Chapitre 74 : Le test

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La sueur perlait à mon front. Je tentais de contrôler le tremblement de mes mains, mais ça devenait vraiment difficile.

- J'ai vécu ici quand j'étais plus jeune. J'ai ensuite vécu en Angleterre, et je ne suis revenue que récemment.

Ce n'était pas vraiment un mensonge, mais lutter contre la potion était déjà difficile. J'avais eu de nombreuses entraînements avec Potter et Gary, afin d'apprendre à lutter contre ses effets. Juste avant mon départ, je parvenais tout juste à mentir. Je n'étais pas prête...

- C'est cool. Et qu'est-ce qui t'a amenée ici ?

J'avalai de nouveau une gorgée de thé afin de ne pas éveiller les soupçons. Viktor arriva à ce moment précis, et croisa aussitôt mon regard. Il regarda ensuite la tasse que je tenais toujours entre mes mains, puis Jamie, et je vis ses sourcils se froncer. Il avait compris, lui aussi.

- Je cherchais... Quelqu'un.

Ma tête commençait à me faire affreusement mal, et j'arrivais à peine à contrôler mes paroles.

- Qui ça ?

- Un homme que j'ai... Connu il y a longtemps. Il... M'a quittée pour une raison stupide. Alors je voulais le retrouver pour le convaincre de... Revenir sur sa décision.

- Et tu l'a retrouvé ? Demanda Jamie d'un air suspicieux

- Oui.

Je me tournai brièvement vers Viktor avant d'ajouter :

- C'était trop tard. Il n'est plus du tout celui que j'ai connu. Alors... J'ai songé à rentrer chez moi, parce que je n'avais plus aucune raison de rester ici. C'est là que je t'ai rencontré.

Il jeta un coup d'œil vers ses camarades, entassés dans le salon qui paraissait désormais minuscule. Je fis semblant de boire de nouveau, histoire de me donner un peu de répit jusqu'à la prochaine gorgée.

- Tu n'es pas obligée de tout nous raconter, ça ne nous regarde pas, après tout. Alors, que penses-tu de notre grand projet ? Tu es vraiment partante ?

Il était censé avoir l'habitude de tout ça, mais visiblement il n'était pas très doué. Gary m'avait appris les ficelles d'un interrogatoire. Je pouvais désormais discerner les questions détournées. Et visiblement, Jamie ne s'embarrassait pas de ça. J'essuyai rapidement la sueur qui perlait sur mon front, et repris avec un sourire :

- Je trouve que c'est génial. Et, oui, comme je te l'ai dit, je veux en être. On a vécu trop longtemps cachés, il est temps que ça change. Nous ne devons pas nous montrer inférieurs aux moldus juste sous prétexte qu'ils risquent d'avoir peur de nous. Il est temps de sortir de l'ombre.

Jamie hocha la tête avec un sourire avant de se tourner vers les autres. Je pris une profonde  inspiration. Cela avait-il été plus facile grâce à mon entrainement, ou parce qu'une partie de moi croyait à ce que j'avais dit ?

- Bien, s'écria Andy en se leva. Il est temps de bouger.

Devais-je conclure que j'avais réussi le test ? Étaient-ils assez stupides pour me faire confiance uniquement grâce à une tasse de thé ? Ignoraient-ils qu'il était possible de lutter contre les effets du Veritaserum ? Ou bien tout cela était-il uniquement de la chance ?

J'aidai les garçons (j'appris que le blond s'appelait Tamlin et le roux Malyen) à effacer toutes traces de notre passage. Au final, notre étrange groupe se composait de ces deux garçons, d'un troisième dont j'ignorais le nom, de Jamie, Andy, Viktor, ainsi que de la fille rousse qui le collait la veille. Cette dernière passait son temps à me fusiller du regard, et je compris vite que nous ne serions jamais copines, elle et moi.

Je n'avais pas pu avertir directement Gary de notre départ. J'avais donc utilisé un système que Potter avait déjà mis en place du temps où il était toujours à Poudlard. Il suffisait de donner un coup de baguette sur un Gallion, et le message qui s'y affichait apparaissait sur celui de Gary. J'étais la seule à pouvoir voir le message qui s'affichait, ainsi si quelqu'un d'autre le trouvait, il ne verrait qu'un simple gallion.

Une fois nos bagages faits et toute trace de notre passage effacées, nous transplânames pour atterir dans une maison de campagne. Elle avait tout le confort nécessaire : une cheminée, une télévision (ils étaient tous habitués à la technologie moldue) et une chambre chacun. Etant la dernière arrivée, j'écopais de la plus petite. Lorsque je demandai à Jamie comment cette maison avait été choisie, il me répondit avec un clin d'œil avant de sortir pour jeter des sorts afin de protéger les environs.

Les deux jours suivants, nous restâmes enfermés. Il ne s'agissait plus de faire des fêtes, mais de préparer notre prochain périple à New York. A chaque fois que je proposais mon aide, on me renvoyait dans ma chambre comme une gamine. Ne rien faire me rendait folle, je passais donc beaucoup de temps dans le jardin derrière la maison. Lors du dîner, les regards étaient graves, et lorsque j'avais demandé ce qu'il se passait, personne ne m'avait répondu. J'étais donc sortie sans finir mon repas, et m'étais réfugiée sur la balançoire installée dans le jardin. J'étais perdue dans mes pensées quand j'entendis des bruits de pas provenant de derrière moi. Viktor s'installa sur la balancelle à ma droite, et se mura dans le silence pendant un long moment. Pourquoi était-il ici ? L'avait-on congédié lui aussi ?

- Comment as-tu fait ? Pour qu'ils te fassent confiance ?

Il soupira, comme si il venait de se souvenir de ma présence.

- Si tu avais un minimum d'intelligence, tu t'en irais d'ici sans te retourner.

- Comment ça ?

Il plongea son regard dans le mien, et je crus y déceler une onde de tristesse, avant qu'il ne le détourne.

- Tu n'as pas ta place ici, répliqua-t-il.

- Qu'est-ce que tu en sais ? Tu ne me connais pas. J'ai autant ma place que toi ici, ajoutai-je en me levant. Ce n'est pas parce que tu es une "grande star" que les autres valent moins que toi.

Il fronça encore les sourcils, avant de répondre d'un air las :

- Ça n'a rien à voir avec ça. Une fois que tu seras pleinement un membre du groupe, tu n'auras aucun moyen d'en sortir.

- Tu veux dire que c'est ton cas ?

- Non, plus maintenant. J'avais conscience de ce que je faisais en arrivant. Mais je n'ai pas l'impression que ce soit ton cas.

Il se leva d'un bond, et me planta là.

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant