Chapitre 23 : La lettre

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Lorsque je me réveillai, Viktor était parti. La douleur avait dû me faire délirer. Ce qui s'était passé la veille ne pouvait pas être vrai, c'était impossible. Je me revis lui demander de rester jusqu'à ce que je m'endorme, ce qu'il semblait avoir fait. Étrangement, je ne pus retenir un sourire. J'avais tout fait pour que ça n'arrive pas, mais j'étais bien obligée d'admettre que j'étais devenue amie avec Viktor Krum.

Lorsque je sortis de l'infirmerie, j'étais presque totalement guérie. J'avais une potion à boire pendant quelques jours pour mes maux de tête, mais ma jambe était entièrement guérie. Bien entendu, toute l'histoire avait fait le tour de l'école, et les regards mauvais de filles jalouses étaient encore pires que d'habitude. Mes parents m'avaient envoyé un hibou pour prendre de mes nouvelles. J'avais perçu l'inquiétude de ma mère, mais je m'étais assurée qu'elle ne viendrait pas me rendre visite ici. Je n'étais pas encore prête à les revoir. Lorsque j'entrai dans la Grande Salle pour prendre mon petit-déjeuner, je sentis de nombreux regards me suivre. Moi qui détestais être au centre de l'attention... Les filles m'attendaient déjà, et semblaient ravies de me revoir sur pied. Seule Susan demeura un peu froide et distante, mais je ne lui en voulais pas. J'espérais juste qu'elle comprenne avec le temps que tout cela n'était pas volontaire.

Alors que Célia me racontait ses nombreuses péripéties de son dernier cours d'arithmancie, Ethan surgit à notre table.

- J'ai appris ce qui t'étais arrivé ! Comment vas-tu ?

- Bien. Mme Pomfresh m'a rafistolée en un tour de main !

Je me demandai vaguement si il était réellement inquiet pour moi, ou pour son équipe de Quidditch. Il me sourit avant de se lever.

- J'ai l'impression qu'il en pince pour toi, chuchota Célia.

- Pas du tout ! dis-je avec un petit rire.

Les regards insistants de mes amies me mirent mal à l'aise.

- Vous croyez vraiment ? Pourtant je n'ai rien fait pour que ça arrive...

- Tu devrais peut-être lui faire comprendre, dans ce cas, dit Susan sur un ton venimeux.

Nous fûmes interrompues par l'arrivée du courrier, ce qui valait mieux par rapport à ce que j'étais sur le point de répliquer. Je n'avais aucun sentiment pour Ethan, et si je lui avais donné de faux espoirs, je ne m'en étais jamais rendue compte. Une grande chouette effraie posa une lettre devant Mary, et je me dis qu'il faudrait que je pense à rendre visite à Athéna un peu plus souvent. La pauvre n'avait pas beaucoup de travail en ce moment... C'est alors qu'à mon grand étonnement, cette dernière arriva à son tour, avant de poser une lettre devant moi. Je la caressai affectueusement, avant de lui donner un morceau de ma viande, qu'elle avala tout rond avant de s'envoler.

Je m'emparai de la lettre, dans une enveloppe épaisse et de grande qualité. Je la retournai, et quand je vis qui était l'expéditeur, mon cœur eu un raté. Je savais très bien que ça devrait arriver tôt ou tard, mais je ne m'attendais pas à ce que ça arrive si tôt. Mon absence n'avait donc eu aucun poids dans la balance...

Dégoûtée, je fourrai la lettre dans ma poche sans l'ouvrir, avant de remarquer le regard curieux de mes trois amies. Je préférai faire comme se de rien n'était. Je n'étais pas encore prête à en parler. Mary finit par rompre le silence gêné qui s'était installé :

- Je ne vais pas pouvoir venir à la soirée chez Slughorn avec toi, finalement. Mes parents avaient prévu de rendre visite à mon frère en Italie, mais il a décidé de partir de son côté avec sa nouvelle copine, donc mes parents veulent que je rentre pour les vacances.

Je hochai les épaules, tâchant de cacher ma déception. Puis je me demandai si la proposition de Viktor tenait toujours, avant de croiser le regard de Susan. Il était certain que je ne rentrerai pas chez moi pour les vacances, mais après tout, rien ne me forçait à assister à cette soirée.

Le reste de la journée s'écoula lentement. Les regards des autres étaient constamment sur moi, et j'espérais que l'histoire de mon accident allait bientôt arrêter de déchaîner les passions. J'avais clairement entendu deux filles de mon cours de sortilège parler d'une relation entre Krum et moi. Ridicule. Heureusement, je n'avais pas croisé Josh de la journée. A vrai dire, je ne savais pas ce que j'aurais fait si ça avait été le cas. Il se serait sans doute retrouvé avec un deuxième œil au beurre noir.

Le soir, après le repas, je me dirigeai de nouveau à la bibliothèque. Je n'avais pas eu l'occasion d'être seule pour lire la lettre -dont je connaissais déjà le contenu- mais je ne comptais pas le faire maintenant. Je préférais me concentrer sur la traduction de mon carnet, qui n'avait pas progressé depuis ma dernière découverte. Je n'avais pas eu l'occasion de reparler à Viktor de la journée, et ça m'avait manqué. Je ne savais pas si il m'évitait ou si je me faisais des idées, mais je ne l'avais pas vu non plus aux repas. Je n'aimais pas l'idée de penser à lui ainsi. Nous étions amis, rien de plus, même si je ne pouvais nier que j'étais désormais très attachée à lui.

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant