Chapitre 49 : La disparition

383 35 1
                                    

Je me détachai rapidement de Viktor pour suivre Mary qui était déjà repartie. Je ne pus ignorer l'expression de déception sur son visage, et je pris sa main pour l'entraîner avec moi. Les battements de mon cœur ne s'étaient toujours pas calmé. Viktor vient de m'embrasser. Je ne pouvais penser à autre chose, et surtout pas à ce qui venait de se passer. Notre dortoir, vandalisé ? Ça n'avait aucun sens. Nous arrivâmes essoufflés dans notre salle commune, après que j'aie traîné de force Viktor qui avait semblé hésité avant d'entrer. Arrivés dans le dortoir, la réalité s'imposa brutalement à moi. Tous nos lits étaient renversés, les matelas éventrés. Nos affaires étaient éparpillées partout sur le sol. Choquée, je ne compris pas qui avait pu faire une chose pareille.

- Tu crois que ça pourrait être Josh ? demanda Mary d'une petite voix, qui semblait en état de choc.

- Non, c'est forcément un Poufsouffle... Il n'aurait pas pu trouver le moyen d'entrer.

Je me mis à fouiller parmi mes affaires, en essayant de trouver des indices sur le coupable.

- Tu ne crrrois pas qu'il cherchait quelque chose ?

Je fouillai ensuite dans le fond de ma valise avant de déclarer :

- Il l'a trouvé. (Je me redressai avant d'ajouter :) Le carnet de ma grand-mère a disparu. Je l'ai laissé là aujourd'hui.

Je sentis les larmes me piquer les yeux. Viktor le sentit car il s'approcha de moi et posa son bras autour de mes épaules. Je me laissai aller contre lui lorsque Célia et Susan arrivèrent dans le dortoir, un air paniqué sur le visage. Le Professeur Chourave arriva à leur suite.

- Que s'est-il passé ? On a croisé Ethan en route et il nous a raconté...

Célia eu une légère hésitation en me voyant dans les bras de Viktor, et me jeta un regard qui signifiait « tu-ne-perds-rien-pour-attendre ».

- Quelqu'un est venu dans notre dortoir pour me voler le carnet de ma grand-mère.

- Tu es sure qu'il n'est plus là ? Demanda Susan d'un air soupçonneux.

- Oui, je l'avais laissé dans la pochette de ma valise.

Le Professeur Chourave ne semblait pas comprendre, j'entrepris donc de lui raconter toute l'histoire. Elle était tellement abasourdie qu'elle ne dit rien sur la présence de Viktor. Elle finit par aller chercher Mcgonagall et Lupin. Ils décidèrent de placer des protections anti-intrusion dans tout le dortoir, et nous proposèrent de nous installer dans une autre partie du château, ce que nous refusâmes. Nous finîmes par descendre manger. Juste avant de rejoindre sa table, Viktor me demanda si ça allait, après m'avoir caressé la joue. J'acquiesçai avec un sourire peu convaincant, son inquiétude me réchauffant le cœur. Notre échange n'échappa à personne, et de nombreux regards s'étaient tournés vers nous. Mais ils ne me touchaient pas. Je ne savais pas réellement où nous en étions, mais les prochains jours risquaient fort d'alimenter les rumeurs. Une fois assises, les filles ne me lâchèrent pas du regard. Je tentai de les ignorer.

- Tu comptes nous raconter ou on doit t'y forcer ? Demanda Célia d'un ton qui se voulait sérieux.

- Raconter quoi ? Répondis-je d'un ton innocent.

- On vient de te trouver dans les bras de Viktor, tu crois que nous n'avons rien remarqué ?

Je me sentis rougir, mais ne répondis pas. Je n'en avais pas besoin, elles avaient compris.

- Enfin ! S'écria Mary, ce qui fit rire Célia, et attira les regards de plusieurs personnes autour, qui se retournèrent.

Je croisai le regard de Ethan, non loin de nous, qui replongea aussitôt la tête dans son assiette. Je sentis la culpabilité m'envahir sans que je ne sache vraiment pourquoi. Je ne ressentais rien pour lui, mais je ne voulais pas lui faire de peine.

- Et alors, c'est toi ou c'est lui qui a fait le premier pas ? Demanda Mary, tandis que Susan restait silencieuse.

- Ne comptes pas sur moi pour raconter tous les détails, répondis-je avec un clin d'œil.

- Ce n'est pas grave, on n'en a pas besoin, rit Célia.

- C'est dingue quand même, renchérit Mary. Je me demandais quand tu allais enfin remarquer comment il te regarde...

Je haussai les épaules, gênée. Moi qui voulait que ça reste secret... J'espérais au moins que Viktor ne m'en voudrait pas si les filles étaient au courant.

- Je préférais sans doute être sure avant de tenter quoi que ce soit.

- Ça me paraissait pourtant clair depuis un moment. Si tu l'avais vu frapper Josh, tu aurais compris aussitôt...

- Au moins maintenant les choses sont claires. Vous allez enfin arrêter de tourner autour du pot, déclara Mary avec un sourire espiègle.

Seule Susan restait étrangement silencieuse. Je pensais que nous en avions fini avec ces histoires de jalousie... Après le repas, nous allâmes nous coucher directement. Juste avant de monter dans mon lit, je jetai un coup d'œil à ma table de nuit, où se trouvait habituellement mon carnet, et ressentis un pincement au cœur.




Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant