Chapitre 7.4

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Ce dernier, le regard noir insoumis, nous adressa un sourire à l'amabilité exagérée et se retenait visiblement d'exploser de colère. Je priai au fond de moi pour que Stephen ne rentre pas dans son petit jeu et ne décide de partir de la villa. Malheureusement, ce ne fut pas le cas. Il répliqua aussitôt à cette provocation :

— Et moi qui pensais qu'un homme avec un ego aussi surdimensionné que le vôtre ne pouvait avoir peur de rien ni de personne. J'espère ne pas être le prochain sur votre longue liste de personnes à abattre !

— OK, m'interposai-je. Je suis désolée Stephen, mais je pense qu'il vaudrait mieux que vous y alliez. Merci pour cette soirée.

Je lui adressai un sourire gêné tout en rétablissant une distance raisonnable entre nous. Il soupira avant d'ajouter :

— Bonne soirée, Zoé. Appelez-moi s'il y a le moindre souci ou si la compagnie de cet enfant capricieux vous ennuie.

Il désigna Faïz avec un léger signe de tête sans le regarder puis se dirigea vers la sortie du séjour. J'étais rassurée de voir partir l'agent Martinez sans une égratignure après ce bref échange musclé, mais mon soulagement fut de courte durée. Faïz barra la route à Stephen avant qu'il ne franchisse la sortie de la pièce.

— Laissez-moi vous dire au revoir correctement, Martinez.

Je tressaillis devant l'éclat de fureur qui imprégnait ses pupilles. Avant même que je n'aie eu le temps de réagir, il attrapa d'une seule main l'agent du FBI à la gorge et le traîna à travers toute la pièce jusqu'à l'extérieure de la villa, sur la terrasse du jardin.

— Arrête ! criai-je en les suivant. Laisse-le partir. Tu es malade.

Martinez, rouge écarlate, essayait tant bien que mal de respirer. Arrivé au bord de la piscine, Faïz le retourna sur le ventre, le visage juste au-dessus de l'eau et rugit :

— Espèce de connard, ce qui te sauve, c'est ma fille qui est à l'étage, dans sa chambre. C'est la seule raison pour laquelle je n'éclate pas ta sale petite gueule à l'intérieur !

Je me jetai sur lui pour essayer de libérer Stephen, mais ce dernier m'envoya valser avec un simple coup d'épaule. C'est alors qu'il enfouit la tête de Martinez sous l'eau en le maintenant ainsi à bout de bras. Le corps du pauvre homme se débattait de toutes ses forces sans qu'il n'arrive à se dégager de la pression qu'exerçait son rival sur lui.

— Laisse-le ! hurlai-je encore à terre. Laisse-le ou je pars chercher Georgia dans sa chambre.

Faïz relâcha brutalement Stephen qui était au bord de la noyade. Je me précipitai immédiatement à ses côtés afin de l'aider à se relever.

— Tu es complètement malade ! continuai-je de hurler. Tu essayais de le tuer ou quoi ?

Il arpentait la terrasse d'un pas rapide, tel un fauve en cage. Son regard noir et fou se posa sur l'agent Martinez qui tentait de reprendre son souffle.

— Essayer ? répéta Faïz sur un ton mauvais. Je n'ai jamais raté personne ! S'il est encore en vie, c'est uniquement parce que j'ai décidé de le laisser sauf.

— Vous n'êtes pas quelqu'un de bien. Vous êtes tout sauf bon, déclara Stephen en se redressant.

L'agent Martinez, essoufflé, soutint le regard de son rival avant de prendre la serviette que je lui tendais pour qu'il s'essuie le visage.

— Manquez-vous de courage pour finir cette réflexion ? le menaça Faïz. Je vous en prie, continuez. Vous brûlez d'envie de dire le fond de votre pensée.

J'allais intervenir quand Stephen leva sa main dans le vide, me priant de le laisser faire. C'est alors qu'il tourna sa tête vers moi :

— Zoé, tu es dotée d'une bonté que peu de gens possèdent en eux. Cet éclat de lumière que tu dégages pourrait réanimer n'importe quelle âme éteinte. Ne le laisse pas éclairer les sombres heures de la vie de quelqu'un qui ne pourra et ne voudra jamais être sauvé.

— Je pense avoir été assez patient avec vous jusqu'à présent, s'impatienta Faïz. Maintenant, dégagez de chez moi !

Il pointa un doigt agressif en direction de Martinez et ajouta :

— Vous ne portez aucun poids sur les épaules. J'estime que verser du sang et faire la guerre sont deux choses nécessaires pour arriver à la paix dans ce monde. Faites donc bien attention à vos paroles, car j'arrive toujours à mes fins d'une façon ou d'une autre. Il me suffit d'un simple coup de fil, aux bonnes personnes, pour vous obliger à remettre votre insigne ainsi que votre arme à votre hiérarchie demain, si je veux.


Dark Faïz -T 3Où les histoires vivent. Découvrez maintenant