Kayla Everett et le secret de Poufsouffle

Chapitre 41 : Révélation

Je scrutai le couloir, mais il n'y avait aucune trace de lui. Nulle part. Était-il parti ? S'était-il senti de trop ? 

- Est-ce que ça va ? Me demanda ma mère d'une voix douce.

- Oui, oui, je cherchai juste... Mon ami.

- Vas-y, dit-elle. Je te préviens si il y a du nouveau. Promis.

- Je me dépêche.

Je la serrai de nouveau dans mes bras, et me détachai. Je traversai le couloir en regardant de tous les côtés, mais il n'y avait aucune trace de lui. Avait-il quitté l'hôpital ? Ma gorge se noua. Juste avant d'atteindre l'ascenseur, un homme roux me tendit un autographe. Son visage -et son sourire- me disaient vaguement quelque chose, mais impossible de savoir quoi. Je lui souris poliment et m'éclipsai. Je revins à l'accueil, mais il n'y était pas. Je me rendis près du comptoir pour regarder le panneau d'affichage. Il y avait une salle d'attente à chaque étage. Je n'allais tout de même pas fouiller tout l'hôpital ! Je ne voulais pas laisser ma mère trop longtemps seule. Je repris l'ascenseur pour le dernier étage. Après avoir traversé un long couloir, je me retrouvai dans un salon de thé, et me dis que l'ambiance qui y régnait était très étrange pour un hôpital. Des enfants gambadaient un peu partout, et nous avions plus l'impression d'être dans un véritable salon de thé que dans un hôpital. Peut-être était-ce le but recherché.

Je scrutai les alentours avec un soupir. Je m'avançai vers le comptoir et demandai un café. Je fouillai de nouveau la pièce du regard, et au moment où je me résignai à retourner auprès de ma mère, je le vis enfin. Il était assis au fond de la salle, à l'écart de tout le monde, et fixait le mur d'un air triste. Je n'avais jamais une telle expression sur son visage, et ça me brisa le cœur. Je n'avais pas songé au fait que sa présence ici aurait pu lui rappeler un épisode triste de son passé. Je restai plusieurs minutes à le scruter, me demandant encore quels secrets il pouvait cacher, et si j'aurais un jour la chance d'en apprendre certains. Il se tourna alors vers moi, comme si il avait senti mon regard. Je sentis mes joues devenir brûlantes. Il m'avait forcément vue entrain de le regarder...

Je fis comme si de rien n'était et m'approchai de sa table.

- Je peux ? Demandai-je en désignant la chaise en face de lui.

Il hocha la tête sans me quitter des yeux. Je m'installai sans dire un mot.

- Désolé. Je me suis dit que tu voulais être un peu seule avec ta mèrre. 

- Ah. Pas de soucis.

- Je crrrois que j'aurais dû t'écouter. Je n'aurais pas du venirr...

- Si, au contraire. Merci de l'avoir fait.

Sans m'en rendre compte, j'avais posé ma main sur la sienne. Gênée, je la retirai vivement. Il plongea son regard dans le mien, et je détournai la tête. Un silence pesant commença à s'installer entre nous, et je ne fis rien pour le rompre. C'était la première fois depuis notre fameuse conversation que nous nous retrouvions seuls, et je savais qu'il y pensait aussi.

- Je n'aime vraiment pas les hôpitaux, finis-je par dire.

- Moi non plus, soupira-t-il en me jetant un regard discret.

Alors qu'un nouveau silence s'installait, il le rompit à son tour :

- Mon pèrrre est mort il y a quelques mois.

- Oh mon Dieu... Je l'ignorais. Je suis désolée. Que s'est-il passé ?

- C'était... Un accident.

Je ne savais pas quoi dire. Il sembla de nouveau perdu dans ses pensées, et j'eus soudain envie de tout faire pour effacer son air triste de son visage. Il finit par se tourner de nouveau vers moi.

- Tu devrrrais peut-être y retourner, pour voirrr si il y a du nouveau.

- D'accord. Tu m'accompagnes ?

Il sembla hésiter, avant de hocher la tête.

Il me suivit en silence, et ne me décrocha pas un mot durant tout le trajet. Quant à moi, je ne cessai de penser à la révélation qu'il venait de me faire. La mort récente de son père avait un lien avec son arrivée ici ? Arrivée dans le couloir de la chambre de mon père, je compris en voyant ma mère en larmes que quelque chose n'allait pas.