Chapitre 64 : Discrétion

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- Et avec du sureau ? Ça pourrait peut-être contrebalancer la puissance de...

- Impossible. Ce serait bien trop instable. Non, je pense que nous devrions chercher dans les bois exotiques.

Ollivander sortit de nouveau son livre volumineux et se plongea dedans. Je compris qu'il était inutile de continuer de discuter lorsqu'il était concentré ainsi. Je retournai à la boutique pour accueillir un homme qui avait cassé sa baguette en s'asseyant dessus. Le reste de la semaine s'écoula normalement. Je ne revis pas Mary de la semaine, le bureau des Aurors était débordé, selon Ethan. Mais il ne me détailla pas ce qui se passait. Et je n'étais pas sure de vouloir le savoir. Mais je voyais son humeur s'assombrir de plus en plus au fil du temps, et je ne savais pas quoi faire. Cela avait-il un rapport avec son travail ou me faisais-je des idées ? Au bout de deux semaines, je décidai d'en avoir le cœur net. Il ne voulait pas m'en parler directement malgré toutes mes questions, alors peut-être que Mary le ferait.

Un samedi où Ollivander me laissa partir plus tôt, je me rendis directement au Ministère. Je fis attention à ne pas croiser Ethan, et me rendis à l'étage de Mary. La porte du bureau de Potter était ouverte, et j'entendis des éclats de voix en sortir. Je me recroquevillai contre le mur pour ne pas être surprise. Je reconnus aussitôt la voix d'Ethan, et envisageai de repartir. Mais je l'entendis prononcer mon prénom.

- Je pensais pourtant avoir été clair à ce sujet ! Il est hors de question de mêler Kayla à cela, Potter ! Je pensais que vous l'aviez compris, et que vous aviez abandonné cette idée stupide !

- Calmez-vous, Ethan. Vous savez très bien qu'envoyer nos propres agents ne servirait à rien. J'ai réfléchi à d'autres solutions, mais je n'en voie pas. Les choses se compliquent depuis leur passage en Angleterre, et vous le savez très bien. Le Ministre a besoin de résultats et...

- Et la meilleure solution que vous ayez trouvé, c'est d'envoyer ma petite amie à la mort ! Voilà donc à quoi est réduit le grand Harry Potter ?! Se cacher derrière son bureau et envoyer des citoyens sans aucun entraînement droit dans les bras du sorcier le plus dangereux depuis Voldemort ?!

- Ethan, calme-toi, murmura Mary.

- Oh toi, ferme-là ! Ça ne te pose pas de problème d'envoyer ta meilleure amie dans la gueule du loup ?

Je ne comprenais rien à tout ça. De quoi parlaient-ils ? Et quel rapport avec moi ? Les éclats de voix s'étaient calmés, et je m'apprêtai à m'en aller quand un homme roux apparut au bout du couloir et s'avança vers moi.

- Kayla, c'est bien ça ? Je ne sais pas si tu te souviens de moi, je suis Ron Weasley !

Vu la grande discrétion de Ron, une silhouette apparut à la porte.

- Kayla... ?

Je croisai le regard de Ethan et le détournai aussitôt. Ce n'était pas le bon moment pour discuter de tout cela. Potter sortit à son tour, et eut une expression surprise en me voyant là. Ron semblait un peu perdu, et son regard naviguait de Potter à moi.

- Miss Everett. Vous tombez bien, j'aimerais m'entretenir avec vous sur un sujet en particulier. Je vous en prie, entrez. Ethan, nous en reparlerons plus tard.

- Je tiens à rester, si vous voulez bien.

- Non, répondis-je d'une voix ferme.

Il finit par quitter la pièce en soupirant, non sans m'avoir suppliée du regard. Il me devrait des explications, une fois que je saurais de quoi il s'agissait. Je croisai le regard de Mary, qui se trouvait à son bureau, à côté de celui de Ethan. Elle n'avait pas dit un mot depuis mon arrivée, mais je vis se dessinait sur ses lèvres un léger sourire, juste avant qu'elle ne replonge dans un de ses dossiers.

- Je vous en prie, asseyez-vous. Ron, tu peux rester si tu veux.

Je m'installai sur une chaise inconfortable, tandis que Ron s'adossait contre une armoire remplie d'objets étranges.

- J'imagine que vous avez du entendre notre... Conversation. Tout comme j'imagine, à votre expression, que Ethan ne vous a rien dit. Cela m'étonne, il m'avait pourtant affirmé que vous n'étiez pas d'accord...

De quoi parlait-il ? Ethan me cachait-il quelque chose depuis tout ce temps ? Il prit une profonde inspiration, et pour la première fois depuis que je le connaissais, il sembla mal à l'aise.

- Je vais être direct, je pense que ce sera plus simple. Je pense que Mary vous a déjà informée de la situation actuelle. Toutes ces histoires de disparitions, de meurtres... Je pense que tout cela est causé par un groupe de dissidents mené par Igor Karkaroff. Il s'est fait passer pour mort et en a profité pour amasser ses disciples. Nous ne savons rien de ses revendications, ni même de ses idées. Nous avons tenté à plusieurs reprises d'y infiltrer des agents, mais sans succès.

Il avait parlé d'un coup, comme si il avait appris tout ça par cœur. Je ne comprenais pas pourquoi il m'en parlait, et encore moins ce que tout cela avait à voir avec moi. A moins que ce n'était pas vraiment moi que cela concernait...

- Nous avons appris de source sure que Viktor Krum fait partie de ce groupe depuis quelques mois. Il a toujours eu une relation étroite avec Karkaroff. Nous pensons donc -enfin je pense- que le seul moyen d'infiltrer ce groupe pour connaître leur point faible est d'y envoyer quelqu'un qui peut gagner la confiance d'un de ses membres. Et c'est pourquoi j'ai pensé à vous.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant