Chapitre 70 : Jamie

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- Je lui ai mis ma main au cul, et elle s'est mise à hurler comme une dingue !

Les crétins de la table derrière moi hurlèrent de rire avant d'entrechoquer leurs verres. La main crispée sur mon propre verre, je dus le retenir de me retourner pour leur demander de se la fermer. Nous étions au beau milieu d'un bar moldu à Paris.

Je tirai nerveusement sur ma robe beaucoup trop courte à mon goût, et jetai un regard au barman. Il regardait en direction des perturbateurs d'un air préoccupé. Lorsque Gary m'avait informé sur ce que je devais faire à mon arrivée, j'avais eu envie de lui arracher les yeux. Il s'était permis de modifier le plan et ce dès le début de la mission. Il se tenait dans la rue adjacente, déguisé en vieil homme soûl, au cas où les choses tourneraient mal. Ma nouvelle baguette était cachée dans la doublure de ma botte, au cas où. Je commençai à me dire qu'il ne viendrait pas, lorsqu'un homme brun entra dans le bar d'un air nonchalant. Je le reconnus aussitôt, d'après les photographies que Potter m'avaient montrées. Il croisa aussitôt mon regard, que je m'empressai de détourner. Attirer son attention, mais ne pas se faire remarquer. Je finis mon verre cul sec, avant d'en commander un autre.

- C'est pour moi, déclara une voix à côté de moi.

Bingo. Il venait de s'installer à côté de moi, et commanda un whisky sans me quitter des yeux.

- Vous êtes seule ?

- Ça ne se voit pas ?

Il n'eut pas le temps de répondre, parce que les crétins de derrière se remirent à rire bruyamment. Le barman leur jeta un nouveau coup d'œil contrarié, semblant hésiter à dire quelque chose. Mon voisin ne leur accordait pas la moindre attention, et me fixait désormais avec un sourire en coin.

- Hé, toi ! On en veut un autre !

Je me tournai vers le barman, qui me fixa à son tour. Je sentis alors une lourde main s'abattre sur mon épaule.

- Tu es sourde, ma jolie ? Mes copains et moi on a soif !

Je me tournai, les sourcils froncés.

- C'est à moi que tu parles ?

- A qui d'autre ?

Je jetai un regard à mon voisin, qui était désormais concentré sur son verre. Il était temps que je prenne les choses en main.

- Ecoute, mon grand. Je ne suis pas la bonne personne à qui t'adresser. Alors tu vas retourner poser le cul sur ta chaise et tout se passera bien pour toi, compris ?

Ce sale con partit d'un grand éclat de rire, et se rapprocha davantage de moi. Il s'apprêta à ajouter quelque chose, mais n'eut pas le temps de le faire. Le temps que ses amis s'approchent de moi, il s'écroula, pétrifié. Le barman laissa tomber son verre, qui s'écrasa avec un bruit assourdissant. Les potes de l'autre gros lourd s'étaient rapprochés, et je m'apprêtai à leur jeter un sort, à eux aussi, mais mon voisin me devança. Il leur jeta un sort qui les envoya à l'autre bout de la pièce. Les clients autour de nous commencèrent à s'affoler, et se levèrent pour partir. Je bloquai la porte avec un sort. La situation avait dégénéré à une vitesse incroyable... Je me reculai, tandis que des cris commençaient à retentir. Je me tournai vers le beau brun, ne sachant trop comment faire.

- Les agents du Ministère risquent de débarquer rapidement. On va leur effacer la mémoire.

Et je compris vite, grâce à ce « on », que la première partie de ma mission était déjà un succès. Cette tâche ne nous prit que quelques minutes. Nous nous empressâmes de quitter les lieux, avant l'arriver possible des agents français. Nous nous arrêtâmes trois rues plus loin, à bout de souffle. Il se tourna alors vers moi, me tendit la main en déclarant :

- Jamie.

- Ruby.

Il me déshabilla du regard ouvertement.

- Une chance que je sois tombée sur un autre sorcier. Je ne sais pas comment je m'en serais sortie sans aide.

- Je vois que tu n'as pas peur de montrer ta vraie nature. Les sorciers qui n'ont pas peur de se cacher son rares, de nos jours.

- Pas tant que ça, visiblement, ajoutai-je avec un sourire.

Il y répondit, avant de me proposer :

- Je te raccompagne ?

Je hochai la tête, et il m'emboîta le pas.

- Tu vis ici ? Demandai-je

- Non. Je ne suis pas vraiment du genre à me poser quelque part. Et toi ?

- Pour l'instant. Je suis née ici, mais je viens seulement de revenir après des années.

Nous gardâmes le silence jusqu'à ce que nous soyons arrivés au pied de mon immeuble. Il me déshabilla du regard. Espérait-il que je le laisserais monter ? Il se tourna alors vers moi, tous sourire :

- Je m'en vais dans quelques jours. Mais avant ça, j'aimerais te montrer quelque chose. Tu es libre demain soir ?

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant