Il était une fois...

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Nous arrivons à ce fameux parc qui me replonge directement à cette soirée où Nabil m'y a amené. Il me demande si je préfère quon reste dans la voiture mais j'ai besoin d'être à l'extérieur. Je me sens nouée, étouffée de l'intérieur. Quand je sors de la voiture, le vent vient caresser mon visage, mes cheveux ce qui me fait un bien fou. Nous nous dirigeons vers le parc. Il y a quelques couples, un peu plus que la première fois où nous sommes venus. À mon grand étonnement, malgré le monde Nabil me prend par la main. Je n'ai pas l'habitude de ça venant de lui en public. Nous avançons vers les tables et nous installons un peu à l'écart des gens. Je m'asseois sur la table et pose mes pieds sur le banc. Nabil est face à moi, il ne s'asseoit pas ce qui me met la pression. "Tu veux pas t'asseoir?" dis-je en posant ma main sur la table.

- Nan ça va t'inquiètes, je suis bien là, dit-il en caressant mon visage.

- Oui...mais c'est pas évident ce que j'vais te dire, du coup ça me met un peu mal à l'aise de t'avoir debout devant moi comme ça...dis-je timidement. T'es loin devant moi comme un étranger...

- Mais nan, faut pas. Dis pas de bêtises.  Viens par là.

Il me porte légèrement pour me décaler vers le bout de table. Il me tire vers le bord, vient se caler contre moi et me dit:"J'suis proche là bébé. Y a pas à être mal à l'aise ou quoi". Il caresse mes cheveux, passe ses doigts délicatement sur ma joue blessée puis me dépose un baiser dessus. Un nuage de douceur. Il me chuchote:"J'suis là".

- Tu sais j'ai jamais fait de chute à vélo...dis-je en prenant une grande inspiration.

- Quoi...? me demande Nabil l'air perdu.

- Ça...C'est pas en faisant une chute à vélo...dis-je en lui montrant la cicatrice à mon annulaire.

Nabil m'observe perplexe. Je commence à balbutier:"En fait on m'a poussé...".

- Qui t'a poussé? Pourquoi? demande Nabil dont le visage commence à se tendre.

- L'autre...

J'explose en sanglots. Nabil ne comprends rien. Il me serre contre lui puis porte son visage face au mien. Je lui raconte tout. J'ai l'impression de me mettre à nu devant lui en lui dévoilant ce passage qui m'a tant fait souffrir. Nabil serre fort mes mains quand par moment j'ai du mal à parler. Il ne parle pas. Il me laisse tout déverser car il sent que j'ai besoin d'évacuer toute cette souffrance. J'enchaîne avec l'épisode d'angoisse d'aujourd'hui. Il se sent coupable et dit:"Quel con bordel...Désolée ma Ness, j'avais pas senti que t'allais mal". Je le rassure en lui disant que je sais très bien donner le change et que même mes collègues n'ont rien vu. Je finis en lui disant:"Désolée je t'ai menti car je m'attendais pas à ce que tu vois la cicatrice. Et c'est pas facile de déballer tout ça...Et j'ai peur que tu me prennes pour une folle maintenant...Et j'ai peur tout court...".

- Eh eh eh bébé arrête, arrête. Je m'en fous que tu m'aies menti, t'as pas à t'excuser. C'est moi qui m'excuse d'avoir réagi comme un connard pressé taleur. Je suis là, t'as plus à avoir peur, me dit Nabil en me collant contre lui.

Je sens qu'il est touché par ce que je lui ai révélé. Il essaye de masquer sa tristesse mais son regard ne trompe pas. Je n'ai pas envie de lui faire pitié. Il me serre à nouveau contre lui et me lance:"T'es avec moi. Plus jamais il te fera du mal et je viendrai te chercher au travail si ça te rassure, je ferai ce qu'il faut bébé". En guise de réponse je l'embrasse fougueusement alors que les larmes s'échappent de mes yeux. Nabil entoure ses bras tout autour de moi. Lorsque nos bouches se décollent l'une de l autre, ils voient mes pleurs et les essuie lentement comme s'il avait peur de me casser. Nous nous couvrons de baisers sur la bouche. C'est mignon. Il est mignon avec moi. Nous sommes mignons tous les deux dans ce parc avec pour témoin la nuit qui est tombée en même temps que mon aveu.

Nous ne parlons plus et laissons la tendresse envahir ce moment si difficile il y a quelques minutes. Nabil joue à reculer sa bouche lorsque je veux l'embrasser. Il me fait des chatouilles, il essaye de me redonner le sourire. Il voit mon regard se poser sur une lumière à l'horizon. C'est le phare de la Tour Eiffel. Il me lance:"On vas manger là-bas".

- Où? dis-je sans comprendre directement de quoi il parle.

- Tour Eiffel, dit-il en souriant.

- Hein? Quoi? Mais t'as vu ma dégaine et ma tête? dis-je en baissant la tête sur ma tenue.

Nabil me remonte le visage, me dit :"T'es très bien". Et là il accroche mes jambes autour de lui, pose ses mains sur mon bassin, et me porte comme on porte un enfant. "Allez on y va madame la Tour Eiffel vous attends" dit-il en marchant. J'éclate de rire et lui dis:"Mais t'es dingue!".

- Ouais, lance-t-il tout en marchant comme si nous étions seuls dans le parc.

- Mais y a des gens! dis-je en ne pouvant contenir le fou rire dans lequel je suis.

- Ouais, fais leur coucou! Peace les gens! scande Nabil en faisant signe de la main.

Je ris de plus en plus. Les gens doivent nous prendre pour des fous. Lui qui me porte, moi avec ma tête et mon cocard. Nabil s'en fout comme il le dit et il a raison. Nous passons devant un couple d'à peu près notre âge. La fille nous souris. Elle me lance:"Trop mignon!". Je lui réponds un "merci" entre la gêne et le rire.

Moi qui avait peur que Nabil me fuit. Non il ne le fait pas. Nabil reste avec moi. Il se conduit comme un gentleman, me traite comme une princesse. Dans ses bras, je sens que je respire mieux. Nabil me ré-apprend à être heureuse.

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant