Coeur à coeur

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Ma mère est chez ma tante, mon frère n'est pas là et Saliha est avec Farah. Mon père attends le père de Samia et son cousin, sauveur de Noria, qui lui a trouvé la salle en dernière minute. Il faut que je sorte avant qu'ils n'arrivent. Je réponds à Nabil: « On va se balader au parc? Je peux pas sortir enfin mes oncles vont arriver passer la soirée avec mon père ». On se donne rdv pas trop loin. Je monte dans la voiture de Nabil qui me regarde en souriant: « Pas mal ta tenue! On va sur Paname?».  Il éclate de rire. Je lui mets une petite tape. Il démarre alors que je m'amuse encore à lui mettre des petits coups.

J'ai envie d'aller au parc où il m'a amené la première fois. Nabil n'arrête pas de me dire à quel point je suis stylée avec ma « robe du bled » et mes Converse. Il me charrie, ça me fait rire aussi. Il me voit vraiment dans tous mes états, c'est le moins qu'on puisse dire. Vingt minutes à peine plus tard on est arrivé. Je m'apprête à descendre de la voiture mais Nabil me retiens par le bras. Je le regarde. Son visage est sérieux. Il me tire vers lui en me disant: « Viens par là ». Il m'approche de lui de telle manière que je me retrouve quasiment assise sur lui, le dos contre le volant. Je ne suis pas du tout à l'aise, je suis à l'étroit. Nous rions comme des nuls. Il recule son siège et m'aide à me redresser de sorte à ce que je sois assise sur lui à califourchon. Je suis un peu embarrassée je sens que mes joues rougissent. Nabil pose ses mains sur mon visage et m'embrasse. Lentement, il pose ses lèvres sur les miennes comme s'il voulait que cela dure le plus longtemps possible. J'apporte mes mains sur son torse. Je sens que mon cœur bat plus vite. Il descends ses mains sur ma taille puis sur mes hanches et me tire un peu plus encore contre lui. Je retiens ses mains. Je ne veux pas que tout se bouscule, qu'il en fasse trop et me déçoive. Il me chuchote : « T'inquiète Ness, juste un câlin ». Et il m'embrasse à nouveau. Je prends appui sur ses épaules. L'odeur de son parfum, la proximité, son souffle me donnent des frissons. Il me susurre: « Tu sens bon j'ai envie de te croquer... » et viens m'embrasser la mâchoire. Il pousse mes cheveux et descend délicatement sur mon cou. Je frissonne de plus en plus. J'entoure mes mains autour de sa nuque. Il passe sur le côté gauche de mon cou et là je remonte d'un coup mon épaule, pour ne pas dire je sursaute. Nabil sourit et d'un air taquin lâche : « Ma petite fragile oh! ». À mon tour alors, je lui dépose un léger baiser sur le cou. Je sens ses mains serrer ma taille. « Continue bébé » lance-t-il dans un souffle. Je lâche des petits bisous un peu partout sur son cou sans m'attarder jusqu'à ce que je sente sa respiration de plus en plus saccadée. Je poses mes mains sur son visage et dépose un doux baiser sur sa bouche. « Tu vas me rendre dingue, on sort d'ici ptite tête » dit-il en me caressant le dos. Je le serre contre moi et lui dit à l'oreille: « Serre-moi fort ». Il s'exécute. Nous sommes cœur contre cœur. Toute la retenue que nous avons eu l'un envers l'autre durant la journée se transforme en un contact physique très rapproché qui nous plaît à l'un et à l'autre. Surtout Nabil dont je reprends les mains pour les remonter sur ma taille car il a tendance à les descendre jusqu'à mes hanches. Il m'appelle la « police du câlin » et c'est en entendant au loin une voiture arriver que nous nous défaisons l'un de l'autre et descendons de la voiture.

J'ai chaud et à ma grande surprise au lieu d'être embarrassée, je suis très à l'aise. Il n'y avait rien de sale, c'était un moment sensuel, câlin, doux. Je me suis sentie bien. Son attitude m'a rassuré. Il n'a rien tenté de plus que ce que j'étais prête à lui donner. Nous entrons dans le parc, le soleil s'est déjà couché. Le portable de Nabil sonne, il décroche. Alors qu'il discute, j'envoie un message à Samia pour savoir si tout se passe bien avec Réda et là pas de chance, il commence à pleuvoir. Légèrement mais il pleut quand même. Puis de plus en plus. Nous nous réfugions dans une aire de jeux pour enfants, dans une sorte de petite maisonnette. J'explose de rire en voyant Nabil se tordre les jambes pour réussir à tenir assis dans cet espace réduit. Je pense directement à Noria qui nous parle de la météo qu'elle consulte tous les jours depuis dix jours. Demain la journée sera ensoleillée, le ciel légèrement couvert. Le plus important: pas de pluie apparement. En attendant, une fois encore je suis trempée. « En Avril ne te découvre pas d'un fil » comme dit le dicton. Je commence à frissonner, on ne peut pas rester là de peur qu'il pleuve de plus en plus. On compte comme des gosses jusqu'à trois et on se met à courir jusqu'à la voiture. Mes chaussures sont trempées, les flaques ne les ont pas épargné. Mais je me sens bien. J'aime ces moments de rire et complicité entre nous.

Ainsi, notre soirée est écourtée, nous devons rentrer. Ce n'est pas plus mal. La journée de demain va être longue. Pendant tout le trajet, Nabil caresse ma main. J'ai posé ma tête sur son épaule. Je pourrais presque m'endormir. La musique me berce. Je pense à Londres...Ça m'embête de mentir à mes parents, mais ce n'est pas comme si j'avais le choix...Moi qui hésitait il y a quelques heures encore, là j'ai vraiment envie d'y aller. Je baisse peu à peu ma garde. Je suis bien avec lui. J'oublie l'hystérique. J'oublie tout. Je pense uniquement à nous.

Se dire au revoir est de plus en plus long. Nous sommes de plus en plus tactiles. J'ai le sentiment que nous avons passé une étape niveau rapprochement. Pour exemple, je me sens moins gênée de l'appeler «bébé » ou « mon cœur » en face à face. Ça peut paraître bête mais jusqu'ici j'avais toujours un peu honte. Désormais je m'en fiche. Moi qui a midi n'osait même pas le tenir par le bras! Le fait d'être seuls change tout. En public, je sais et j'ai compris qu'il aimait être discret. Moi aussi mais lui plus encore. À aucun moment il ne me prendrait la main, ne me tiendrait par l'épaule ou m'embrasserait en public.

La lune éclaire notre dernier baiser pour se souhaiter bonne nuit. Nabil me tends mon fameux anticernes. Même mon œil au beurre noir n'existe plus ce soir. Il n'y a que son odeur sur moi, la mienne sur lui, le goût de ses lèvres qui m'enivrent et la hâte de le retrouver demain au mariage de ma cousine.

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant