Kayla Everett et le secret de Poufsouffle

Chapitre 68 : Beaucoup d'informations

Ethan avait le visage fermé, comme si il voulait me cacher ses émotions. Ce qu'il n'avait jamais fait auparavant. Il croisa les bras, les sourcils froncés. Je savais ce qu'il pensait sans qu'il ait besoin de le dire. Il se contenta donc de m'écouter jusqu'au but, sans m'interrompre, malgré son visage qui s'assombrissait peu à peu. Il resta debout, loin de moi, même une fois que j'avais fini de tout lui expliquer. Je détestais cette distance, mais il était désormais peut-être impossible de la réduire.

- Je vois... finit-il par lâcher au bout d'un moment.

Je hochai la tête, espérant une réaction de sa part. Il semblait indécis, comme si il se concentrait sur un problème épineux.

- Il y a une chose que j'ai besoin de savoir. Est-ce que... C'est à cause de moi, que tu le fais ? Parce que je te l'ai caché ?

Je soupirai. Je m'attendais à ce qu'il me pose cette question, mais je ne savais pourtant pas quoi répondre sans mentir.

- Je pense que j'y serais allée tout de même.

Il hocha la tête, accusant le coup.

- Et comment tu comptes faire avec Ollivander ?

- Potter s'en est chargé. Je récupérerai mon travail à mon retour. Je commence l'entraînement aujourd'hui, et je partirai dans trois semaines.

Potter tenait à ce que je puisse me défendre, au cas où les choses tourneraient mal. Il avait donc prévu que je sois entraînée par des Aurors à certaines techniques de défense, ainsi qu'à l'occlumencie. Cela lui laisserait le temps de peaufiner les derniers détails de notre plan. J'étais impatientede passer aux choses sérieuses. J'avais conscience que j'aurais dû être stressée à l'idée de partir à l'étranger à la recherche d'un ancien Mangemort, mais je préférai laisser ce stress de côté pour l'instant, et rester concentrée sur ma mission.

- Bien, maintenant que nous avons réglé tous les détails, nous allons pouvoir aborder la question du polynectar. Personnellement, je ne pense pas que... Oui, entrez.

J'étais dans le bureau de Potter depuis environ une heure, et j'avais déjà l'impression d'être perdue. Il y avait tellement de choses à voir, à penser, que je me demandais comment j'arriverais à tout mémoriser. Un homme assez grand, vêtu d'un imperméable beige, fit irruption dans le bureau. Il avait les cheveux bruns, courts sur les côtés et longs sur le dessus. Il aurait pu paraître séduisant si il n'avait pas cet air de profond ennui vissé sur le visage.

- Ah, parfait vous tombez bien. Miss Everett, je vous présente Garry Finn, qui sera votre contact sur place.

Il se contenta de me faire un signe de tête, et même ce geste sembla faire redoubler son ennui. Je compris aussitôt qu'il ne deviendrait jamais mon meilleur pote.

- Il sera votre contact principal. C'est également lui qui s'occupera de votre sécurité.

Je hochai la tête à mon tour, dubitative. Comment ce type pourrait-il s'occuper de tout ça en même temps ?

- Il y a également d'autres choses dont nous devons parler. Notamment de votre infiltration au sein du groupe. Il se trouve que je ne vous ai pas tout révéler. J'attendais d'être certain que vous accepteriez. Nous avons déjà réussi à implanter un de nos agents au sein de ce groupe. Pour préserver sa sécurité et la votre, je ne vais pas vous communiquer son identité pour l'instant.

- Attendez une seconde... Vous m'aviez pourtant assuré ne pas avoir réussi à faire intégrer qui que ce soit. Si vous avez déjà quelqu'un sur place, à quoi pourrais-je bien vous servir ?

- Cet agent avait pour mission de récolter les informations nécessaires à l'infiltration d'un autre agent. Un autre agent qui connaissait déjà l'un des membres de ce groupe, et qui saurait exactement comment faire pour gagner sa confiance.

- Moi, soupirai-je.

- Vous. L'autre agent en question a parfaitement réussi sa mission. Il est d'ailleurs parvenu assez haut dans la hiérarchie de ce groupe. Sa mission devrait être terminée, mais sa place au sein de ce groupe est un atout non négligeable. Il sera également indispensable à votre intégration, puisqu'il devra convaincre les autres de vous faire confiance.

Ouah. Ça faisait beaucoup d'informations d'un coup. Arriverais-je à tout mémoriser, serais-je prête à temps pour cette mission ? Je commençai à avoir des doutes...