Chapitre 24 : Le destin

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Tous les symboles devenaient flous devant moi, et la migraine commençait à pointer le bout de son nez. Je n'arrivais qu'à traduire des bribes de mots, et, mis bouts à bouts, ça n'avait aucun sens. J'avais perdu mes bases dans cette langue, et je le regrettai vraiment, à présent. Il était peut-être temps que je partage mon secret avec quelqu'un, parce qu'il était clair désormais que je n'y arriverais pas toute seule. Je finis par ranger mes affaires d'un geste rageur, et sortis de la bibliothèque. En tournant à l'angle du couloir, je faillis percuter Krum, essouflé, qui sortait du bureau de Slughorn. Je fus tentée de l'éviter, mais je n'avais pas envie de laisser mon mauvais caractère reprendre le dessus.

- J'espérrrais arriver à temps pourrr te trouver à la bibliothèque.

- Raté, répondis-je avec un léger sourire.

Il semblait épuisé, et je me sentis coupable. Il devait être en retenue, et il essayait quand même de chercher du temps pour le passer avec moi...

- Bon... J'imagine qu'il vaut mieux aller dormir, vu l'heure qu'il est.

Il prit un air déçu, mais hocha la tête. J'aurais aimé passer un peu de temps avec lui, mais je ne voulais pas qu'il soit épuisé le lendemain.

- On se verra demain en cours de potion ?

- Bonne nuit, répondit-il.

Le lendemain, il avait des cernes énormes, et je me demandai si il dormait, la nuit. Nous avançâmes dans la préparation de notre potion dans un silence pesant. Je ne savais pas quoi dire, ce qui ne m'était pas arrivé depuis longtemps. Et ce n'était pas un très bon signe. L'heure se passa lentement, et nous quittâmes la salle ensemble. Il m'accompagna jusqu'à mon cours de défense contre les forces du mal, toujours sans un mot. Arrivée devant la salle, il se tourna vers moi avec un sourire, que je lui rendis.

- Tu... As quel cours, maintenant ?

Question totalement pathétique, mais elle comblerait au moins un peu ce silence gêné.

- Rrrrunes anciennes.

Je manquai d'éclater de rire. Tout cela devenait ridicule. Qu'est-ce que fichait le destin ? Je cherchais justement quelqu'un susceptible de m'aider à traduire mon carnet, et il fallait bien sur que Krum soit cette personne... Mais étais-je prête à partager mon secret avec lui ? Ce n'était pas un grand secret, mais en même temps, je n'avais pas songé à en parler à qui que ce soit, quand je l'avais découvert. Avant d'y réfléchir plus longtemps, je pris ma décision :

- Tu es dispo ce soir ? J'aurais quelque chose à te montrer, si tu es d'accord.

Il hocha la tête, surpris.

- Bibliothèque à vingt heurrres ?

- Ca me va.

Il sourit -décidément il ne s'arrêtait plus- sembla vouloir ajouter quelque chose, mais se ravisa et me laissa planter là. Les filles me rejoignirent quelques secondes plus tard, et je les soupçonnais d'être restées à l'écart volontairement. J'ignorais le regard de Susan, et nous nous installâmes à notre place habituelle. Au moment de m'asseoir, Mary me chuchota :

- Tu devrais aller à la soirée avec lui.

J'étais impatiente que la journée se termine. Premièrement parce que c'était enfin le week-end, et ensuite parce que j'avais peut-être enfin le moyen de décoder le carnet de ma grand-mère. Les filles s'étonnèrent de la vitesse à laquelle j'engloutis mon repas, mais elles ne me posèrent pas de questions. J'arrivai à la bibliothèque avec vingt minutes d'avance. Je m'installai à ma table habituelle, avec une pile de dictionnaires, mais je n'avais pas l'esprit à tout ça, ce soir. Je décidai finalement de sortir la lettre, qui n'avait pas quitté depuis la veille.

Je voulais repousser le moment où je l'ouvrirais, mais plus vite ce sera fait, et plus vite je pourrai passer à autre chose. Je pris une profonde inspiration, et détachai le rabat de l'enveloppe. Le papier était épais, blanc crème, sans trop de décors. Je l'ouvris, et passai ma main sur l'inscription gravée sur le papier :

Danny Jon Stewart et Diana Jane Everett sont ravis de vous convier à leur mariage qui aura lieu le vingt-trois décembre.

Ma vue se brouilla, et je sentis les larmes couler sur mes joues. Je les essuyais précipitamment, mais elles furent aussitôt remplacées par d'autres. Je pensais en avoir terminé avec tout ça. Je m'étais empêchée d'y penser, parce que je voulais être forte. J'inspirai profondément, et séchai mes larmes. J'avais eu tord de l'ouvrir à ce moment précis. Je ne voulais pas que Krum me voie dans cet état. Mais en relevant la tête, je croisai son regard et compris que c'était trop tard.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant