigole. Nabil fait de même. Il me conseille sur le menu. On rit comme des gogoles quand on entend:"Vous avez fait votre choix Monsieur?". Avec un large sourire, la serveuse s'adresse à Nabil comme si j'étais inexistante. Il la rembarre sans même la regarder, en lui donnant ma commande en finissant par "pour Madame pour commencer" puis donne la sienne. La serveuse s'en va. Je souris à Nabil que je vois clairement agacé.

Une minute à peine après, la serveuse qui ne se démonte pas et qui a clairement décidé de me faire chier, nous apporte nos boissons, et se penche clairement lorsqu'elle pose les gressins sur la table près de Nabil, histoire de lui offrir une vue plongeante sur son décolleté. J'ai envie de lui demander si elle veut prendre ma place mais je ne suis pas en couple avec Nabil, je vais passer pour une hystérique. Et surtout je ne veux pas m'afficher.

Nabil, qui ne la regarde toujours pas, me lance au même moment:"Bébé tu m'as manqué grave ma puce". Il me prends la main et l'embrasse. La serveuse est devenu translucide. Elle decapsule nos boissons énergiquement alors que Nabil continue:"T'es belle ma femme". J'entre dans son jeu et lance:"Merci mon coeur. Toi aussi tu m'as manqué mon chéri". Et là Nabil pousse au max en se redressant et m'embrassant sur le front.

J'ai envie de rire et en même temps je kiffe. À ce moment précis, si elle avait pu, la serveuse m'aurait versé du poison dans mon Coca. Elle se contente de tourner les talons. Nabil et moi explosons de rire. "Elle m'a véner. Au moins là elle va être correcte avec toi cette pute. Désolé mon bébé, dit-il en souriant mais j'aime pas ça".

- T'inquiète mon coeur, j'crois qu'elle a compris, dis-je en riant.

La soirée se passe très bien mis à part l'insolence de la serveuse qu'on ne reverra pas de la soirée, ayant sûrement préféré reléguer notre table à sa collègue, beaucoup plus correcte.
Nous échangeons fous rires, anecdotes et regards...Je n'ai pas envie que cette soirée s'arrête maintenant mais il est 23h30. Samia ne m'a toujours pas envoyé de message mais stressée de la vie que je suis je flippe un peu. Pourtant je sais très bien que Saliha me préviendra un peu avant que le dessert ne soit servi chez ma tante. Et puis c'est samedi soir. En général, ils tardent et ne rentrent pas avant 1h30. Ça me laisse donc de la marge.

On quitte le restaurant, je remercie Nabil qui me dit:"Avec plaisir exploratrice" ponctué d'un clin d'oeil. Je fonds complètement quand il me fait des clins d'oeil. C'est nul à dire mais j'assume.

Sûrement portés par le fait que nous sommes juste assez loin chez nous pour nous permettre un rapprochement, alors que je grelotte, Nabil me tiens par l'épaule et je m'agrippe à son bras. Il ne pleut plus mais il fait froid.

Une fois dans la voiture, alors que je mets ma ceinture, Nabil me dit:"J'dois te déposer chez toi Cendrillon? Ou on peut rester encore ensemble...".

- On reste encore un peu ensemble...Ça me fait beaucoup de bien, dis-je sans vraiment me rendre compte que j'ai réelement sorti ça de ma bouche.

- Moi aussi...Ta p'tite tête là, dit Nabil en me caressant la joue.

Des clients traversent le parking pour venir monter dans leur voiture juste à côté de nous. Nabil, pudique, retire sa main de mon visage. Il me voit bailler, il baille lui aussi. Nous n'avons pas  envie de nous quitter mais la fatigue prends le dessus. "On dirait qu'on a fait trois journées en une seule" me sort Nabil à qui j'accorde raison en éclatant de rire. 

Son portable sonne. Alors qu'il parle, j'envoie un texto à Samia pour lui demander où ils en sont à table. Nabil raccroche et me dit:"Ça m'embête mais j'vais devoir y aller, j'ai un pote que j'devais voir pour un contrat et vu que j pars demain, j'aurais pas le temps de le voir avant de partir. Tu m'en veux pas?".

- Non, non, pas du tout! J'comprends t'inquiètes pas! dis-je en lui tenant la main.

Nous rentrons. Durant le chemin, Nabil me caresse le dos de la main délicatement. J'aime ces moments de tendresse timides. Arrivés en bas de chez moi, Nabil et moi savons que nous n'allons pas nous voir pendant 10 jours, et c'est fort heureusement lui qui brise le silence qui a faillit s'installer:"Bon...Oublie pas, le jour où j'rentre j't'amène dans un resto terrible, en attendant fais attention à mon exploratrice. J't'appelle tomate".

- C'est noté. Fais attention à toi aussi. Tu m diras quand tu seras bien arrivé...? dis-je.

- Oui c'est sûr t'inquiète. Viens...

Nabil me tire vers lui et me fait un bisou délicat sur la joue:"J'voulais ailleurs mais pas ici" me dit-il doucement. Je lui souris et acquiece.

- Oui, pas ici, surtout pas ici, dis-je en riant.

Nous nous disons au revoir en nous serrant la main longtemps. Nabil se mord la lèvre avant d'ajouter:"J'suis pas encore parti j'suis déjà pressé de revenir...". Je lui dit:"Moi aussi", le remercie pour tout, il me souris et je sors de la voiture non sans lui poser un baiser sur la joue en lui disant:"Reviens vite".

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant