Chapitre 60 : Rivalité

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Ma vue se brouilla, et je commençai à me sentir mal.

- Est-ce que ça va ?

- Non.

Je me forçai à respirer calmement, sentant les prémices d'une crise d'angoisse arriver.

- Dis moi que ce n'est qu'une blague, haletai-je.

- Non. Il y a peu de chances que cela arrive mais... Potter vous a vus à son mariage, et il s'est dit que peut-être...

Non. Non, il n'avait pas le droit de faire ça. Il n'avait pas le droit de refaire surface dans ma vie au moment où j'étais enfin passée à autre chose. Mais c'était impossible. Il m'avait demandé de ne pas l'attendre, et je l'avais écouté. Il devait donc il y avoir une autre explication...

- Sa mère. Mary, il n'est pas revenu ici pour moi, c'est évident. Pas après tout ce temps. Il est revenu pour sa mère. Elle vit ici, à Londres.

Même après tout ce temps, j'avais continué à garder certains de ses secrets. Mais je savais que ça n'en valait plus la peine. Je ne lui devais plus rien, et surtout pas ma loyauté. Mais une part de moi, que je détestais, se demandait ce que je ressentirais si je le revoyais. Je n'avais plus de sentiments pour lui, ce qu'il m'avait fait les avait fait disparaître, et j'avais Ethan désormais. Mary semblait surprise par ma révélation.

- Mary, c'est évident. Pourquoi referait-il surface après deux ans ? Il avait sans doute une mission de son maître, ou il voulait juste en profiter pour aller voir sa mère, qu'il n'a pas hésité à abandonner, elle aussi.

- Mais je pensais que...

- Ethan est au courant ? la coupai-je

Elle hocha la tête, sans répondre. Je soupirai. Je savais qu'un jour je serais confrontée à ça, mais j'avais toujours repoussé cette idée. Et j'avais espéré que Ethan ne m'aurait pas menti.

- Tu devrais en parler à Potter. Mais je sais que c'est inutile. Quoi qu'il fasse, Potter ne pourra pas le stopper. Bon, je vais y aller. Je crois que j'ai besoin de réfléchir à tout ça.

Je traversai rapidement la rue, et pris le chemin pour rentrer chez moi. L'air commençait déjà à se rafraîchir, et je profitai d'une légère brise qui caressait mon visage. Alors, Viktor était de retour... Était-il juste de passage,ou avait-il accompli sa mission ? La « résurrection »de Karkaroff n'avait pas été annoncée publiquement, sa mort ne le serait donc pas non plus. En revanche, je n'arrivais pas à croire que Ethan ait pu me cacher un truc pareil. Je comprenais ses raisons, mais nous nous étions promis de ne jamais nous mentir, et ce, dès le début de notre relation. Pensait-il qu'il existait encore une rivalité entre eux ? Parce qu'entre lui et un fantôme, il aurait du comprendre depuis longtemps qu'il avait gagné. Je mis une bonne demie-heure avant de rentrer chez moi. Ethan était déjà rentré, un air inquiet sur le visage.

- Où étais-tu ? Je commençais à m'inquiéter.

- J'étais avec Mary. Je n'ai pas vu le temps passer.

J'ôtai mes chaussures, et lui passai devant pour m'affaler dans le canapé du salon. J'allumai la télévision avec ma baguette, et me recouvrai d'un plaid, ignorant Ethan et son air peiné. Il finit par me rejoindre.

- Quelque chose ne va pas ?

J 'hésitai à l'ignorer un peu plus longtemps, mais je me retins.

- Oh, non tout va très bien.

- Kayla...

- Tu comptais me le cacher encore combien de temps, Ethan ? Je sais très bien ce que tu penses de tout ça, mais ce n'était pas une raison pour me mentir !

Il soupira et se passa une main dans les cheveux.

- Je suis désolé. La situation était assez compliquée... Je ne voulais pas t'impliquer dans tout ça. Et Mary n'avait pas à le faire, ajouta-t-il d'un ton dur.

- Bien sur que si ! Et heureusement qu'elle l'a fait, parce que j'imagine que tu ne m'aurait jamais rien dit, je me trompe ? Je peux au moins compter sur quelqu'un ici !

Je me levai pour aller chercher un truc à grignoter dans le frigo afin d'échapper à son regard contrit qui me donnait envie de le frapper. Il me suivit calmement et s'adossa à la porte.

- Tu as peut-être oublié dans quel état tu étais après son départ, mais pas moi. Potter a dit que si il avait voulu te recontacter, il l'aurait déjà fait. J'ai donc jugé bon de ne pas t'en parler, parce que ça n'avait pas d'importance. Il ne fait plus partie de ta vie, n'est-ce pas ? Je pensais que tu aurais compris que je ne voulais pas lui laisser une chance de te faire du mal à nouveau.

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant