Dark Faïz -T 3

Chapitre 10.2-RAY

Habillé d'un jogging de couleur crème et d'un tee-shirt noir, Faïz entra dans la maison, le visage en sueur. Dehors, le vent s'enflait toujours avec force avant de s'apaiser quelques secondes. Il retira ses écouteurs de ses oreilles et contempla, l'espace d'un bref instant, la demeure de son hôte. L'architecture et le design de la maison créaient un joli contraste. Le séjour et la cuisine ouverte donnaient sur un magnifique jardin d'été. La véranda, au fond, avec ses grands vitrages, offrait une superbe luminosité à la pièce. La décoration était orientée vers l'esthétisme et la pureté des lignes à la fois sobre et tendance.

— Tu ferais mieux d'économiser tes forces au lieu de faire ton petit footing du matin avec ce temps, lança Ray sèchement à son interlocuteur.

Celui-ci préféra ne pas relever cette remarque et rejoignit David dans le séjour. Faïz remarqua un certain malaise sur le visage du jeune homme quand ce dernier leva les yeux sur lui pour le dévisager avec un air dépréciateur.

— Je suis heureux de te voir aussi, David, déclara Faïz avec un certain humour noir.

Son interlocuteur, d'humeur taciturne, le salua d'un simple signe de tête.

— Asarys t'a demandé de venir, sache pour ma part que je n'avais aucune envie de te voir.

Un sourire narquois plissa les lèvres de Faïz. Ray, les sourcils rapprochés, remarqua que ses paroles ne semblaient pas l'atteindre. Non, l'homme qui se tenait debout devant lui semblait bien au-dessus de tout.

— J'ai déjà eu le compte rendu de la réunion d'hier, s'agaça Ray. Le confinement des habitants a déjà commencé et la télévision ne cesse de relater les témoignages des habitants de L.A qui ne savent pas quelle attitude adopter face à ces brusques mesures. Bizarrement, seul le Los Angeles Times appuie la décision du gouvernement.

— Étais-tu au courant pour Elijah ? changea soudain Faïz de sujet.

La colère s'émoussa sur le visage de Ray. Il lança un coup d'œil désorienté à David qui paraissait tout aussi intrigué par la question que lui. Il croisa les bras sur son torse et interrogea Faïz du regard pour qu'il continue.

— Elijah n'est pas un être humain comme nous. C'est un Anhel.

Tandis que Ray s'enfonçait dans un puits sans fin, David lui, réfléchissait en agitant ses yeux de droite à gauche avant de déclarer :

— Un être céleste. Tu parles d'une espèce d'ange déchu ?

Faïz hocha la tête, étonné que le jeune homme trouve aussi facilement l'origine de ce nom.

— Georgia, balbutia David. Elle... elle me l'a toujours dit, mais ce n'était pour moi que les mots d'une petite fille.

— Attends, intervint Ray perdu en levant sa main devant lui. C'est quoi encore cette histoire ? Es-tu sûr que nous pouvons lui faire confiance ? Enfin, il parle tout seul et il vit la plupart du temps dans la rue.

— Il ne parle pas tout seul, déclara Faïz en s'appuyant contre le plan de travail de la cuisine. Il parle avec Condor et figurez-vous que Condor existe.