Chapitre 69 : Nouvelle identité

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Je rangeai ma baguette dans sa boîte avec un soupir. Je n'allais plus l'utiliser pendant des mois, et je savais qu'elle me manquerait. La nouvelle baguette que Ollivander m'avait aidée à faire fonctionnait à merveille, mais quand je l'utilisais, j'avais l'impression d'avoir le bras de quelqu'un d'autre greffé à la place du mien. Et j'avais peur qu'à mon retour-si j'avais la chance de revenir un jour- ma baguette refuse que je l'utilise. Nous avions parlé de la question de la loyauté d'une baguette, mais tant que ma mission ne serait pas terminée, je n'aurais pas le loisir d'avoir la réponse à cette question.

Après avoir refermé la fermeture de mon sac, je me tournai vers ma table de chevet et ouvris le troisième tiroir. Après avoir poussé les livres qui s'y trouvaient, je tâtai le fond du tiroir et refermai la main sur l'objet que je cherchai. Ma vie privée n'avait plus eu lieu d'être à partir du moment où j'avais accepté la mission. Par conséquent,Potter et Gary connaissaient les circonstances du jour où Viktor m'avait offert ce pendentif. Qui aurait un rôle crucial à un moment de ma mission. Des coups furent frappés à la porte, et je m'empressai de fourrer le pendentif dans une pochette latérale de mon sac. Ethan entra, une mine sombre sur le visage. Il ne semblait pas prêt à accepter de me laisser partir.

- Alors ça y est, tu es prête à partir ?

Je hochai la tête sans répondre. Je ne voulais pas lui donner une raison d'essayer de me convaincre de changer d'avis. Il soupira bruyamment avant de se passer la main dans les cheveux. Il fut un temps où je trouvais ce geste adorable, mais désormais je ne le voyais plus comme ça. Je pris mon sac, le calai sur mon épaule et me posai devant Ethan, en attendant qu'il se pousse.

- Il n'est pas trop tard pour changer d'avis, tu sais. Tu ne lui doit rien...

- Je le sais. Tout comme tu sais que je serai incapable de me regarder dans un miroir si je laissais les choses se faire sans intervenir. J'ai le moyen d'empêcher une nouvelle catastrophe, alors je vais le faire.

Il hocha la tête lentement, accusant le coup.

- Je pense que ce n'est pas une mauvaise chose, après tout. Je pense que nous avons besoin d'une pause.

- Tu veux dire que... Tu as l'intention de me quitter ?

- Non, je n'ai pas dit ça. Mais j'ai besoin de réfléchir à tout ça. Et nous tenir éloignés l'un de l'autre m'aidera peut-être à... Prendre une décision. Il faut que j'y aille maintenant, ou je vais rater mon avion.

- Kayla...

- Non, Ethan. Ne complique pas les choses, s'il te plaît.

Il se décala, un air profondément triste sur le visage. Je sortis du salon et refermai la porte derrière moi. La prochaine fois que je l'ouvrirai, je ne serai sans doute plus la même personne. Le détachement avec lequel j'avais repoussé Ethan aurait dû me rendre triste, mais ce n'était pas le cas. Cela signait-il la fin de notre histoire ? Je l'ignorai. Et je n'avais pas le temps de penser à tout ça maintenant. Je montai dans le taxi que j'avais appelé quelques minutes plus tôt. Il me conduisit à l'aéroport dans un silence oppressant. Je sentais déjà le stress monter, alors que ma mission n'était pas encore officiellement commencée.
Une fois arrivée à l'aéroport, il ne me restait que quinze minutes avant le vol. Je vérifiais à chaque pas que personne ne me suivait. Je m'engouffrai dans les toilettes les plus proches et m'assurai que la porte était bien fermée à clé. En tâchant de faire le moins de bruit possible, je sortis ma baguette de mon sac et la pointai sur mon visage. Je le scrutai pour sans doute la dernière fois. Je commençai à murmurer les formules et regardai mon visage changer. Mes yeux changèrent légèrement de forme, et prirent une teinte bleue éclatante. Mon teint naturellement pâle se hala légèrement, et mes cheveux s'éclaircirent avant de se lisser. Je changeai également la forme de mon nez, de ma bouche et de mes paumettes.

Après des semaines à en discuter,nous avions prit la décision de ne pas utiliser de polynectar. C'était trop risqué pour des tas de raisons, et cela aurait trop facile à découvrir. Il était cependant difficile de changer ma taille et ma corpulence, mais ce n'était bien sur pas les traits les plus faciles à reconnaître.

Je rangeai ma baguette dans mon sac avant de vérifier l'heure. J'étais dans les temps. Je remis mon sac sur mon épaule, laissant définitivement Kayla Everett derrière moi.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant