David réapparut à ce moment dans la salle de bain. Après avoir interrogé Ray du regard, il était soulagé de savoir que Charles était toujours vivant.
— Va à la voiture pour passer un appel avec le téléphone satellite. Une équipe de soignants doit se ramener le plus vite possible ici.
— Mais ils risquent de ne pas pouvoir se déplacer, les rues sont bloquées.
— Vas-y, je te dis ! aboya Ray. Je ne pense pas que le gouvernement veuille répondre de ça lorsque Faïz leur demandera des comptes.
David acquiesça avant de se dépêcher de sortir de la pièce. Ray aida alors Lily à installer Charles dans une meilleure position en prenant soin de bien manipuler son corps.
— Que se passe-t-il, dehors ? demanda Lily calmement.
— Une mutinerie a éclaté entre les forces de l'ordre, l'armée, et les groupes rebelles du Maestro.
Le regard de Lily s'assombrit soudain :
— As-tu des nouvelles d'Asarys ?
Ray sentit sa poitrine se resserrer douloureusement et secoua la tête vigoureusement.
— Les réseaux sont coupés. Nous ne pouvons plus joindre personne. Malgré toutes les sommes considérables dépensées dans ce foutu Dôme, il n'a tenu que quelques heures face à la menace, déclara le jeune homme en proie à une vive colère.
Il se redressa et Lily fit de même. Elle s'approcha de lui et posa délicatement ses mains sur ses joues.
— Je suis désolée. Asarys est une battante. Fais-lui confiance. Elle va s'en sortir.
Les paroles rassurantes de sa mère de cœur le réconfortèrent. Il soupira en la remerciant du regard.
— Lui as-tu fait ta demande ?
Ray changea d'expression et détourna le regard, gêné. Lily était la seule au courant de cette démarche.
— Pas encore. Je dois régler deux ou trois trucs avant, avec Faïz.
Celle-ci fronça les sourcils en essayant de deviner de quoi il pouvait bien s'agir. Cela faisait des années que ces deux amis, inséparables comme deux frères, ne s'adressaient plus la parole. Cette situation la chagrinait beaucoup. Elle avait, à de nombreuses reprises, cherché des explications, mais Ray refusait catégoriquement d'en parler. Une fois de plus, il s'enferma dans son mutisme.
— Penses-tu que ça puisse s'arranger entre vous, un jour ?
— Tout dépend de lui. La balle est dans son camp.
— Je pourrais lui parler si...
— Non ! la coupa Ray d'une voix rude.
Une expression grave et pensive traversa son visage. Lily le considéra un instant avant d'abdiquer une fois de plus.
— Nous devrions descendre, dit le jeune homme. Les secours ne vont certainement plus tarder.
Elle tourna ses yeux pour les poser sur son époux et ajouta :
— Je préfère rester près de lui.
— Je comprends.
Ray serra Lily dans ses bras avant de partir rejoindre David.
Les soignants, avec l'aide de David, installèrent le brancard de Charles dans le véhicule de secours. Lily regarda cette opération avec beaucoup d'inquiétudes, et attendit le moment de pouvoir monter à l'arrière avec lui.
Barthey, devant la porte de la villa aux côtés de Ray, passa sa main sur son visage recouvert d'une barbe naissante avant de déclarer :
— Il est pas mal amoché, mais il va s'en sortir.
— Toujours pas de nouvelles d'Asarys et des autres ? demanda Ray, plongé dans une profonde réflexion.
— Non. Dès que je pourrais, j'enverrai une équipe les rejoindre. Des agents sont en train d'arranger la liaison de leur téléphone satellite afin de pouvoir les contacter au plus vite.
— Pourquoi un groupe n'est-il pas déjà en chemin pour les aider ?
— Nous sommes en guerre ! J'ai besoin de tous mes hommes sur le terrain ainsi que des Léviathans. Faïz a réparti les équipes. Nous devons penser à la population de L.A.
Le jeune homme laissa échapper un petit bruit de gorge et un rictus mauvais se dessina au coin de ses lèvres.
— J'accompagne l'ambulance jusqu'à l'hôpital militaire et je partirai ensuite rejoindre Asarys et les autres.
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Dark Faïz -T 3
ParanormalLes cinq dernières années n'ont pas épargné Zoé. Noyée dans un profond vague à l'âme duquel elle éprouve des difficultés à sortir, le retour de Faïz dans sa vie n'arrange pas les choses. L'amertume et la rancœur vis-à-vis de cet homme qui l'a trahie...