Chapitre 2.1

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Je déposai Georgia sur le canapé le plus doucement possible puis enlevai mes escarpins pour libérer mes pieds qui me faisaient souffrir en cette fin de journée compliquée. Mes yeux se posèrent sur le visage aux paupières closes de ma fille. Cette dernière, endormie, paraissait si sereine. D'une main, je repoussai une de ses longues mèches bouclées en arrière et restai là, à la contempler, l'esprit ailleurs. Lily m'avait parue distante ce soir. Le retour de Faïz devait pas mal la préoccuper. Je n'avais pas osé lui demander si elle l'avait vu depuis son arrivée à L.A. Garderait-elle le secret de l'existence de sa petite fille ? Rien ne l'y obligeait. Je n'avais demandé à personne de taire cette vérité. Chacun savait ce qui était le mieux pour Georgia. Faïz n'aurait pas changé pour elle. Ma fille méritait de l'amour, des cœurs et des étoiles. Soudain, des petits coups donnés sur ma porte me tirèrent de mes pensées et de ma contemplation. Je me dépêchai d'aller ouvrir avant que Georgia ne se réveille.

— David ? Lexy ? m'exclamai-je, étonnée, en les découvrant sur le pas de ma porte.

Ils entrèrent sans attendre que je les invite.

— Que se passe-t-il ? demandai-je à voix basse sur un ton inquiet.

David mit ses mains dans les poches de son blouson couleur crème tandis que Lexy tirait une grosse valise derrière elle. Ils se postèrent au milieu du séjour en s'échangeant des regards insistants. Je croisai les bras, agacée par leur mutisme.

— Je vais mettre Georgia au lit. Installez-vous et quand je reviens, vous avez intérêt à avoir retrouvé la parole !

Lorsque je réapparus quelques instants plus tard, mes deux amis s'étaient installés sur le canapé, un verre à la main. Je pris place sur un fauteuil en face d'eux et croisai mes jambes, prête à les écouter.

— Écoute, Zoé, commença David qui paraissait chercher ses mots. Nous ne réussirons pas ce dernier acte sans toi. En vingt-quatre heures, beaucoup de choses se sont accélérées. Nous rentrons dans une vraie guerre, tu comprends ?

Je passai nerveusement mes mains dans mes cheveux et réfléchis quelques secondes

— Qu'est-ce que je peux faire ? lâchai-je d'une voix atone. Qu'attendez-vous de moi ?

— Il faut que l'ancienne Zoé revienne ! intervint Lexy.

Je levai ma tête en direction du plafond et soupirai profondément :

— Impossible ! Elle n'existe plus, soufflai-je à demi-mot.

— Il ne s'agit plus de toi et de nous, Zoé, déclara David en haussant légèrement le ton. Pense à Georgia, bon sang !

Mon ami se leva pour se diriger vers la baie vitrée qui donnait sur la plage. Il avait gardé son blouson et regardait en direction de l'océan, au loin.

— C'est Georgia que le Maestro viendra chercher en premier, murmura David douloureusement.

Mes yeux le fixaient. Soudain, l'air devint irrespirable. Je déglutis, le cœur au bord de l'implosion devant cette vérité que je connaissais déjà.

— Zoé ? m'interpella doucement Lexy de sa voix la plus calme. Ne le laisse pas te la prendre, elle aussi. Tu n'y survivras pas.

— Je sais, répondis-je la voix tremblante. Je suis désolée, j'aurais dû venir à la réunion. C'était stupide de ma part... mais je... Regardez-moi... je ne tiens debout que grâce aux sourires que ma fille m'adresse chaque matin. C'est tout.

— Elle nous donne de la force et de l'espoir à nous aussi, confia Lexy avec un regard bienveillant.

Je hochai doucement la tête.

— Très bien. Par quoi commençons-nous ? demandai-je après m'être ressaisie.

David vint se rasseoir en face de moi tandis que Lexy se leva pour se rendre dans la cuisine ouverte non loin de la porte d'entrée et commença à nous préparer quelque chose à manger tout en nous écoutant.

— Les maîtres occultes, commença David, sont une organisation secrète, dirigée par un seul homme : Pavel. On prête à celui-ci des pouvoirs mystérieux qu'il aurait obtenus en donnant son âme à des entités démoniaques. Ce groupe méphistophélique pratique de terrifiants rituels et est réputé pour sa cruauté sans nom. C'est une ligue puissante, parfaite pour le Maestro.

Lexy avait arrêté d'éplucher les légumes sur le plan de travail en marbre. Elle nous fixait en se pinçant les lèvres, visiblement terrifiée.

— Qui t'a transmis toutes ces informations ? demandai-je en essayant de comprendre ce que me disait David.

Mal à l'aise, il se racla la gorge avant de me répondre :

— C'est... Faïz. Juste avant sa mort, William lui avait communiqué son rapport d'enquête au cas où...

Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant