Dark Faïz -T 3

Chapitre 15.6

FAÏZ

Barthey rentra dans la chambre et il tomba sur Faïz, assis sur une chaise, au milieu de la pièce. Les paupières fermées, un pli concentré marquait son front.

— Bonjour, prononça Karl avec précaution.

L'inspecteur jeta un rapide coup d'œil aux deux agents qui l'accompagnaient puis s'éclaircit la voix :

— Laissez-nous, s'il vous plaît.

Une fois seul, Barthey s'adressa alors au jeune homme qui avait ouvert les yeux et le fixait d'un air sérieux.

— La seconde équipe et moi sommes arrivés très tôt ce matin. Nous avons mis le caisson blindé en sécurité. Où sont les filles ?

Faïz détourna le regard en grinçant des dents.

— En bas, elles prennent leur petit déjeuner.

— Veux-tu que j'envoie quelqu'un les chercher afin qu'elles se préparent ?

Le jeune homme leva son doigt dans l'air et l'agita doucement en cherchant ses mots :

— Laissez-leur encore un peu de temps. Ces dernières heures ensemble sont précieuses, même si Zoé ne le sait pas encore.

Bouleversé, l'inspecteur essaya, malgré l'enrouement dans sa voix, de prendre le ton le plus approprié possible.

— Auras-tu besoin d'une arme à l'intérieur de la grotte ?

La mâchoire de Faïz se serra. Il se leva vivement de son siège et son regard se fixa au-delà de la terrasse dont les fenêtres étaient grandes ouvertes.

— Non, pas d'armes. Ça ne se passe pas comme ça.

Ce dernier soupira et passa ses mains sur son visage avant de se retourner vers Barthey qui l'observait avec calme et compassion.

— J'aurais aimé, moi aussi, que les choses se terminent autrement, confia l'inspecteur pour essayer de réconforter l'homme dont les traits du visage trahissaient l'angoisse et la douleur.

— Je m'étais habitué à elles, Karl. Elles ne méritent pas de...

— Je sais.

— Et Zoé ? Pensez-vous qu'elle pourra me pardonner ?

Après quelques secondes d'un long silence, une ombre de sourire se dessina sur les lèvres de Barthey. Il hocha la tête et répondit :

— Bien sûr. Elle comprendra et elle te pardonnera.

Quelque chose se brisa à l'intérieur du jeune homme, car même si les paroles de l'inspecteur sonnaient vraies, ses yeux, eux, venaient de le trahir.