Chapitre 7 : Sympathie

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Le reste de la semaine passa très vite. Le samedi, je profitai de la sortie à Pré-au-lard pour aller me chercher une tenue pour la soirée de Slughorn. Dans ma précipitation, je n'avais emmené que quelques tenues moldues, qui ne feraient pas l'affaire pour une soirée. Les filles m'accompagnèrent, et m'aidèrent à trouver une jolie robe.

- Tu crois que Krum sera là, lui aussi ? me demanda Susan sur le chemin du retour.

- Oui, c'est certain, soupirai-je.

Elle ne pensait qu'à lui, et même si je trouvais ça lassant au départ, je commençai à trouver ça amusant, et il m'arrivait de la charrier sur le sujet. Je la soupçonnai d'être jalouse de la «chance» que j'avais. Nous passions toutes les quatre notre temps libre ensemble, et je commençai vraiment à les apprécier, malgré leur manque de maturité et leur façon un peu étrange de voir les choses. Je m'entendais surtout très bien avec Mary, qui derrière sa carapce, cachait une grande gentillesse.

Après plusieurs essais infructueux, j'avais opté pour une robe mi-longue bleu clair. Elle ne m'avait pas coûté grand chose, et je pourrai la réutiliser. Après y avoir réfléchi de longues minutes, je décidai de garder mes cheveux auburn détachés. Je n'espérais pas grand chose de cette soirée, et je me disais qu'après y avoir assisté une fois, je tiendrais l'excuse parfaite pour ne pas réitérer l'expérience. Je savais très bien que ce club était fait pour les premiers de la classe, qui se destinaient à de grandes carrières au Ministère, ce qui justement ne m'intéressait pas.

Le soir venu, je me préparai rapidement. Ma robe comportait une poche intérieure, dans laquelle je pus mettre mon carnet, sans qui je ne sortais plus, désormais. Je le considérai comme un porte-bonheur, et il était vrai que depuis que je l'avais en ma possession, rien de catastrophique ne m'était plus arrivé. Si on oubliait la véritable raison pour laquelle j'étais revenue à Poudlard, bien sur... Lorsque je frappai au bureau de Slughorn, j'étais la première à être arrivée. Il m'invita à m'installer à table, et engagea la conversation :

- Alors, comment se passe votre retour parmi nous ?

- Bien.

Remarquant la pauvreté de ma réponse, j'enchaînai :

- C'est assez difficile de reprendre le rythme, mais je devrais réussir à m'y faire.

Il hocha la tête, et sembla réfléchir. Il fut interrompu par des coups frappés à la porte. Il se leva, et revint quelques minutes plus tard avec un Krum plus renfrogné que jamais. Ce dernier m'accorda à peine un regard et s'installa à l'autre bout de la table. Visiblement, le Choixpeau ne s'était pas trompé sur lui. Slughorn tenta de réengager la conversation, mais face à notre mutisme, il finit par renoncer. Les minutes s'écoulèrent lentement, et, enfin, le reste des convives arrivèrent. Tous se mirent à table, et je me retrouvai serrée entre un Serdaigle prétentieux du nom de Perkins, et un grand baraqué de Gryffondor qui semblait avoir plus de muscles que de cervelle. Chacun essayait d'attirer l'attention du prof, en dehors de Krum et moi. Ce dernier semblait encore moins à sa place que moi, si c'était toutefois possible. Étrange, pour une célébrité de son envergure. N'était-il pas habitué à tout cela ?

Au moins, le repas servi était bon, ce qui compensait au moins un peu le reste. Slughorn ne cessait de raconter des blagues potaches, qui eu le don de me mettre encore plus de mauvaise humeur. C'est une fois arrivés au dessert que le silence se fit, et Slughorn s'intéressa à Krum :

-Alors, Viktor, je suppose que vous avez mis votre carrière de côté cette année ?

Ilhaussa les épaules sans répondre. Sans se départir de sa bonne humeur, Slughorn enchaîna :

-Vous étiez impressionnant à la dernière coupe du monde ! C'est d'ailleurs un de mes anciens élèves qui m'a envoyé les places !

Krum paraissait désormais à deux doigts de s'enfuir en courant, et pour la première fois depuis la rentrée, je ressentis une soudaine bouffée de sympathie pour lui.

Slughorn ne semblait pas comprendre à quel point il était mal à l'aise, et semblait en jouer.

- Bien entendu, nous sommes ravis que vous soyez parmi nous cette année. J'imagine que ça n'a pas dû être facile de vous intégrer ici ! Mais heureusement, j'ai pu constater vous pouvez compter sur vos fans pour vous aider à vous intégrer.

Cette fois-ci, je ne réussis pas à retenir un ricanement sonore. Tous les regards se tournèrent vers moi, et je me sentis rougir.Même Krum avait levé les yeux vers moi, et affichait un air surpris. Slughorn sembla ne pas savoir quoi dire, mais son sourire revint vite.

- Je suppose que vous n'en faites pas partie, Miss Everett ?



Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant