Chapitre 14 : Réflexes

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La potion de nos voisins de devant était rose vif et avait la même consistance que de la « morve de troll », selon le prof. Au final, nous étions le seul binôme à avoir obtenu la bonne teinte de préparation. Tandis que nous rangions nos affaires, Slughorn nous demanda de rester à la fin de l'heure.

- Eh bien, j'ai l'impression que vous avez de sacrés facultés en préparation de potions ! Votre binôme fonctionne à merveille ! Je suis d'autant plus ravi de vous avoir dans ma classe cette année !

Krum paraissait mal à l'aise, comme si il n'avait pas l'habitude de recevoir des compliments. Étonnant pour une célébrité... Voyant que nous ne réagissions pas, Slughorn enchaîna :

- J'en profite pour vous dire que j'organise une nouvelle soirée, ce samedi ! Et je tiens à ce que vous soyez là. J'ai réussi à faire venir un de mes amis, qui est un très célèbre alchimiste ! Il sera ravie que je lui présente mes meilleurs élèves !

- Eh bien... Ce sera... Avec plaisir, professeur, répondis-je, avec toute la (fausse) joie dont j'étais capable.

J'échangeai un regard avec Krum, et j'y vis le reflet de ma propre angoisse. Revivre une soirée aussi horrible que la dernière fois ne me tentait vraiment pas. Étrangement, je me dis que cette fois-ci serait peut-être différente, car j'avais peut-être un allié de mon côté. Nous sortîmes ensemble de la salle, et nous marchâmes côté à côté. Ce cours avait fait revenir ma bonne humeur.

- Je sens que je vais être malade samedi.

Krum me regarda, l'air de ne pas comprendre.

- Je n'ai pas très envie d'aller à cette soirée.

- Au moins, je ne suis pas le seul. La derrrnièrrre fois, c'était interrrminable.

- Je pensais que tu étais habitué à ce genre de choses, répondis-je, étonnée.

- Oui, j'y suis habitué, mais ça ne veut pas dirrre que j'aime ça, dit-il en haussant les épaules.

Je le laissai en bas devant la salle de sortilèges, avec un signe de tête, et me rendis à mon cours de métamorphose. Nous avions commencé à étudier la métamorphose humaine, et pour le moment, c'était assez catastrophique. Au dernier cours, trois élèves avaient dû aller à l'infirmerie pour se faire enlever une queue de cochon ou des dents de castor. Je m'installai à ma table habituelle, entre Célia et Susan, en me promettant de lui raconter mon cours de potion dans les moindres détails à la première occasion. Le professeur Mcgonagall nous donna comme devoir une rédaction à faire sur la métamorphose végétale, que nous étudierons au prochain trismestre.

L'heure du déjeuner arriva enfin, et nous nous ruâmes directement dans la Grande Salle. Krum était en grande conversation avec Davis, et il me jeta un coup d'œil d'un air exaspéré lorsque je passai près de lui. Je retins un sourire et m'installai avec les filles. Je passai toute l'heure à essayer de les convaincre de m'accompagner à la bibliothèque pour faire notre devoir de métamorphose. Au moment de nous diriger en cours contre les forces du mal, j'avais réussi à convaincre Mary de m'y accompagner. Susan semblait m'avoir pardonné mon coup d'éclat de l'autre soir, et une entente cordiale -quoiquefroide- s'était installée entre nous.

Finalement, Susan accepta aussi de nous accompagner, mais Célia refusa. Elle comptait faire son devoir ce week-end, mais je la soupçonnais de recopier ses devoirs sur Mary, la meilleure élève de nous quatre. Nous nous installâmes à ma place habituelle, et Susan s'y plaça juste au bord de la table, avec l'espoir d'apercevoir Krum. M'assurant que personne ne nous écoutait, je lui racontais ce qui s'était passé pendant le cours de potion. Elle réussit tant bien que mal à cacher sa jalousie, et je tâchai de lui présenter Krum sous son meilleur jour. Étrangement, j'avais beaucoup de mal à imaginer mon amie avec lui, mais je me promis de faire en sorte de créer des opportunités.

Je me rendis dans le rayon consacré à la métamorphose, et cherchai tout ce que je trouvai sur le sujet. Les bras chargés de livres, je me retournai et percutai de plein fouet... Krum.

Pourquoi était-ce toujours lui ? J'avais l'impression d'être dans un de ces romans pour moldues dans lequel le destin met deux personnes constamment sur le même chemin... Étrangement, un seul livre menaça de tomber de la pile, mais il le rattrapa juste avant qu'il ne s'écrase au sol. Même sur la terre ferme, il savait garder ses réflexes.

- Désolée ! Et... Merci. Tu as de sacrés réflexes !

Krum me lança un sourire, que je lui rendis. C'est à ce moment là que Susan fit son apparition, et eut une légère hésitation devant la scène qui était entrain de se jouer devant elle.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant