Chapitre 1 : Le Poudlard express

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Après avoir traversé la voie 9 ¾ et fait entrer mes bagages dans le train, je m'empressai de chercher un compartiment de libre. Je faisais toujours en sorte d'arriver en avance le jour de la rentrée afin de pouvoir choisir ma place. Je me souviendrai toujours de ma rentrée en deuxième année, où j'étais arrivée en retard -je ne trouvais plus ma fidèle écharpe aux couleurs de Poufsouffle, ma maison- et où j'avais été contrainte de m'asseoir en compagnie de Serpentards. Jamais je n'avais été aussi pressée de ma vie d'apercevoir le château.

J'avais longtemps hésité à m'y rendre en transplanant directement à Pre-au-lard, mais, pour ma dernière année, je tenais à respecter la tradition du Poudlard express. Je me doutais bien que cette rentrée serait différente. Pas de parents pour m'accompagner, pas d'amis avec qui discuter. La Bataille de Poudlard -oui, tout le monde l'appelait vraiment ainsi désormais- avait eu lieu deux ans plus tôt, et une étrange aura semblait toujours peser autour de nous. Comme si tout le monde avait encore du mal à croire que tout était définitivement terminé.

Il avait fallu presque une année entière pour réparer les dégâts causés par les combats. On aurait pu croire qu'avec l'aide de la magie, tout serait plus facile, mais certains dégâts étaient restés irréparables. La perte de Dumbledore en faisait partie. Pour beaucoup, il était l'âme de Poudlard. Difficile de l'imaginer sans lui.

La dernière fois que j'y avais mis les pieds, il était toujours en vie. Je n'arrivais pas à m'imaginer le banquet de rentrée sans ses blagues potaches et sa bonne humeur. J'aimais beaucoup McGonagall, mais disons que ce n'était pas le même style...

Je finis par choisir le compartiment qui se trouvait à côté des toilettes, dont personne ne voulait. J'étais certaine d'être tranquille au moins jusqu'à l'arrivée du train. Je jetai un rapide coup d'œil dans le couloir, m'assurant que personne ne venait dans ma direction, avant de sortir mon carnet de la poche de ma robe. Sa reliure en cuir était très abîmée, et les mots autrefois gravés sur la couverture avaient disparu depuis longtemps. Je passai distraitement ma main sur le dos du carnet, en pensant à ma grand-mère.

Le jour de l'enterrement de Dumbledore, mes parents avaient décidé que nous devions plier bagage et quitter le pays. Selon eux, sans le « plus grand sorcier de tous les temps », nous n'avions aucune chance face au Mage Noir et ses sbires. Ma grand-mère avait alors proposé de nous accueillir chez elle, en France. Quelques temps plus tard, j'avais appris que tous les jeunes sorciers étaient obligés de venir étudier à Poudlard. Et quand j'avais su que Rogue en était le directeur, mes regrets de ne pas y être avaient immédiatement disparu.

Ma grand-mère était décédée un an plus tôt, et mes parents avaient alors décidé de revenir vivre en Angleterre. Quelques jours après sa mort, nous avions dû enlever toutes ses affaires de sa maison. J'étais alors tombée sur un carnet en cuir jaune, et j'avais jeté mon dévolu dessus. Je l'avais pris sans en parler à personne. Elle travaillait dans une boutique d'Antiquités -dans le même style que Barjow et Beurk, le côté glauque en moins-, et un client avait dû lui céder ce carnet pour presque rien. Il était écrit en runes anciennes, une matière que j'avais abandonné en troisième année, et que je ne pouvais donc pas reprendre pour tenter de décrypter ce carnet.

Il n'avait pratiquement aucune valeur, si on oubliait sa valeur sentimentale. Mais sans vraiment comprendre pourquoi, je m'étais mise à considérer le décryptage de ce carnet comme une mission que ma grand-mère m'avait confiée.

Le flot de mes pensées fut interrompu par la mise en marche du train. Je ne pus retenir un sourire. Dans quelques heures, je serai de nouveau chez moi.



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant