Chapitre 55 : La victoire

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- Et il maaaaarque ! L'équipe de Poufsouffle mène désormais de cent à vingt points !

Je scrutais le terrain depuis de longues minutes, mais impossible de mettre la main sur ce fichu vif d'or. La victoire de mon équipe était entre mes mains. Si nous remportions ce match, la coupe serait à nous. Je décidai de descendre à ras du sol, afin d'avoir une meilleure vue sur l'ensemble du terrain. Alors que je passais près des buts, je vis un reflet doré m'éblouir... Je fonçai, essayant d'oublier les cris de la foule, et ma main se referma sur la petite balle dorée. Un tonnerre de cris explosa dans le stade, et nous fûmes envahis par une marée jaune et noire. Je me posai rapidement sur le sol, tandis que des bras me soulevaient. Le Professeur Chourave s'avança sur le terrain avec la coupe de Quidditch, et le tendit à Ethan, qui avait le visage baigné de larmes. C'était sa dernière année, et c'était la première fois depuis très longtemps que Poufsouffle remportait la coupe...

La fête se prolongea toute la nuit. Le dortoir était tellement bondé que personne ne remarqua que Viktor avait réussi à s'y introduire. Tout le monde voulait me parler, me féliciter, mais tout ce que je voulais, c'était aller dormir, ou mieux, passer un moment calme avec Viktor. Mais à l'heure où les cours commencèrent, personne n'avait dormi, et je me demandai comment j'arriverais à tenir jusqu'à la fin de la journée. Les filles me gardèrent une place au petit-déjeuner, ce qui me toucha. Il ne nous restait que quelques semaines avant la fin des cours, et il était peut-être temps de mettre notre rancœur de côté... Au moment où je m'apprêtai à m'asseoir, je vis une ombre se ruer sur moi et me soulever du sol. C'était Ethan -qui avait sans doute un peu trop abusé de whisky pur-feu. Je partis d'un grand éclat de rire lorsqu'il manqua de me faire tomber en percutant un Serpentard qui passait au même moment. Il finit par me reposer, m'embrassa sur les deux joues, et s'éclipsa.

- Ai-je le droit d'être jaloux ? murmura une voix dans mon dos.

- Non, tu n'as pas le droit, répliquai-je avec un sourire. Je suis son héroïne, je n'y peux rien.

Il me sourit, et m'embrassa sur la joue avant de me murmurer à l'oreille :

- N'oublies pas que tu es aussi la mienne.

A la fin du repas, Viktor m'attendait. Il me prit par la main, et m'entraîna dans le parc. J'avais cours de métamorphose, mais je pouvais très bien sécher. Il nous conduisit près du lac, et m'embrassa fougueusement.

- Que me vaut cette honneur ? demandai-je en riant.

- Je n'ai pas eu le temps de te féliciter pourrr le match.

Il avait pourtant passé la nuit dans la salle commune avec moi, mais je ne dis rien. Il se détacha de moi et sortit un paquet jaune et noir de sa poche avant de me le tendre.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Ouvrrre-le !

Excitée comme une gamine, j'ouvris le paquet et découvris la plus belle chose que je n'avais jamais vue. C'était une minuscule pierre jaune, qui scintillait au Soleil, accrochée à une fine chaîne en argent.

- Viktor... C'est magnifique... Mais pourquoi...

- C'était à ma grrrand-mère. La couleur m'a fait pensé à Poufsouffle. Ma mèrre me l'a donné, et je me suis dit que c'était la bonne occasion pourr...

Il paraissait gêné, comme si il doutait que c'était une bonne idée. Les larmes aux yeux, je me jetai à son cou en le remerciant. Il m'embrassa les cheveux, me serrant encore plus fort. Il finit par se détacher, ne voulant pas me mettre trop en retard en cours. Mais je m'en fichais, maintenant. Je passais le reste de la journée sur un petit nuage, tâchant de balayer mes doutes de ces derniers jours. Si j'avais su que je vivrais tout ça en revenant à Poudlard...

Les semaines suivantes, nous passâmes tout notre temps libre à réviser. De temps à autre, les filles se joignaient à nous. J'espérais réussir mes examens, même si passer une année de plus ici en compagnie de Viktor ne m'aurait pas déplu. Les filles étaient enjouées à l'idée d'avoir terminé leurs études, et même Susan ne voyait plus d'inconvénients à la présence de Viktor. La semaine des examens passa très vite. J'étais certaine d'avoir réussi la potion et la défense contre les forces du mal, mais j'avais des doutes sur l'histoire de la magie. Mais tout était joué, et il était trop tard pour revenir en arrière.

Nous devions attendre deux jours pour avoir les résultats. Après ça, tout serait terminé. Les dernières semaines étaient passées si vite que j'en avais le tournis... Je n'avais aucune idée de ce que je comptais faire après avoir obtenu mon diplôme, et rien que d'y penser, ça m'angoissait. Je pouvais toujours trouver un emploi au Ministère, dans le même département que mon père... Je n'avais pas renoncé à mes rêves de fabrication de baguette, mais je doutais que c'était compatible avec ma relation avec Viktor. Ce métier supposait de voyager souvent, et au vu de sa situation, c'était impossible. Et il était hors de question que je parte vivre mon rêve sans lui. Car plus le temps passait, et plus je me rendais compte qu'il était devenu une part de moi, sans laquelle je ne pouvais vivre. 

Kayla Everett et le secret de PoufsouffleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant