Retrouvailles à l'anglaise

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Dans l'effervescence de la gare, nous nous fixons quelques secondes lorsque je lui réponds:"Ca va et toi?". Je sens que mes joues se colorent de rouge. Nabil me dit à l'oreille:"Ça va? Pas trop fatiguée?"

- Non t'inquiètes, dis-je timidement à son oreille également.

Nabil m'indique qu'il est garé non loin de là. J'ai du mal à le suivre dans la foule. Il le remarque quand il ne me voit plus à coté de lui mais derrière à me faire bousculer de tous les côtés. Nabil vient vers moi et me prend par la main pour ne pas que l'on se perde. Alors que nous tentons tant bien que mal de sortir de la gare, il me glisse à l'oreille:"T'es craquante" puis continue de marcher en me pressant la main. J'ai chaud mais je ne me démonte pas. Je lui lance:"T'es pas mal non plus" et lui presse la main à mon tour. Il me regarde et souris en se mordant la lèvre.

Nous arrivons près de la voiture et nous nous lâchons nos mains. Une fois assis, Nabil me propose un petit-déjeuner à son hôtel. Je regarde défiler la vie londonienne à travers la fenêtre. Nabil mets de la musique, une chanson de Jacques Brel qu'il sait que j'aime. Je le regarde en affichant un grand sourire. J'aime tellement cette chanson. Je me lance à chanter avec de grands gestes:"Et chaque meuble se souvient
Dans cette chambre sans berceau
Des éclats des vieilles tempêtes
Plus rien ne ressemblait à rien
Tu avais perdu le goût de l'eau
Et moi celui de la conquête".

Nabil souris et me prend la main pour la poser sur la boite de vitesse et poser la sienne par dessus. Arrive le refrain et je le surprends à chuchoter les paroles. Je lui dis:"Ouaiis! Allez Nabil chante!" tout en m'esclafant de rire. Il joue le jeu et chante les deux dernières paroles de ce magnifique refrain:"De l'aube claire jusqu'à la fin du jour
Je t'aime encore, tu sais je t'aime".

"Tu chantes bien dis-donc! T'as déjà penser à te lancer dans la musique?" lui dis-je en riant.

- J'vais y penser, j'vais y penser, lance-t-il en me faisant un clin d'oeil.

On arrive devant un magnifique hôtel. La devanture est très élégante. Un voiturier vient ouvrir ma portière. Je suis gênée. Je n'ai clairement pas du tout l'habitude de ça. Nabil lui donne les clés de la voiture. Il voit que je suis mal à l'aise. Il vient à côté de moi et me tend son bras:"Lady?". J'accroche mon bras au sien en répondant:"Sir".

Le hall de l'hôtel est à la hauteur de l'extérieur, sublime. Nous arrivons face aux ascenseurs. Je comprends pas trop...Je ne pensais pas qu'on prendrait le petit-déjeuner dans la chambre...J'essaye de masquer mon étonnement autant que possible. Un couple de personnes âgées et un groupe d'hommes et femmes d'affaires apparement, attendent également près de nous l'ascenseur. Ils descendent tous avant nous qui nous arrêtons au 10ème étage. Je suis Nabil sans rien dire et la première pensée que j'ai lorsqu'il ouvre la porte de la chambre est:"PU-TAIN! Il se fait pas chier! Cest quoi ce palace?". Une suite, rien que ça. Nabil me fait visiter avant de me demander ce que je souhaite manger tout en me tendant la carte. Je fais la victime embarrassée et sors la réponse faussement honnête:"Oh comme toi!".

Nabil appelle le room-service et parle dans un anglais très fluide. Il s'excuse et me dit qu'il doit rappeler son frère. Il parle de rdv professionnels. Ça dure 5 minutes, 10 minutes...Je suis là debout dans le côté salon de cette superbe suite, ne sachant où me mettre ni quoi dire ou quoi faire si ce n'est poser mon sac sur un petit guéridon à ma droite. Nabil arrive:"Excuse, c'était important. Ça va?". Ce à quoi je réponds oui avec un sourire hypocrite. Et là Nabil m'attire vers lui. Il pose une main sur ma taille et avec l'autre il touche mes cheveux. Mon coeur bat vite, très vite. Nos visages sont très proches. Il voit que je suis crispée et me demande:"Un câlin, je peux?".

- Oui, dis-je en souriant.

Il m'enlace. Je sens l'odeur du musc sur lui et cela me rassure. Il me lance:"Tu sens bon...".

- Toi aussi explorateur, dis-je doucement.

Normalement dans la suite logique des choses, c'est à ce moment qu'on aurait dû échanger notre premier baiser mais le room service qui sonne à la porte en a décidé autrement.
Nabil visiblement autant agacé que moi va ouvrir la porte à l'employé de l'hôtel qui ne s'attarde pas et pars non sans nous souhaiter un bon appétit. Nabil lui donne un pourboire. Ça m'a fait rire intérieurement. Ça ressemblait trop aux scènes de film où le mec donne un billet et puis qu'après il s'adonne aux plaisirs charnels avec sa belle. Je rigole toute seule dans ma tête.

Le petit-déjeuner est typiquement français: croissants et autres viennoiseries, tartines, beurre...Nutella. Ça me fait sourire.

Nous allons nous assoir et commençons à manger. Nabil me demande ce que j'aimerais faire aujourd'hui. Je lui réponds:"Un tour de bus rouge!". Il me demande si je suis sérieuse. Je lui dis que oui. Il me dit en riant:"Ok, ok! J'avais plutôt pensé à Oxford Street tout ça mais bon les bus rouges".

- Oui ça, ça sera après! dis-je en riant aux éclats.

Nabil rit à son tour. En buvant mon verre de bus d'orange, je repense à mes vitamines que j'ai oublié de prendre ce matin en partant. J'attrape mon sac à côté de moi. J'ouvre la petite poche intérieure de mon sac où j'ai l'habitude de les mettre et là...une boite de préservatifs tombe de mon sac pour atterir à côté des pieds de Nabil. Yohan, enfoiré, je vais te faire avaler tes peluches kangourous.

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant