Chapitre 15.3

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Le soleil était encore haut dans le ciel. Lorsque mes pieds rentrèrent dans l'eau, ce contact me rafraîchit aussitôt. Je me retournai vers Faïz qui était resté sur la plage, les bras croisés et le jeans retroussé sur les mollets. Mes chaussures ainsi que mon sac étaient posés à côté de lui.

— Elle est si bonne. J'aurais dû prendre un maillot de bain dans ma valise ! criai-je dans sa direction.

Un groupe de musiciens jouait un air de Batchata pas très loin de nous. Emportée par cet air, je me mis à danser, les pieds dans l'eau, tout en regardant l'homme que j'aimais. Son sourire était immense. Je ne voyais pas ses yeux, mais je me doutais qu'il me contemplait derrière ses lunettes.

— Tu peux rentrer tout habillée dans l'eau, m'indiqua Faïz qui venait à ma rencontre.

Je fis une petite grimace et il rit. Ses bras encerclèrent ma taille et me tinrent fermement. Je m'arrêtai de danser.

— Baigne-toi, tu en meurs d'envie, Zoé.

— Non, je ne peux pas, regarde...

Avant que je n'aie eu le temps de finir ma phrase, il me souleva comme si je ne pesais rien.

— Relâche-moi, hurlai-je entre deux éclats de rire en comprenant ce qu'il voulait faire.

Je me débattis tandis qu'il s'esclaffait sans aucune vergogne.

— Faïz, non. Non !

Sans m'épargner, il me jeta lourdement dans la mer. La tête sous l'eau, je ne pouvais m'empêcher de penser à l'état de mes cheveux qui seraient indomptables pour le reste de la journée.

Ayant pied, je regagnai facilement la surface. Après avoir passé mes mains sur mes yeux, je remarquai que Faïz avait le corps à moitié dans l'eau et rigolait comme je ne l'avais jamais vu jusqu'à présent. Je fis mine d'être furieuse contre lui, mais dès qu'il me prit dans ses bras et m'embrassa, je lui pardonnai immédiatement son geste. Il recula son visage du mien et plongea ses prunelles sombres et intenses dans les miennes.

— Tu es si belle, murmura-t-il.

Imprégnée d'une immense émotion, j'inclinai ma tête, oubliant le monde qui continuait de tourner autour de nous.

— Je t'aime, Zoé.

Après avoir quitté la plage, Faïz passa un coup de fil depuis son portable. Je l'entendis demander à son interlocuteur de venir m'apporter une robe. Gênée par sa demande, j'insistai sur le fait que je pouvais garder mes vêtements, en soulignant qu'ils allaient sécher vite avec cette chaleur. Il ne voulut rien savoir et prétexta que ma tenue était trop transparente à son goût. Plusieurs dizaines de minutes plus tard, une femme de petite taille nous rejoignit sur la plage avec une robe toute neuve dont l'étiquette était encore accrochée dessus. Je la remerciai poliment en espagnol, car c'était sans aucun doute une habitante d'ici.

Je me changeai rapidement à l'arrière d'un café. La longue robe jaune à l'étoffe soyeuse et au décolleté discret était agréable à porter. Sa grosse ceinture marron à la taille faisait ressortir mes formes sans trop les exposer. Je replaçai pour finir ma pince dans les cheveux en espérant que celle-ci tienne le coup jusqu'à ce soir, puis je rejoignis Faïz qui m'attendait à l'extérieur. Bien qu'il soit en pleine discussion au téléphone, il m'octroya un sourire éblouissant quand il me vit réapparaître.

La journée s'achevait. Après avoir visité la volière plus qu'atypique du parc national Avario et nous être baladés dans une partie de cette réserve où les oiseaux se promenaient en quasi liberté, Faïz et moi arrivâmes juste à temps pour profiter du coucher de soleil sur les remparts de la ville. Face à la mer, ce spectacle acheva de nous séduire. Le ciel sans nuages, aux multiples couleurs, paraissait s'enflammer. Il se reflétait sur la mer, offrant alors un horizon qui semblait être peint sur une toile tellement il était somptueux.

Faïz, derrière moi, me tenait dans ses bras un peu plus fort que d'habitude. C'était comme s'il essayait de retenir ce moment, comme s'il avait peur de demain. Je calai ma tête contre son cou et profitai de ce moment fantasmagorique.


Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant