Je suis toute excitée à l'idée de partir demain avec Nabil. Je n'ai plus rien d'autre en tête que ce départ pour Londres et m'active avec lui pour mettre la main sur ses papiers. Il me dit que c'est forcément dans sa chambre car c'est là qu'il a déposé toutes ses affaires lors de son dernier retour de Londres. Il cherche dans les poches de ses vestes dans l'armoire tandis qu'il me demande de regarder dans la commode. Cela me gêne un peu de devoir « fouiller » dans ses affaires mais Nabil insiste : « J'ai rien à cacher ». Le portable de Nabil sonne dans le salon, il sort de la chambre pour aller décrocher.
Je me lance et ouvre le premier tiroir. Je tombe sur du parfum, du parfum et encore du parfum. Je fais l'amoureuse et m'asperge le poignet de son odeur. Je reconnais directement celui qu'il met régulièrement depuis que je le connais, il me rassure tellement. Il y a aussi des ceintures bien enroulées les unes à côté des autres. Monsieur est soigneux. Cela me fait sourire. Nabil revient dans la chambre, s'approche de moi et me demande si j'ai trouvé quelque chose. Non désolée pas encore. Il vide alors tout le contenu d'une de ses sacoches sur la commode.
J'enchaîne avec le deuxième tiroir où je trouve ses sous-vêtements. Je me sens un peu bête à fouiller là-dedans, un peu comme une femme cherchant des preuves de l'infidélité de son mari. Au moment même où je pense ça, ma main attrape une boite. Des préservatifs. Je repose ça aussi sec et ferme le tiroir. Il m'aurait fallu bien plus que mon faux air détendu et concentré sur le tiroir suivant pour masquer mon embarras car de toute évidence Nabil qui est collé à ma gauche, a assisté à toute la scène et lui ne se gêne absolument pas pour faire une remarque. «J'crois que si t'avais mis la main sur un flingue, t'aurais été moins choquée » lance-t-il en riant. Je ris aussi mais ne dis rien, mais Nabil, lui, non, Nabil ne compte pas s'arrêter là. Il enchaîne: « Ça me rappelle Londres, on dirait que t'as touché l'arme d'un crime! Détends-toi! Ça va pas te contaminer t'inquiète pas». Il pouffe de rire. Je ne me laisse pas démonter et lui réponds: « N'importe quoi! J'en touche tous les jours, normal! ».
- Hein??? s'exclame Nabil le visage choqué.
- Ben oui, au travail, on en vend tous les jours!
Il explose de rire: « Ah ouais! Ah tu m'as fait flipper! Tu me sors je touche des capotes tous les jours sans préciser, tu m'as fait peur! Pierre Richard va! ». Il me donne un coup d'épaule. « En effet c'est vrai que c'était maladroit de ma part » dis-je en riant à mon tour. Il reprend: « La tête que t'as fait! Dis-toi qu'il vaut mieux que j'en ai ».
- Pardon? répliquai-je les yeux écarquillés.
- Ah mais nan, nan, j'parle pas pour nous, enfin si ça veut pas dire que je veux pas, je veux!
Face à mon visage figé, teinté de rouge et de honte, Nabil s'enfonce comme dans du sable mouvant: « Nan mais normal! J'veux dire c'est pas pour toi que j'disais ça! ».
- Ah oui? Et pour qui??? dis-je l'air ébahie.
- Mais naaaan! On se comprend pas là! J'voulais dire que valait mieux que j'en ai dans le sens je me suis protégé quoi! Quand je...
- Stop, stop, stop, je veux pas de détail! répondis-je en mettant mes mains sur mes oreilles et en sortant de la chambre. La, la, la, la, la, je n'entends rien!
Nabil éclate de rire. Je continue: « Et c'est moi qui suis maladroite hein! T'es pire que moi! ».
- Je me protège! Se protéger, avec des PRÉSERVATIFS madame! lache-t-il en appuyant sur les mots!
- Je n'entends rien, je n'entends rien! J'vais continuer de chercher les papiers. La la la la la!
Il me taquine et répète à tue-tête sa dernière phrase. Je mets de la musique sur mon portable: « Je n'entends rien! Je n'entends rien! ». Il viens alors caler sa tête dans mon cou qu'il embrasse puis me chuchote a l'oreille: « J'ai envie de toi c'est vrai, tu l'entends ça...». Intérieurement, je le remercie d'une chose, c'est de m'avoir dit ça de dos car je n'aurais absolument pas assumé en face à face. D'ailleurs même sans croiser son regard, je suis bloquée. Que répondre à ça? La seule qui n'est pas bouché bée, c'est la chanteuse du clip que j'ai mis sur mon portable. Elle hurle tout son sex appeal avec ses mélodies envoûtantes et moi je suis là, raide comme un piquet et sans savoir quoi dire. Nabil passe ses mains autour de ma taille. Il poursuit: « J'en profite vu que t'as donné ta langue au chat. Oui j'ai envie de toi et c'est normal d'avoir envie de la femme avec qui on est. Moi je te le dis, j'suis pas un hypocrite qui va faire le mec tout lisse, qui a zéro envie et qui un jour va faire le con». Là, à cet instant précis, je n'entends vraiment plus Nabil. Il y a bien sûr sa voix, la musique aussi mais je ne déchiffre plus rien. Un flashback m'arrache au présent.
« Arrête...T'es surexcité là ». L'autre est allongé sur moi, sa bouche dans mon cou. J'essaye de le repousser gentiment mais il est insistant. Ça fait six mois qu'on est ensemble et jusque là je ne l'avais jamais vu comme ça. Il y avait bien ses accès de colère mais une fois les excuses (ou bien couleuvres) avalées par ma naïveté de l'époque, il était câlin, prévoyant. Jamais un geste déplacé, jusqu'à ce jour. Nous sommes à un afterwork organisé par son travail. Je ne suis pas dans l'ambiance et je n'aime pas l'alcool qui coule à flots mais je l'aime lui. Donc je suis là, là dans cette robe noire simple mais jolie à faire semblant d'apprécier le moment. Non pas que ses collègues et leurs conjoints ne sont pas sympas, ils sont même très sympas, souriants mais je n'ai pas le cœur à la fête. Juste avant de venir, l'autre m'a giflé pour une histoire de regard que j'aurais échangé avec un passant. Une parano de plus au compteur. Il boit quelques verres de champagne. Il n'est pas saoul, juste un peu trop émoustillé. Je me surprends à retirer discrètement sa main de mes fesses alors que nous discutons avec un couple. Puis, il me chuchote à l'oreille ô combien je suis « belle et désirable ce soir ». Son comportement est lourd. Dès lors, j'aurais dû abandonner l'idée de l'accompagner jusqu'à chez lui pour m'assurer qu'il allait bien. Mais plus je le repousse gentiment plus il boit. Sur la route au retour, il me caresse les cuisses, la nuque. J'ai hâte d'arriver, il m'énerve. Il le voit, se reprend et après s'être excusé, il me dit qu'il est tôt et me demande de monter avec lui. Je le sens plus calme mais je ne monte que pour m'assurer qu'il sera bien rentré.
Une fois chez lui, il m'enlace tendrement mais je refuse ses baisers à l'alcool. Je lui fais remarquer que je n'apprécie pas qu'il boive. Il s'excuse et me dit qu'il était très tendu par rapport au travail ces derniers jours. Il me demande un câlin et nous nous allongeons dans les bras l'un de l'autre, moment de douceur. C'était sans compter sur son impudeur.
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PNL: Je n'attendais rien sauf le destin
FanfictionMoi, Nessma, 27 ans et une envie grandissante de dévorer le monde. "Le monde ou rien"... Je n'attendais rien de lui mais le destin en a décidé autrement. Une rencontre inattendue un dimanche matin et mon cœur se balade d'imprévus en imprévus...avec...