Chapitre 11.3

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L'esprit lourd, je fis volte-face et me mis à courir du plus vite que je pouvais en direction de la sortie. Au moment de franchir le bas de la porte, je sentis le corps de Faïz se plaquer violemment contre le mien, m'immobilisant le dos au mur. Les filles arrivèrent aussitôt derrière lui.

— Je vais la retrouver, je te le promets, m'assura Faïz en me tenant toujours fermement contre lui.

J'essayai de le repousser de toutes mes forces, mais il était tellement plus fort que moi.

— Lâche-moi ! hurlai-je, hors de contrôle.

— Dès que tu seras calmée. Je t'en supplie, Zoé, ne me fais pas perdre plus de temps.

J'éclatai en sanglots en posant ma tête contre son torse. La douleur était tellement insupportable que j'aurais voulu mourir. Cette agonie était cruelle.

— Je veux ma fille, répétai-je entre deux sanglots. Je t'en prie, ramène-la-moi.

Je levai mon visage pour rencontrer son regard. Il était aussi dévasté que moi. Ses traits torturés irradiaient la plus grande des souffrances.

— Je le ferai, me promit-il. Georgia et toi comptez plus que ma propre vie. Laisse-moi agir et ne te mets pas en danger. Comment veux-tu sinon que je sois complètement concentré sur le seul objectif de la retrouver ?

Mon pouls retrouva peu à peu un rythme normal. Le degré de mes sentiments à son égard agissait sur ma raison.

— OK, je te fais confiance.

Faïz attrapa mon visage et colla ses lèvres contre les miennes avec une telle force que c'en fût presque douloureux.

— Bien, déclara-t-il avant de me relâcher doucement. Je vais avoir besoin de tout le monde.

Ce dernier se tourna vers les filles qui étaient collées l'une contre l'autre, inquiètes devant la situation.

— Lexy, Asarys et toi allez devoir me trouver Elijah le plus vite possible.

— Elijah ? s'étrangla Lexy.

— Pourquoi as-tu besoin de lui ? demandai-je, perdue.

— C'est trop long à t'expliquer maintenant. Fais-moi confiance.

D'un pas rapide, Faïz rentra de nouveau dans la pièce qui nous servait de QG. Nous le suivîmes toutes les trois.

— Apportez les armes, ordonna-t-il à Goareb et à un autre Leviathan d'une corpulence tout aussi imposante et au style peu conforme.

— Non, attendez, s'interposa le directeur adjoint de la CIA. Vous ne pouvez pas...

Une grosse valise en métal fut jetée sur la table. Faïz l'ouvrit sans attendre et commença à distribuer des AK-47 ainsi que des Glocks avec leur chargeur à Ray, David et ses semblables.

— Je ne peux pas quoi ? demanda-t-il, le ton menaçant envers le chef haut gradé. À partir de maintenant, vous suivrez mes directives.

— Faïz, intervint Barthey, la main levée devant lui. Tu ne peux pas tuer Pavel, sinon la pierre...

— Je sais ! aboya celui-ci. Le rubis n'aura d'effet que s'il respire encore.

Il rechargea l'arme dans sa main d'un geste rapide.

— Et ne vous inquiétez pas pour ça, il respirera encore, ajouta Faïz, une expression féroce sur le visage.

Il se tourna alors vers moi et posa ses yeux sur mon collier, accroché autour de mon cou. D'un geste agile, il me l'arracha avec facilité.

— Que fais-tu ? m'emportai-je, choquée.

— Le rubis est à l'intérieur du joyau. Tu l'avais depuis le début avec toi, m'expliqua-t-il sans rien ajouter de plus.

Mes bras tombèrent le long de mon corps face à cette révélation. Il s'adressa ensuite à Ray et à David avant que je n'aie eu le temps d'ajouter quoi que ce soit.

— Foncez à Elora. Prenez une trousse de secours avec vous.

Les deux jeunes hommes exécutèrent les ordres. Ray adressa un regard plein de tendresse en direction d'Asarys avant de quitter précipitamment la pièce avec David.

— Barthey, prenez le maximum d'hommes avec vous afin de libérer la population des mains de ces guerriers rebelles.

— Il me faudrait un Léviathan dans chaque unité, déclara l'inspecteur sans faire attention au regard noir que lui lançait Peyton.

— Très Bien. Goareb, tu peux t'en occuper ?

Le vaillant soldat acquiesça d'un signe de tête avant d'indiquer à Barthey de le suivre. Faïz se tourna vers Masha, puis son regard se posa sur les filles et moi :

— Elle vous accompagne, décréta-t-il sans me laisser le choix.

— Nous n'avons pas besoin d'elle ! Je n'ai aucune envie de l'avoir dans mes pattes.

Un rictus apparut au coin de ses lèvres.

— Nous réglerons ton petit problème de jalousie après, murmura-t-il tout en nous distribuant des armes. Pour l'instant, ma seule priorité est ma fille.

Son front se rida et je perçus à cet instant, une grande autorité dans le son de sa voix.

— Quand tu seras avec Elijah, laisse-le aux mains de Masha. Tes amies et toi, vous m'attendrez chez moi.

Je voulus protester, mais ses prunelles glaciales m'arrêtèrent net. Il regarda par-dessus mon épaule.

— Asarys, Lexy, prenez soin d'elle.

Lorsque je me retournais vers mes deux acolytes, je constatai que leurs regards reflétaient une détermination à toute épreuve.

— Faïz, l'interpella Lexy, embarrassée. C'est Jul qui nous a déposées ici tout à l'heure. Nous n'avons pas de voiture.

Il jeta un coup d'œil rapide à un des Léviathans qui s'empressa de donner à mon amie la clef de sa voiture avant d'ajouter d'une voix grave et rocailleuse :

— C'est une Chevrolet noire de collections donc la...

— Ça va aller, merci, déclara Asarys peu aimable en prenant les clefs des mains de Lexy.

Elle leva les yeux au ciel avant de sortir de la pièce en grommelant :

— Les hommes et leur bagnole, ce n'est pas croyable !


Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant