Chapitre 62 : Des idées

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-Pardon, murmurai-je. Je ne voulais pas vous déranger.

Je me levai et m'apprêtai à partir quand Potter répliqua :

- Non, nous en avions fini. Nous reparlerons de tout cela demain, Miss Everton. A bientôt, Miss Everett.

Pourquoi « A bientôt » ? C'était la première fois depuis son mariage que je le recroisai, et je doutai que cela arriverait de sitôt. Mary me scruta d'un air un peu paniqué, mais se reprit vite.

- Coucou. Je ne m'attendais pas à te voir ici.

Oui, c'est ce que je voyais.

- Oui, en fait je voulais juste... M'excuser pour l'autre fois. Je n'aurais pas dû réagir comme ça.

Nous commençâmes à nous diriger vers la sortie.

- Non, ne t'excuse pas. Je comprends tout à fait ta réaction. Bon, tu veux aller boire un verre ?

- Avec plaisir !

Nous nous installâmes à notre place habituelle, et je lui racontai ma journée dans les moindres détails. Elle m'écouta attentivement, mais ne me parla pas de sa journée à elle. Elle travaillait pourtant dans un domaine passionnant, et d'habitude, j'adorais écouter ses histoires, notamment à propos des nouvelles lubies de Potter. Mais il était sans doute encore trop tôt pour ça. Lorsque nous nous quittâmes, le Soleil commençait déjà à se coucher. Ethan devait sans doute déjà être rentré. Les choses restaient encore assez froides entre nous, mais je lui avais pardonné. Lorsque je rentrai, j'entendis des éclats de voix provenant du salon.

- C'est hors de question ! As-tu seulement conscience des risques que ça représente ?

J'entendis l'autre voix répondre sur le même ton, mais ne parvins pas à comprendre ce qu'elle disait. Ethan parlait probablement avec un de ses collègues dans la cheminée, ce qu'il faisait assez souvent, ces derniers temps.

- Ce n'est pas une espionne ! Elle n'a aucune idée de ce qui l'attend là-bas.

L'autre personne lui répondit, et la voix d'Ethan trembla, ce qui montrait qu'il était vraiment furieux.

- Un entrainement ? Non mais tu te fiches de moi ou quoi ? On parle de vaincre un ancien partisan de Tu-Sais-Qui, par la barbe de Merlin, pas de vaincre un Epouvantard dans le grenier ! Non, n'insistes pas, je ne changerai pas d'avis. Ecoute, Kayla ne va pas tarder, je dois y aller. C'est ça, on en reparlera.

J'entendis Ethan faire les cent pas,et j'attendis encore quelques minutes avant de manifester ma présence. Je refermai bruyamment la porte avant de traîner des pieds. Je ne savais pas pourquoi je ne voulais pas qu'il sache que j'avais tout entendu. Peut-être parce que apparemment, tout cela revenait encore au sujet "Karkaroff".

- Bonsoir, chérie.

- Tout va bien ? J'ai cru t'entendre crier.

Il se passa la main dans les cheveux, comme chaque fois qu'il était mal à l'aise.

- Oui, tout va bien. Des petits problèmes au boulot, rien de très important. Tu as passé une bonne journée ?

- Oui, super. Je suis allée voir Mary tout à l'heure.

Son sourire forcé se crispa, mais il se reprit vite.

- Je vais prendre une douche.

Je m'enfermai rapidement dans la salle de bain. Avais-je des raisons de m'inquiéter ? J'avais bien vu qu'il flippait à l'idée que j'ai entendu sa conversation. Mais si c'était le cas, pourquoi avoir pris le risque de parler ici, plutôt qu'à son travail directement ? Et j'avais bien vu sa crispation quand j'avais parlé de Mary. Me cachait-il encore des choses ? Non, c'était impossible. Je devais lui faire confiance. Il avait des raisons évidentes à ne pas me parler de tout dans son travail. Mais la dernière fois qu'il m'avait caché quelque chose, ce n'était pas pour cette raison... Et si c'était pour la même ? Non. Il fallait que j'arrête une bonne fois pour toutes. Je n'avais pas le droit de douter de lui encore une fois. On commettait tous des erreurs, pas vrai ? Et je n'avais pas le droit de lui en vouloir alors qu'il cherchait juste à me protéger.

Je pris une profonde inspiration, et comptai jusqu'à trois avant de relâcher mon souffle. Je ne devais pas laisser le stress de mon travail empiéter sur ma vie personnelle. Ethan l'avait accepté, au début de notre relation, que je faisais un travail contraignant qui me forcerait peut-être à voyager souvent. Mais étant donné que c'était aussi son cas, cela ne nous avait pas posé problème. Jusqu'à maintenant.

Je pris rapidement une douche et me rendis dans le salon, où Ethan avait préparé le repas. Son sourire était maintenant plus sincère, et il paraissait moins tendu. Oui, je me faisais des idées. Et il fallait que j'arrête.

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant