Chapitre 71 : Fête de sorciers

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- C'est exactement ce qu'il fallait. Potter avait raison de ne pas douter de toi, déclara Gary d'un air satisfait. 

- Sauf que vous semblez tous avoiroublié que je ne suis pas une Auror... Il se passera quoi si c'est un piège ?

- Il n'a aucun moyen de savoir la vérité. Et de toute façon tu sais très bien que tu ne risques rien : je serai juste à côté.

Je soupirai. Il connaissait très bien les raisons qui me poussaient à douter ainsi. Et bien entendu, il avait réponse à tout. Nous étions dans un bar caché dans une rue pas très fréquentée. C'était l'endroit que nous avions choisi pour faire nos comptes-rendus. Il me donna quelques recommandations supplémentaires, et finit par partir.

Jamie avait déjà dix minutes de retard. M'avait-il posé un lapin ? Avant de me quitter la veille, il m'avait promis de venir me chercher à dix-neuf-heures devant « chez moi ». Je m'y tenais donc, en robe moulante noire et talons. Ma baguette était cachée dans mon sac à main. Je n'avais pas intérêt à m'en séparer.

- Désolé pour le retard, j'ai encore du mal à m'habituer à ces transports moldus.

- Pas grave. Alors où m'emmène-tu ? Demandai-je tandis que nous nous mettions en route.

- Ce n'est pas vraiment l'endroi tqui compte, ce sont plutôt les gens qui s'y trouvent, répondit-il avec un clin d'œil.

Il me prit la main et nous transplanâmes, pour atterrir dans une rue déserte. Elle ouvrait sur une grande résidence moldue. Des pelouses bien entretenues entouraient chaque jardin. Je commençai à paniquer. Était-ce un piège ? Pourquoi m'emmener dans cet endroit désert ? Il sortit alors sa baguette, l'agita en direction d'une des maisons se trouvant à notre droite, et une grande lumière l'éclaira soudainement. Il se tourna alors vers moi, et me tendit la main avec un grand sourire. Je la pris et le suivit à l'intérieur de la maison, bien agrippée à mon sac. De la musique sortit soudain de nulle part, empêchant presque toute discussion.

Jamie frappa trois coups, et un grand type chauve nous ouvrit. Il me jeta un rapide coup d'œil avant de s'écarter pour nous laisser entrer. La musique était encore plus forte à l'intérieur, et semblait venir de partout à la fois. Ce n'était pas de la musique de moldue, à en juger par les paroles.

Jamie posa son bras autour de ma taille, et je dus me retenir pour ne pas m'écarter d'un bond. Je me forçai à sourire et regardai autour de moi. Des couples s'embrassaient fougueusement dans un coin, tandis que d'autres dansaient de façon explicite dans un espace qui devait servir de piste de danse. Des canapés étaient disposés un peu partout dans ce qui devait être le salon, et un bar gigantesque recouvraient une grande partie du mur du fond. Mais ce n'était pas le plus surprenant. Des dizaines de patronus déambulaient dans toute la maison : lapins, chiens, et même pandas, nous entouraient tandis que nous tentions de nous frayer un chemin dans la foule. Certains s'amusaient à lancer des éclairs, ou à contrôler des flammes pour leur donner des formes. Jamie ne me lâchait pas, et semblait s'amuser devant mon air ahuri.

- Tu veux boire quelque chose ?

Je hochai la tête, et Jamie me tira derrière lui en se frayant un chemin jusqu'au bar. Un brun tatoué au style de rockeur se trouvait à notre gauche, et fit un signe de la tête à notre arrivée. A notre droite se trouvait un type aux cheveux longs en compagnie d'une rousse au décolleté plongeant, qui essayait d'attirer son attention. Je ne vis pas le visage du type, mais sa posture montrait clairement qu'il était plus ennuyé qu'autre chose par la présence de la fille.

- Alors, ça te plaît ? demanda Jamie à mon oreille.

Je hochai les épaules, tandis que la serveuse me tendait un whisky pur feu.

- Je suis assez impressionnée, c'est vrai. Je n'avais jamais assisté à une fête de sorciers.

Jamie partit alors d'un grand rire, et je ne compris pas ce que j'avais pu dire de si drôle.

- Ce n'est pas une simple fête de sorciers, ma belle. Regarde un peu autour de toi.

Je me tournai vers la piste de danse, avant de reporter mon attention sur le salon. Trois sorciers faisaient rebondir des flammes en les transformant en animaux. A leur droite se trouvaient trois filles en petite tenues, totalement subjuguées par le spectacle. Mais ce que je vis dans leurs yeux était de l'admiration, ce qui n'avait aucun sens. N'importe quel sorcier pouvait le faire. A moins que...

- Des moldues ? M'écriai-je, ce qui fit redoubler l'hilarité de Jamie.

Je fronçai les sourcils.

- Désolé. Si tu voyais ta tête... Oui, en effet, ce sont bien des moldues. Et ce ne sont pas les seules, dit-il en désignant la serveuse, ainsi que d'autres filles sur la piste de danse.

- Mais... Et le Ministère... ?

- N'est pas au courant. Les enchantements qui protègent cette maison empêche une traçabilité de notre magie. On s'assure que les moldus ne parleront pas, et nous changeons d'endroit chaque soir.

- Chaque soir ? Tu veux dire que... Tu fais en sorte que des moldus apprennent notre existence, sans que le Ministère le sache ?  

- Oui. C'est un travail qui nous prendra beaucoup de temps, mais ça en vaut la peine. Plus le nombre de moldus au courant de notre existence sera grand, plus nous aurons des chances de prouver au monde des Sorciers que nous n'avons plus besoin de nous cacher.

Je ne pus m'empêcher de reconnaître que tout ça tenait la route. Si on oubliait la partie sombre que ça cachait, bien sur. Karkaroff était sacrément doué pour convaincre. 

- Notre cause compte de plus en plus d'adeptes, tu sais. Tiens, d'ailleurs, j'ai quelqu'un à te présenter.

Il se leva et me contourna pour rejoindre le type aux cheveux longs à notre droite. La rousse semblait avoir lâché l'affaire. Il fusilla Jamie du regard, avant de se tourner vers moi. Lorsque je croisai son regard, le souffle me manqua. C'était Viktor.

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant