Kayla Everett et le secret de Poufsouffle

Chapitre 73 : Sécurité

Je me reculai rapidement, le cœur battant la chamade. Je n'arrivai toujours pas à croire qu'il était bien là, juste devant moi. Lorsque je l'avais vu hier soir, j'avais cru que ma stupéfaction allait me griller. Heureusement, j'avais pu mettre ça sur le compte de la surprise de rencontrer une célébrité. Mais lorsque j'avais serré sa main et senti ce courant familier me traverser, j'avais vraiment pensé qu'il l'avait aussi ressenti et qu'il me reconnaîtrait. Mais ça n'avait pas été le cas, à mon grand soulagement, et je m'étais donc rapidement éclipsée avec Jamie.

Il ne s'était rien passé avec lui, et il m'avait pourtant bien fait comprendre qu'il n'aurait pas été contre. Nous avions passé une bonne partie de la soirée à discuter de ce grand projet. Il ne m'avait pas clairement parlé de Karkaroff, mais j'étais convaincue que j'arriverais rapidement à me faire ma place au sein de ce groupe. Et le détruire. Nous avions passé la nuit à profiter de la soirée, et arrivée au petit matin, il m'avait proposé de les suivre à New York, où ils comptaient établir un nouveau groupe qui prendrait la relève. Il faisait ça dans toutes les grandes villes du monde, et était convaincu que j'avais un don pour convaincre. Je n'aurais pas pu espérer que les choses iraient si vite. Jamie semblait être en haut de la hiérarchie, Gary avait donc eu raison en me disant que je devais directement m'adresser à lui.

J'avais donc attendu d'être certaine que Jamie ne pas changerait d'avis, et je m'étais éclipsée dès qu'il s'était endormi, afin de faire mon rapport directement face à Gary. Je devais en profiter tant qu'il en était encore possible. Notre autre système de communication serait limité, après notre départ. J'avais de nouveau faillie être grillée par Viktor en rentrant. Je sentais bien ses yeux suspicieux toujours posés sur moi. Si je voulais réussir ma mission, je devais tous les convaincre de mon engagement, Viktor y compris. Et j'avais un peu peur de ce qu'ils pouvaient me demander pour apporter ces preuves...

- Je vois que vous avez fait connaissance, s'exclama joyeusement Jamie.

Viktor répondit par un grognement avant de s'éclipser. Je me tournai vers Jamie, un peu agacé.

- Ne t'inquiète pas. On s'habitue vite à sa mauvaise humeur.

Je haussai les épaules d'un air détaché.

- Alors, quel est le programme ?

- Mais tu es pressée, on dirait. Nous partons dans trois jours à New York. D'ici là, on va essayer de se la jouer discret. On changera de maison cet après-midi, et on y restera jusqu'au départ.

- Et combien vous êtes exactement ?

- Plus nombreux que tu ne l'imagines. Lorsque nous sommes surs des compétences de nos nouvelles recrues, on les envoie préparer le terrain avant notre arrivée.

- Donc... Il y a déjà des gens du groupe à New York en ce moment-même ?

Jamie haussa les épaules à son tour. Je lui souris d'un air innocent. Si je posais trop de questions, cela finirait par paraître un peu trop évident...

- C'est en tout cas comme ça que les choses fonctionnent d'habitude. Mais je n'ai accès qu'aux informations que l'on me donne. J'imagine que les choses risquent d'être différentes, maintenant. On a failli se faire griller par le Ministère anglais, il y a quelques semaines.

Oui, Potter avait été à deux doigts de tous vous coincer. Mais sans ça, ils n'auraient pas pu m'amener ici.

- Et qui te donne ces informations ? Vous avez un genre de... Chef ?

Je vis à sa façon de pincer les lèvres que j'étais peut-être allée trop loin.

- Si tu restes avec nous et que tu es digne de confiance, tu connaîtras peut-être bientôt la réponse à cette question.

Je souris et me rapprochai de Jamie. Il me regarda d'un air troublé.

- Ne t'inquiète pas. Je te prouverai bien que tu peux me faire confiance.

Deux heures plus tard, nous nous retrouvâmes dans un bar moldu. Jamie semblait aimer ce genre d'endroits. Il avait insisté pour m'éloigner rapidement de la maison, comme si il ne voulait pas que je sache qui d'autre faisait partie du groupe. Il semblait légèrement inquiet, parce qu'il jetait régulièrement des regards autour de nous.

- Quelque chose ne va pas ? Demandai-je

- Je m'assure juste que nous ne sommes pas suivis. Ne t'inquiète pas, c'est juste une question de sécurité.

- C'est drôle. Tu ne t'en es pas vraiment inquiété quand on a attaqué ces moldus la dernière fois.

- C'est vrai que j'aurais peut-être du être plus prudent. Mais honnêtement, nous ne risquions pas grand chose, rit-il. Les agents du Ministère sont tellement lents... Ce n'est pas pour rien que nous avons toujours un coup d'avance sur eux.

Pas cette fois-ci, mon pote...

Lorsque nous rentrâmes dans la maison, c'était un peu le chaos. Des affaires traînaient un peu partout, et des gens que je ne me souvenais pas avoir vus s'agitaient. Viktor ne semblait pas être là. Mais je devais arrêter de le chercher constamment.

- Voici Andy, l'une de nos dernières recrues, me présenta Jamie.

- Il y a longtemps que je ne suis plus une simple recrue, répondit ce dernier avec un clin d'œil.

- Oui, tu as fait tes preuves.

Trois types étaient affalés dans un canapé, et semblaient ne pas me quitter des yeux. Jamie se tourna vers eux, et je crois voir l'un d'entre eux lui faire un signe de tête. Jamie soupira avant de se tourner vers moi :

- Tu veux quelque chose à boire ?

Nous y étions donc. La voix de Gary résonna à mes oreilles. Notre agent déjà infiltré a été interrogé avec du Veritaserum. Ils en feront certainement autant avec toi. C'est un moyen pour eux d'être surs à cent pour cent que tu esfiable. Si tu réussis, ils te feront confiance. Tu pourras déjà considérer que ta mission est réussie.