Chapitre 58 : Ollivander

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Ollivander avait tout du vieux Monsieur aigri. Depuis un an que je travaillais avec lui, je ne l'avais pas vu sourire une seule fois. Beaucoup disaient qu'il n'avait plus toute sa tête depuis son enlèvement par Voldemort, et que le traumatisme avait réduit ses capacités. Mais bien sur, j'étais assez bien placé pour savoir que tout ça était faux. Il n'était pas particulièrement agréable, certes, mais c'était toujours un génie à mes yeux.

Je m'étais promis de ne pas le faire, mais j'avais fini par accepter que Slughorn m'aide à obtenir cette place. Parce que je savais que seule, je n'y serais pas parvenue. J'avais eu honte de lui demander de l'aide ainsi, mais mon ancien poste au Ministère ne me convenait vraiment pas. Mes journées étaient interminables, et j'en avais assez de rester enfermée toute la journée dans un bureau pas plus grand que mon placard de vêtements.

Bien sur, il n'avait pas été facile de convaincre le vieillard. Je ne sus jamais quels avaient été les méthodes de Slughorn pour le convaincre, mais ça avait fonctionné. J'espérais qu'avec un peu de chance, je pourrais reprendre la boutique après sa retraite, que tout le monde disait proche. Je savais que ce ne serait pas facile, mais je n'avais jamais reculé devant la difficulté, alors ce n'était pas maintenant que ça allait changer.

- Miss Everett !

Je me rendis dans l'arrière-boutique, que mon patron essayait de ranger un peu. Nous étions à une semaine de la rentrée, et la boutique était régulièrement envahie de jeune adolescents qui découvraient le monde magique pour la première fois. Il avait fallu des mois avant qu'il n'accepte que je m'occupe moi-même de la clientèle, mais il avait fini par se rendre compte que j'étais plutôt douée.

- Quand ce sera un peu plus calme, pourriez-vous m'aider à ranger les baguettes de houx ? Je les ai faits tomber par inadvertance hier, et je dois les trier ma date de création...

- Oui, bien sûr. J'arrive tout de suite, répondis-je.

Je jetai un coup d'œil à ma montre-que Mary m'avait offert quelques mois plus tôt pour mon anniversaire- et soupirai. La journée avait été épuisante, et connaissant Olivander, je ne serai pas libre avant au moins trois heures.

- Tenez, commencez par celles-ci. Remplissez les rayons du haut, et descendez vers la droite.

Je hochai la tête, montrant que j'étais toujours de bonne volonté, et me mis au travail. Au bout de deux heures, j'avais enfin terminé. J'étais couverte de poussière des pieds à la tête, et la sueur collait mes cheveux sur mon visage. Je ne rêvais que de prendre une douche et de m'allonger dans mon lit avec un bon bouquin... Mais je m'étais promis de ne pas décevoir Ollivander, et de lui montrer que j'étais digne de travailler avec lui. Il finit par me libérer, avant de me souhaiter une bonne soirée.

Je sortis dans la rue en refermant la porte derrière moi, et respirai profondément l'air frais du crépuscule, mon moment préféré de la journée. Je songeai à m'arrêter au chaudron baveur, mais j'étais impatiente de rentrer dans notre petit appartement douillet. Je transplanai au bout de la rue, pour atterrir devant ma porte d'entrée. Nous vivions dans un quartier moldu, et nous devions sans cesse faire attention à ne pas révéler notre secret. J'avais donc acheté une télévision, et je me sentais parfois plus moldue que sorcière. Lorsque j'ouvris la porte, une voix venant du salon s'écria :

- C'est toi, chérie ?

Je ne pus retenir un sourire. Depuis trois mois que nous vivions ensemble, il posait toujours la même question tous les soirs. Et tous les soirs, elle me faisait sourire.

- Reste où tu es tant que je n'ai pas pris une bonne douche, m'écriai-je.

Mais bien sûr, je n'eus même pas le temps de finir ma phrase que Ethan se tenait déjà devant moi. Pour le taquiner, je me collai à lui et l'enlaçai. Il fit mine de se dégager, avant de m'embrasser. Nous sortions ensemble depuis six mois, et tout se passait à merveille. Ça ne nous était pas tombé d'un coup, comme dans ces romans à l'eau de rose. Il n'avait pas eu peur de m'attendre pendant des mois pour que j'accepte à nouveau de faire confiance à un homme.

- Comment s'est passé ta journée ? me demanda-t-il

- Longue. Et épuisante. Si il continue à m'exploiter comme ça, je crois que je risque de mourir avant lui...

Il partit d'un grand rire, tandis que je lui demandai comment s'était passé la sienne.

- Pas trop mal. Je travaille sur un nouveau cas, et je dois bien reconnaître que ce type me dépasse. Al'écouter, il est encore plus bienveillant que Dumbledore...

Ethan travaillait au Ministère, au bureau des Aurors. Un nouveau département avait été crée, et Ethan avait tout de suite voulu y être embauché. Son rôle consistait à réhabiliter des Mangemorts ayant purgé leur peine à Askaban ou ayant conclu un accord avec le Ministère. Il était chargé de leur trouver un travail, et de faire en sorte qu'ils puissent de nouveau vivre dans la société sans danger pour les autres. Il travaillait sous les ordres de Harry Potter, et n'était pas autorisé à me parler en détail de ce qu'il faisait. Mary travaillait également au bureau des Aurors.

Juste avant de me rendre dans la salle de bains, je jetai un rapide coup d'œil à la Gazette du jour. C'était mon rituel, chaque soir quand je rentrais. Ethan ne comprenait d'où me venait cette habitude, -tout le monde s'étant tourné vers le Chicaneur après la chute de Voldemort- mais je n'avais pas eu le cœur de lui dire la vérité. Parce que c'était le seul moyen que j'avais trouvé pour avoir des nouvelles de Viktor. Parce que je n'en avais pas eu depuis presque deux ans.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant