Regarde moi, devine moi

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Quatre fois. C'est le nombre de fois que je me suis réveillée. Lorsque je ne suis pas chez moi, j'ai toujours besoin d'un temps d'adaptation pour pouvoir dormir sur mes deux oreilles. A chaque fois que j'ouvre les yeux, Nabil dort profondément. Et c'est finalement à 14h32 que je me réveille pour de bon. À ma droite, la fenêtre offre une magnifique je vue sur la ville. J'essaye de descendre du lit sans faire de bruit. Et quel lit! Il est assez haut, très confortable et la tête de lit, également haute, est en velours gris. Il se marie merveilleusement bien à la couleur des murs d'un gris plus foncé. Je me dirige vers la salle de bain mais m'arrête avant devant la fenêtre. Au travers quelques gouttes de pluie qui viennent s'écraser dessus, j'aperçois l'effervescence de la City. Je me mords la lèvre, toute excitée d'être de nouveau ici, plus qu'une journée et avec Nabil. Je tourne ma tête, il dort toujours. Délicatement, j'avance vers la salle de bain et me rends compte qu'il me faut récupérer ma trousse de toilette et mes affaires dans ma valise. Problème, cette dernière est juste à côté de Nabil. Comme un guépard guettant sa proie, j'observe le visage de Nabil puis ma valise. Un pas, puis deux, trois, doucement. M'y voilà. Je n'ai pas d'autres choix que de porter ma valise pour l'ouvrir plus loin. Là, je me rends alors compte que le chauffeur Uber pesait ses mots en la qualifiant de lourde. Qu'est-ce que j'ai bien pu mettre dedans? C'est pas possible, on pourrait croire que j'y ai mis des briques. Je me sens en pleine mission, cela me fait sourire. Petit pic d'adrénaline quand à un moment Nabil gigote un peu. Je porte la valise et m'en vais aussi vite que possible vers la salle de bain. Là, la porte fermée, j'allume la lumière et me félicite de cette belle affaire. L'élégance de la salle de bain est à l'image de la chambre. Des tons couleur béton, un style un peu masculin et à la fois raffiné. Je vais me doucher puis me faire belle.

La chaleur de l'eau sur mon corps me détends au plus haut point. Si Nabil ne dormait pas je me serai fait couler un bain mais je pense qu'il ne va pas tarder à se réveiller donc je me presse un peu. Je prends tout de même le temps de poser un masque sur mes cheveux. Son odeur est exquise, il sent le bonbon. Dans ma lancée, je pose également un masque sur mon visage. Vu mes traits tirés et mon teint blafard, un petit coup d'hydratation ne lui fera pas de mal. Et puis pourquoi pas un gommage? Je me fais rire à enchaîner tous ces soins, moi qui ne voulait, à la base, que prendre une douche express. Mais quel sentiment de bien-être! L'eau chaude caresse ma peau. Lorsque je rince mes cheveux, je reste là un moment à la laisser couler sur moi. C'est un pur moment de bonheur mais je l'écourte car j'aimerais me faire belle.

Je m'emmitoufle dans un peignoir. J'efface la buée sur le miroir et là, mince! Ma trousse de maquillage est dans mon sac à main que j'ai posé dans l'entrée. Je sèche grossièrement mes cheveux et cherche une tenue dans ma valise. Je fais simple: un jean noir, un col roulé beige que j'adore tant il est doux et ma paire de chaussettes. S'habiller dans la salle de bain s'apparente à s'habiller dans un hammam. Impossible! J'ai mis mes sous-vêtements mais il fait beaucoup trop chaud pour m'habiller ici. Je remets le peignoir et comme une évadée essayant de fuir, j'appuie lentement sur la poignée de la porte. Nabil dort encore. Super. Je sors ma valise et la pose doucement contre le mur. Pas un bruit, merci la moquette! Je la foule minutieusement jusqu'à l'entrée et prends mon sac. Le sommeil de Nabil n'est pas lourd, il est TRÈS LOURD. Moi, au moindre bruit, mes paupières se seraient ouvertes directement.

Il fait encore bien trop chaud dans la salle de bain pour m'y maquiller. J'y laisse ma trousse et en sors, laissant la porte ouverte, histoire d'aérer ce hammam improvisé. C'est face au rideau que j'ai un peu tiré que je commence à m'habiller. Je finis de mettre mon jean quand j'entends: « Joli spectacle ». Nabil s'est réveillé. J'ai sursauté. J'attrape rapidement mon débardeur et le mets. « Ça fait longtemps que t'es réveillé? » demandai-je embarrassée. Il se redresse et lâche dans un sourire taquin: « Juste assez pour pouvoir me rincer l'œil ».
Je fais non de la tête en souriant. Je suis tellement gênée. Il n'était pas en train de dormir comme un ours il n'y a même pas deux minutes? Il souris malicieusement puis s'étire comme un chat. « Je me douche et on sort? » me demande-t-il.

PNL: Je n'attendais rien sauf le destinOù les histoires vivent. Découvrez maintenant