Chapitre 15.4

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La nuit était tombée sur la plaza Bolivar. Les musiciens et danseurs avaient envahi la citadelle, animant chaque rue et chaque place avec des airs rythmés, donnant une envie incessante de danser.

— Il faut rentrer te reposer, déclara Faïz qui me retint par le bras avant que je ne m'échappe une nouvelle fois dans la foule.

— Une dernière, le suppliai-je en essayant de dégager mon bras de son emprise.

— Sois raisonnable, Zoé. Les filles sont rentrées. Demain vous vous levez tôt pour découvrir encore un peu plus de ce site. Tu danseras avec elles.

J'étais nostalgique de partir bientôt de cet endroit. Carthagène méritait que l'on s'attarde bien plus longtemps chez elle. Malheureusement, nous étions là seulement le temps de remettre Athanase dans son tombeau. Demain, Faïz partirait à l'aube avec une équipe pour un repérage dans la mangrove. Le sanctuaire du Maestro était situé là-bas. Pendant ce temps, les filles et moi continuerions la visite de la ville et de ses environs.

— Oui, tu as raison. Tu dois aussi être en forme pour demain, abdiquai-je en revenant vers lui.

Nous prîmes le chemin du patio et rentrâmes tranquillement à pied.

— Je peux rester avec toi, cette nuit ? demandai-je au bout d'un moment.

— Parce que tu comptais dormir où ? répondit Faïz en me gratifiant d'un sourire en biais très charmeur.

Il lâcha ma main et enroula son bras autour de mon épaule avant de venir m'embrasser le haut du crâne. Soudain, il s'arrêta dans une rue un peu plus calme et se plaça devant moi. Ce dernier, les lèvres pincées et mal à l'aise, semblait vouloir me dire quelque chose. Je l'interrogeai du regard, inquiète.

— Zoé, je voulais voir avec toi pour Georgia. Il faudra bien qu'un jour... enfin, il faudra lui dire qui je suis. C'est aussi ma fille, je voudrais qu'elle m'appelle papa. Ne te méprends pas, je ne veux en aucun cas prendre la place de William dans son cœur.

Je posai un doigt sur ses lèvres pour l'obliger à stopper son flot de paroles qu'il débitait à toute vitesse.

— Je comptais le faire, rassure-toi. Il me faut juste trouver les bons mots à dire à une enfant de cinq ans. Je te promets que je le ferais.

Ma main se posa sur sa joue et il soupira, soulagé.

— J'aimerais qu'elle porte mon nom.

Je hochai la tête avant de répondre :

— Très bien. J'attendais que tu le demandes.

Son front se colla contre le mien. Une paix venait de s'installer en lui.

Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant