Chapitre 33 : Regrets

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- Je crois qu'elle parle de blaireau, ici. Ce symbole y ressemble en tout cas. Elle y a fait d'autres croquis pour le blason de Poufsouffle que ceux que tu as trouvés. C'est plusieurs pages après sa rencontre avec son mari, et elle ne semble pas y faire allusion, ici.

Deux jours plus tôt, j'avais décidé de parler du carnet de ma grand-mère à mes amies. Je me doutais que les choses avec Krum n'allait pas s'arranger maintenant -et j'en étais en grande partie responsable je le savais bien- il me fallait donc un autre moyen pour décrypter ce truc. Une fois que j'aurais trouvé ce que Poufsouffle avait à cacher, je pourrais enfin passer à autre chose.

Mes amies n'avaient pas pris mal le fait que je leur aie caché ce secret pendant si longtemps. Aucune d'elles n'avait de cours de runes, mais elles m'aidaient à faire des recherches dans les dictionnaires de la bibliothèque. Et à plusieurs, ça avançait tout de même plus vite.

- Tiens, mets un marque-page ici. Non, un jaune, vu que ça parle de Poudlard, dis-je à Célia.

Nous avions instauré ce code couleur pour essayer de nous y retrouver, et nous empêcher de traduire des pages déjà traduites. L'idée de décrypter ce carnet avait immédiatement plu à mes amies, des pures Poufsouffle. Depuis ma découverte de l'article, je n'avais pas cessé de penser à Krum. Et surtout, à mon comportement. Je l'avais rejeté -une fois de plus- sans essayer de le comprendre. La culpabilité me rongeait, et je ne savais pas comment essayer d'arranger les choses. Et surtout, je ne savais pas si je le méritais.

Deux jours plus tôt, Slughorn nous avait gardé à la fin du cours, Krum et moi, pour nous inviter à sa prochaine soirée. Il avait changé de place pour se mettre à côté de Davies, alors que je savais très bien qu'il ne l'appréciait pas. Krum avait ensuite quitté la salle d'un pas pressé, sans même m'accorder un regard. Je ne savais pas encore si j'allais assister à cette soirée, qui promettait d'être de nouveau un vrai calvaire.

- Elle parle souvent de Serpentard. Tu crois qu'ils étaient amis ? demanda Mary, me ramenant à la réalité.

- J'imagine, étant donné qu'ils ont crée une école ensemble. J'ai fait des recherches, et il paraît qu'ils étaient tous les quatre amis d'enfance.

- Hmm...

Susan, n'ayant jamais étudié les runes contrairement à nous trois, restait à l'écart et faisait ses devoirs en nous jetant de temps à autres des regards amusés. Le silence retomba sur notre table lorsque Viktor fit son apparition. Il s'installa à l'autre bout de la bibliothèque, le plus loin possible de nous. Je soupirai, me forçant à replonger dans mon travail. J'étais décidée à décrypter ce carnet, quoi qu'il m'en coûte. Je m'étais dit que cela me permettrait de mieux faire le deuil de ma grand-mère qui me manquait encore chaque jour.

- C'est bizarre. On dirait qu'il manque des pages. Là, elle parle de son mariage, enfin je crois, et la page d'après, sa fille a déjà trois ans. Et elle ne parle plus de son mari, déclara Mary.

- C'est juste avant le passage bizarre non ? Viktor n'a pas réussi à décrypter la page d'avant.

- Ah oui, c'est bien ce que je me disais. Aucun de ces signes n'apparaît dans les dictionnaires qu'on a là...

- Je devrais peut-être essayer avec ceux de la réserve, dis-je en réfléchissant.

Le samedi soir, les filles m'obligèrent à me rendre à la soirée de Slughorn. Il y avait invité un journaliste de la gazette, et ancien joueur de Quidditch. J'avais besoin de faire une pause -nous avions passé tous les soirs de la semaine sur mon carnet, et n'avions pas beaucoup avancé- mais je doutais que ça me ferait beaucoup de bien. J'avais opté pour une robe mauve et des ballerines de la même couleur. J'étais arrivée parmi les premières, et en avais profité pour me mettre tout au fond. Juste au cas où j'aurais besoin de cacher mon ennui. Krum avait décidé de venir, et arriva parmi les derniers. Il se plaça à deux places de moi, toujours sans m'accorder un regard. A mon grand étonnement, la soirée fut intéressante. L'invité avait beaucoup d'humour, et beaucoup d'anecdotes à raconter sur son métier et sa passion.

Bien entendu, il s'entendit comme larron en foire avec Krum, dont il était fan. Il finit même par lui demander un autographe, ce qui fit rire tout le monde. Ce dernier laissa tomber son air maussade pendant quelques heures, ce qui m'attrista un peu. Il me manquait. A la fin de la soirée, Slughorn nous promit que son prochain invité serait « exceptionnel ». Je me dis qu'il s'agissait sans doute de Harry Potter, ou quelqu'un dans ce genre. Lui et moi n'avions visiblement pas la même définition de ce mot. Profitant de la bonne humeur qui semblait régner, je courus après Krum. C'était le moment ou jamais d'essayer d'arranger un peu les choses.

Je parvins à le rattraper au bout du couloir, mais il fallut que je l'appelle trois fois pour qu'il daigne enfin se retourner.

- Excuse-moi, je... Je voulais juste te dire que... J'ai appris pour ta mère. Et... J'espère que ce n'est pas trop dur pour toi. Si jamais tu as besoin de...

- Je vais bien, me coupa-t-il.

- Bien. Tant mieux.

Il ne sembla pas vouloir ajouter quoi que ce soit, alors je tournai les talons, les larmes aux yeux. Il semblait que quoi que je fasse, rien ne pourrait arranger les choses.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant