Chapitre 54 : Avenir

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Les murs blancs n'avaient pas de cadres, les meubles n'étaient pas nombreux et aucune photo personnelle n'était accrochée au mur. C'était triste, mais en même temps il y régnait une ambiance chaleureuse. Sans doute était-ce dû à la présence de son habitante. Aelia avait préparé des plats typique de Bulgarie, et c'était vraiment délicieux. Elle se révéla être une femme charmante avec beaucoup d'humour. Je vis aussitôt qu'elle était très proche de son fils. Elle ne cessait de lui sourire avec fierté, et ne perdait jamais une occasion de le taquiner sur ses cheveux, ou son accent qui commençait à s'estomper.

Ce soir-là, je découvris aussi un nouveau Viktor. Je ne me souvins pas l'avoir d'aussi bonne humeur. Il ne cessait de sourire et de raconter des blagues, ce qui me surpris. Je l'avais toujours connu sérieux et tendu, et j'adorais cette nouvelle facette de sa personnalité. Et surtout, j'adorais l'idée d'avoir encore des choses à découvrir sur lui. A la fin de la soirée, Aelia proposa de nous préparer la chambre d'amis, mais nous déclinâmes. Nous n'avions eu l'autorisation de McGonagall que pour une journée, et nous étions déjà en retard.

Nous traînâmes encore quelques minutes dans les rues de Londres, main dans la main, pour profiter de notre liberté encore un peu. Quitte à être en retard, après tout...

- Je crrrois que ma mère t'adore déjà.

- Elle est géniale.

- Toi aussi, tu l'es.

Mon regard se perdit vers l'horizon,et je me sentis soudain très triste. Cette journée avait très mal commencé, mais comme toujours, Viktor l'avait grandement améliorée. J'avais adoré ces moments de liberté avec lui, mais ils étaient déjà derrière nous. Quel avenir avions-nous ? Avions-nous une chance de pouvoir revivre ça ? Les cours se terminaient, et je ne savais toujours pas quels étaient les projets de Viktor. Notre histoire était-elle sérieuse, ou n'était-ce qu'une parenthèse qui prendrait fin lors de notre départ de Poudlard ? Au moment de transplaner vers Pré-au-lard, Viktor me serra contre lui avant de m'embrasser, ce qui me fit rire. Plus le temps passerait, et plus j'aurais du mal à m'éloigner de lui... Mais dans l'immédiat, rien ne m'obligeait à le faire. Alors je comptais bien profiter de chaque moment qu'il nous restait.

Il me raccompagna jusqu'à mon dortoir, mais je vis bien que lui non plus ne voulait pas me laisser. Il avait pris un air triste, et j'eus soudain peur d'avoir eu raison à propos de ce que j'avais pensé cet après-midi. Il s'approcha de moi, et avant que j'ai eu le temps de lui dire le fond de ma pensée,il m'embrassa. Mais ce n'était pas comme les autres fois. Il me serra contre lui comme avec urgence, comme si le temps nous était compté. Je nouai mes bras autour de son cou, pour me rapprocher encore davantage. Il finit par se détacher en me laissant à bout de souffle. Il me souhaita une bonne nuit avant de s'éclipser.

Je remontai à mon dortoir, tâchant d'empêcher mes pensées négatives de prendre le dessus. Tout cela ne signifiait probablement rien, et je me faisais juste des illusions. Nous allions profiter des vacances pour passer un maximum de temps ensemble.

J'eus énormément de mal à m'endormir cette nuit-là. Je me repassai en boucle les événements de la journée, en essayant de comprendre la réaction de la vieille Smith. Mais arrivée à l'aube, je n'avais toujours pas d'explication. Je me levai donc, bien avant les filles, et me rendis dans la Grande Salle. Je pris rapidement mon petit-déjeuner avant de me rendre au parc avec mes cours. Les examens approchaient, et je n'avais pas encore commencé à réviser. A cette heure, le parc était désert et le silence qui régnait était parfait pour commencer mes révisions. Deux heures plus tard, alors que j'étais plongée dans les révoltes gobelins du quinzième siècle, j'aperçus Viktor qui se tenait non loin de là, appuyé contre un arbre. Je ne savais pas depuis combien de temps il était là à me fixer, mais il ne fit même pas semblant de détourner le regard. Et j'eus le temps de percevoir son air triste avant qu'il ne le camoufle avec un sourire. Il s'installa à côté de moi et entreprit lui aussi de réviser.

Nous y passâmes la matinée, et, à l'heure du déjeuner, j'emmenai Viktor aux cuisines. Il n'avait pas encore découvert cette pièce, et son air surpris en découvrant les elfes de maison me fit rire. Dobby était là, et il nous prépara deux sandwiches énormes que nous dévorâmes près du lac.

- Tu avais l'air surpris en découvrant les elfes de maison. Il n'y en avait pas à Durmstrang ?

- Non. Nous devions nous-même prrréparer nos repas. En Bulgarie, seuls les familles riches se perrrmettent d'utiliser des esclaves.

Il avait dit ça avec une colère qui me surpris, mais il se repris vite.

- Alorrrs, je pense que nous pouvons fairrre l'impasse sur les potions pour l'instant.

- Et sur les runes, ajoutai-je avec un sourire.

Le reste de la journée se passa comme le reste des vacances : paisible, calme, et pleine de révisions. Lorsque le parc était trop plein ou trop bruyant, nous nous rendions à la bibliothèque. Je ne vis pas beaucoup les filles durant ces deux semaines. Je crois qu'un fossé s'était creusé entre nous depuis l'histoire du vol de mon carnet. Je les soupçonnais aussi de m'en vouloir de passer autant de temps avec Viktor. Ethan était toujours aussi froid et distant, mais il se calma un peu lorsqu'il décida de reprendre les entraînements. Notre dernier match aurait lieu le jour du retour des vacances, et comme la plupart des élèves étaient restés pour les vacances pour réviser pour les examens, l'équipe était au complet.

Le dernier jour des vacances, nous profitâmes du Soleil pour rester dehors. Nous avions laissé nos cours à l'intérieur pour profiter de notre dernière journée de liberté. Je mis un point d'honneur à ne pas évoquer notre avenir commun, ne voulant pas gâcher la journée. Mais je savais très bien que tôt ou tard, il nous faudrait évoquer le sujet, et j'avais la certitude que la réponse de Viktor ne serait pas celle que j'espérais.

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant