Le reste de la soirée est tout aussi réussi. On aura le droit à du Nina Simone, du Ella Fitzerald entre autres de la part du groupe que toute la salle applaudit après chaque chanson. En quittant le restaurant, je remercie Nabil. "Merci pour ce dîner...en amoureux" dis-je en passant ma main délicatement sur sa taille.
- Avec plaisir ma Ness, content que t'aies aimé, me répond Nabil en passant son bras sur mon épaule.
Il fait un peu frais, j'ai un peu froid, Nabil me colle à lui et nous pressons le pas pour retourner à la voiture. Nous arrivons à peine devant sa voiture qu'il vient directement coller ses lèvres sur les miennes. Je pose mes mains sur son torse. Ce baiser est long et passionné. Nabil se décolle de moi et me dit:"J'en pouvais plus d'attendre. J'avais envie de te manger au resto".
- À ce point? dis-je en souriant et sans me démonter mais au fond de moi j'ai honte.
Nabil le sait. Il sait très bien repérer la timidité et la gêne en moi. Mes gestes, mon visage me trahissent. Il me dit:"Encore une technique de défense!" en montrant du regard mes mains à plat sur son torse comme si je voulais le stopper dans son élan. Il rapproche son visage du mien. Tout en posant mes mains autour de sa taille il reprend:"J'vais pas te manger, viens là".
- Si tu l'as dit y a une minute! dis-je en regrettant aussitôt cette réplique nulle et inutile.
- Oh la la le grand méchant loup...
Nabil m'embrasse la mâchoire puis descends un peu sur mon cou. Cela me donne des frissons dans tout le corps. Je suis bien mais à la fois embarrassée. Mes mains se contractent. Je me crispe. J'apprécie alors le comportement de Nabil qui remonte sur ma joue et fini sur mon front. Je pense que nous nous sommes compris sans parler. Il me dit:" On y va ma ptite effarouchée?".
- Oui mon grand méchant loup, dis-je en baissant le regard.
Nabil s'apprête alors à monter dans la voiture quand je lui dis:"Attends!". Sans réfléchir, je le tire par l'épaule et le plaque contre la voiture. Je me penche vers lui, le saisis d'un coup par la nuque et l'embrasse. Oui, j'ai fait ça. D'abord stupéfait, il pose ensuite ses mains sur mes hanches. Je me suis un peu fait mal à la pommettes dans mon envolée romantique mais qu'importe. Après quelques secondes, je me décolle de sa bouche, recule un peu et tout en regardant en face de moi je lance:"WOUUWW! Voilà!". Je regarde Nabil, il est scotché. "Ah ouais, j'te connaissais pas encore comme ça!" dit-il en riant. Il ajoute:"Pffiouu...T'es..."
- Allez bébé démarre! dis-je en le coupant et en lui donnant une tape sur la fesse.
Nabil est abasourdi. Il rit et me dit:"Ok chef...tigresse...!"
J'éclate de rire. Lui aussi. Nous nous asseyons dans la voiture. Nabil, les yeux ecarquillés, me lance:"Ah ouais carrément!".
- M'appelle plus effarouchée, dis-je fière de mon coup.
- Avoue que tu t'es fait mal en me sautant dessus? ricanne-t-il.
- Je t'ai pas sauté dessus et secondo même pas mal!
- Ah si tu m'as presque mordu! dit-il en faisant mine d'avoir mal à la lèvre.
- Mitooo! Je t'ai pas mordu! dis-je en lui donnant des tapes sur le bras.
- Bon ok ok tu veux pas avouer, t'inquiètes c'est juste entre nous! Je sais que tu veux mon corps, que t'en rêves tous les soirs et...
- Ehhh! T'arrêtes oui! dis-je en le coupant.
Tout le reste du trajet, Nabil se fout de moi. Il m'appelle "la sauvageonne", "Xéna" ou bien me demande si j'ai fait option rugby pour le bac. On pleure de rire et j'aime ça. Petit à petit la complicité entre nous grandit. Il y a moins de gêne, moins de toutes ces choses qu'on pense mais qu'on n'ose pas dire. Nos gestes d'affection s'encrent doucement dans l'habitude. Les choses deviennent plus fluides et les surnoms que nous nous donnions uniquement par message passent enfin à l'oral. Ça peut paraître bête mais s'appeler "bébé" en face à face était beaucoup plus compliqué qu'à l'écrit et pourtant on se l'écrivait souvent...
Je pose ma tête conte son épaule. Nabil me caresse les cheveux quand il n'a pas sa main sur la boite de vitesse. Je pourrais presque m'endormir mais je veux profiter pleinement de ce moment de douceur avec lui.
Son téléphone sonne. Je me redresse mais il me recale contre lui. C'est son frère. Ils parlent travail. L'appel ne dure pas longtemps. Je n'ai pas envie de rentrer chez moi mais il est tard. Nous arrivons au parking du studio. Se dire aurevoir ce soir là est long comme avant un voyage. Nabil me demande si je peux l'embrasser comme tout à l'heure. Il se moque de moi. Je me contente de lui mordre le cou, ce à quoi il réponds:"Ahouuu!".
On rit comme des enfants puis il regarde le côté abîmé de mon visage et dit:"Ca me bouffe de voir ça sur ton visage". Puis il pose un baiser aussi doux qu'un nuage sur ma pommette gonflée. Il me chuchote:"Mon ptit bébé...". Je remercie encore Nabil pour cette belle soirée et me lance à mon tour tout en caressant sa barbe:"Mon coeur...". Cela semble lui plaire puisqu'il m'embrasse en serrant fort ma main.Je regagne ma voiture. Nabil me suit jusqu'à côté de chez moi. Une fois à la maison, je lui envoie un message comme d'habitude. Mes parents ne font pas trop attention à moi et c'est tant mieux car je sens l'odeur du parfum de Nabil à plein nez. Je me presse pour aller me changer. Ce soir je m'endors avec des étoiles plein la tête et ce refrain de cette chanson que j'adore repris par la chanteuse au restaurant:
"My baby don't care for shows
My baby don't care for clothes
My baby just cares for me".
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PNL: Je n'attendais rien sauf le destin
Hayran KurguMoi, Nessma, 27 ans et une envie grandissante de dévorer le monde. "Le monde ou rien"... Je n'attendais rien de lui mais le destin en a décidé autrement. Une rencontre inattendue un dimanche matin et mon cœur se balade d'imprévus en imprévus...avec...